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George Auriol
sur l'ultime création
de M. Pullmann
20 pages,
format 11,2 x 13 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
Auteurs
Chronologique
Des barbares...
Casses
Divertissements
Fin-de-Siècle
Fourneau et Fornax
Impressions
Typographie
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
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Il ne paye pas de mine, Éric Dussert, avec son air de ne pas y toucher. Mais il y touche grave ! Il suffit de passer sur son Alamblog et de s'y arrêter quelques secondes pour s'en persuader. Il suffit de scanner rapidement l'édition de littérature contemporaine pour relever nombre de préfaces et de postfaces qui, sans chercher à l'étaler, nous montrent l'étendue et la profondeur de sa culture.
Il ne s'y sont pas trompés, les gens de la Fabrique des Icebergs (que je ne connais ni de vue, ni des lèvres, ni des dents) qui lui ont consacré un numéro spécial. Et ils ont eu bien raison.
Au sommaire de cette merveille qui paraîtra le 12 de ce mois, on trouve :
Benjamin Franklin, Dominique Poncet, Céline Minard, André Derval, Anne Serre, Jean-Baptiste Para, Sylvaine Viel-Notte, Pierre Vella, Philippe Garnier, Séverine Weiss, André Derval, Karine Lanini, Christophe David, Christian Laucou, Florent Chopin, Malek Abbou, Guy Girard, Gilles Desrozier et le Préfet maritime.
Pour célébrer la sortie du numéro, une fête est organisée à la galerie Objet Trouvé-Christian Berst (23 rue de Charenton, au dos de l’opéra Bastille) le vendredi 12 juin à partir de 18 heures. On a le droit de venir (peut-être même le devoir).
Ne pas se courber devant l'autorité peut, dans certains cas, provoquer quelques désagréments. L'autorité n'aime pas la révolte, pas même le désaccord.
Rester calme, droit, impassible quand l'autorité se manifeste reste alors le seul plaisir du révolté.
Mais qu'a bien pu faire ce poteau pour être ainsi menotté ? L'aurait-il été s'il avait été blanc ?
On ne trouve pas que des polars aux Éditions du Scorpion. On y trouve aussi des manuels de philosophie tels que ces Palabres de Léo Campion dans lesquelles peut se lire ce petit bijou dans la lignée de celui de Paul Lafargue :
Le travail est le fardeau des classes qui boivent.
Oscar Wilde.
(Le docteur Kloppe et le docteur Klette)
– Quel est ce cru, mon bon Maître ?
– Du Cita Vecchia. C'est un vin qui ne travaille pas ; il est Corse...
– Of course. Et on ne peut pas lui donner tort.
– C'est cette vieille ganache de Thiers qui fut le champion du Droit au Travail. Au travail des autres, naturellement.
– Heureusement il est mort.
– Pourquoi heureusement ?
– Parce que quand on est mort je suppose qu'on se moque d'être traité de ganache.
– Qu'en savez-vous ?
– Excusez-moi. Je demanderai à ma veuve. Mais pour en revenir à feu Monsieur Thiers...
– Mon petit Kloppe, je me moque du Thiers comme du quart, mais le Travail me fait mal aux seins. A l'opposé, je revendique le Droit à la Paresse. Car le travail est formellement antibiologique ; il débilite le corps et abrutit l'esprit. Alors que le Loisir est Sain et que la Paresse est Noble. L'Oisiveté n'est-elle pas la mère de tous les Arts ? Comparer l'homme libre qu'est l'artiste aux esclaves que sont l'ouvrier, le paysan, le militaire ; c'est comparer le pur sang au cheval de labour ; la fleur des champs à la fleur artificielle ; le sauvage flânant, nu, paisible et souple, sur les plages polynésiennes, aux troupeaux de citadins agglutinés, souffreteux et grégaires, entassés dans les grandes villes... Moi qui vous parle, Kloppe, je porte la barbe pour n'avoir pas à me raser, ma calvitie m'évite de me peigner, je n'aime pas la montagne parce que ça monte, je ne sais pas enfoncer un clou, ni conduire une automobile, ni laver une assiette, ni coudre un bouton, ni ouvrir un parapluie, ni cuire un œuf, ni cirer une chaussure...
– Vous êtes un pur esprit, mon bon maître. Une âme saine dans un corps sain...
– Oui. Je suis bon nageur (la natation est un sport horizontal), j'adore le vélocipède (en roue libre), l'aéroplane (en vol plané), l'escalier mécanique, la lecture, le farniente, la sieste, et j'ai besoin de beaucoup de sommeil. C'est si bon de dormir...
– J'admire vos mains blanches, mon bon maître. De vraies mains de fainéant !...
– Vous pensez bien que je n'ai pas une mentalité à m'abîmer les mains. Le maximum de mon activité manuelle, indépendamment de mon appartenance à l'Ordre du Taste-fesses, consiste à déboucher des bouteilles. Mais le jeu en vaut la chandelle...
– Il faut bien se désaltérer... Quand un travail devient un plaisir, ou le procure, ce n'est plus un travail...
– Alors que le travail, quand il demeure un travail, c'est-à-dire une activité à laquelle on se livre à contre-cœur, le travail en ce cas est une malédiction, parce qu'il ennuie l'homme. Or l'homme n'est pas fait pour s'ennuyer ; il est fait pour jouir.
– Et la femme, mon bon maître ?
– La femme aussi. Et plutôt deux fois qu'une.
– C'est l'avis de Framboisine, mon épouse. Framboisine est d'ailleurs une femme supérieure. Elle est tellement de votre avis que nous faisons l'amour à la paresseuse... Et cela me fatigue...
– C'est sans importance si cela vous amuse. Bonne fatigue, mon cher Kloppe : « Paressons en toutes choses, hormis en aimant et en buvant, hormis en paressant »...
– C'est de vous ?
– Non, c'est de Gotthold Ephraïm Lessing
– C'est bien quand même. Il faudra que j'en prenne note. Pour Framboisine... Je vous disais, mon bon maître, qu'elle est une femme supérieure. J'en ai quotidiennement tant de preuves et en suis tellement convaincu que j'en arrive à me demander si cela ne me donne pas un complexe d'infériorité ?
– Mon petit Kloppe, je vous connais bien et depuis longtemps, aussi puis-je vous rassurer de façon catégorique : Vous n'avez pas de complexe d'infériorité, vous êtes inférieur.
– Vous croyez ?
– J'en suis certain.
– Eh bien j'aime mieux cela...
– Il faut savoir se contenter de peu.
– J'admire votre sérénité, mon bon maître, comme la sûreté et la précision de votre jugement. Votre génie n'a d'égal que votre modestie.
– C'est parfaitement exact. Vous êtes inférieur, mais pas idiot. Et en confirmation de votre affirmation, je peux vous le confier : les autres génies que j'ai rencontrés – et quand il y en a deux ou trois par siècle, ce n'est déjà pas mal – eh bien les autres génies que j'ai rencontrés étaient prétentieux...
– C'étaient par conséquent des génies incomplets.
– Soyons indulgents, Kloppe, même les génies ont leurs petites faiblesses... Sinon ce seraient des monstres...
– A ce propos, mon bon maître, vous fumez toujours ?
– Non, jamais.
– J'espère alors que la fumée ne vous dérange pas ?
– Si, toujours.
Goudronné ou herbu, qu'importe le chemin
Pourvu qu'on l'ait suivi et qu'on l'ait choisi sien.
Rencontre fortuite que celle d'aujourd'hui. On range sa bibliothèque, ou plutôt on la met en cartons parce qu'une bibliothèque en bon état de marche sur ses rayonnages époussetés chaque jour (Eh, ho ! on a le droit de mentir un petit peu de temps en temps...) ça fait désordre pendant des travaux de maçonnerie [pense-bête : ne pas oublier ici de mettre la cédille sous le « c »]. Et voilà qu'une feuille vole en tombant par terre. La dernière de couverture d'un vieux numéro de Paris-Match. On ramasse machinalement et on regarde ce qu'on a ramassé.
Il y a de l'humour poussif...
il y a de l'humour de mauvais goût...
il y a de l'humour qui ne tient pas la durée...
il y a de l'humour dont les traits sont mous ou vulgaires...
il y a de l'humour franchouillard...
il y a de l'humour sans humour...
... et il y a Chaval.
Ce dessin a plus de quarante ans et il n'a pas perdu une once de son efficacité, il n'a pas pris une ride. Il est des jours où l'on se met à haïr des jours : le 22 janvier 1968, par exemple.
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