Fornax - La Maison de l'imprimerie

Ateliers typographiques
La maison de l'Imprimerie de Fontenoy-La-Joûte

Fontenoy-la-Joûte est l'un des 123 632 villages du livre en France. Quand un village se pense sur le déclin, quand il se suppose un peu oublié, quand il se constate en voie de désertification, youp-là, solution miracle : village du livre. Fontenoy-la-Joûte est en Lorraine. Pas rigoler avec la Lorraine, pas question. Pas plus qu'avec l'Alsace. Dix millions de morts pour que les Lorrains soient français (sans compter 70 et 39-45), c'est du vrai sérieux, ça. Ça impose le respect. Fontenoy-la-Joûte compte quinze bouquinistes et un relieur. Fontenoy-la-Joûte organise un Salon du Livre dont la deuxième édition l'Est dans tous ses états, s'est déroulé le 5 de ce mois de 10 h à 18 h 30, avec la participation de dix éditeurs et de quatre-vingts auteurs lorrains. Deux prix littéraires ont été remis à cette occasion. Ça aussi, ça impose le respect. Fontenoy-la-Joûte n'a pas de casino. Mais il se situe tout près de Baccarat, ça compense...

Le centre du village

Fontenoy-la-Joûte s'accorde parfois des airs de Plat Pays, même quand le ciel n'est pas si bas qu'il fait l'humilité. À Fontenoy-la-Joûte, pour finir, on voit beaucoup de livres. Beaucoup. Et on peut même en acheter. J'en ai acheté. C'est pour dire... Bon, j'ai pas donné à relier au relieur, parce que j'avais ce qu'il fallait sous la main. Les jours de « pas trop beaucoup de monde », à Fontenoy-la-Joûte, on voit plus de libraires que de visiteurs. Et c'est ça qui est bien, quand on est visiteur.

Et quand on se promène dans le village, entre deux librairies, il arrive qu'on tombe sur autre chose qu'une librairie. Une Maison de l'Imprimerie, par exemple.

Maison de l'Imprimerie

Alors, quand on est typographe, et imprimeur, et éditeur, on est intéressé. On entre. On demande à visiter. On vous accorde la visite. On demande à l'occupant si l'on peut faire des photos. On vous accorde les photos. Et on vous explique en prime que la Maison de l'Imprimerie n'est plus une maison de l'imprimerie mais une buvette. Ce qui n'est pas grave a priori car, tout le monde vous le dira, un bon typographe se doit d'être alcoolique. À la... À la... Fermer une imprimerie pour une buvette n'est donc guère qu'une manière élégante de prendre un raccourci. Fermer, oui... mais abandonner... là... c'est autre chose. Alors on prend des photos pendant que la relieure qui vous accompagne se tape un petit café. Des photos à la fois document technique et témoignage. Des photos ignoblement mauvaises car pas assez de lumière mais qu'importe. Elles montrent et elle décrivent. Enfin, si l'on ne décrypte pas les descriptions, on lira le sous-titrage.

Casses et Linotype