Nous sommes au milieu des années 1960. La musique rock s'enroue et se yéyétise, les jeunes filles portent des jupes ou des robes corolle comme ma maîtresse d'école ou du vichy rose comme BB et les petits garçons se tapent des sucreries qu'ils achètent dans les boulangeries (ils se tapent dessus aussi mais là n'est pas le propos). Parmi toutes ces sucreries, les mistral gagnant de Renaud, mais surtout des chewing-gum rectangulaires absolument dégueulasses vendus en pochette dont le seul intérêt est que ladite pochette contient une image à collectionner : les Ugly.
Elles nous viennent des États-Unis, ces images et sont dessinées, pardonnez du peu, par Basil Wolverton, Wallace Wood et par Norman Saunders qui fait aussi toutes les mises en couleur ; trois dessinateurs, trois pointures de l'illustration, de la BD et de la SF. Au nombre de 44, les images Ugly (moche en anglais pour les rares qui n'auraient pas compris) rivalisent entre elles pour créer les monstres les plus monstrueusement monstrueux qui soient. Les gamins en raffolent, inutile de préciser !
Les images Ugly furent vendus aux États-Unis, en Angleterre et en France. Elles connurent plusieurs éditions, toujours marqués de leur numéro d'ordre (le même pour chaque image) mais parfois affublées d'un prénom masculin ou féminin, pas toujours le même d'une émission à l'autre. Tout se collectionne de nos jours, et ces images ne font pas exception, elles ont une certaine valeur. J'ai retrouvé les miennes dans un cahier oublié dans le grenier de la maison paternelle, valeur sentimentale...
C'est rien beau, la culture de l'inutile, non ?
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