Allez... on se recentre sur la typo, aujourd’hui. Plus précisément sur les lettres de notre alphabet, notre merveilleux alphabet romain dont la forme des lettres, ici je veux dire leur dessin pas leur endurance physique, a une merveilleuse propriété, ou une merveilleuse particularité, comme on veut : elles n’ont pas besoin d’être entières pour avoir la capacité d’être lues. Et on peut aussi jouer avec ça...
Oui, oui, oui, elles n’ont pas besoin d’être entières ! On peut leur retirer le bas et on arrive quand même à lire...
Les vieux râleurs comme moi vont dire :
— Pfff ! on le sait, ça... on le sait depuis Javal, le copain de Zola, même qu’ils s’appelaient tous les deux Émile...
Ce à quoi je rétorque, car j’ai la rétorquerie facile et immédiate :
— Ben oui, je sais que c’est pas d’hier qu’on sait ça... et on sait ça depuis plus longtemps que Javal qui a publié son bouquin en 1905. Charles Panckoucke, lui, l’a découvert en 1841. Et toc, ça vous en bouche un coin, non ?
— Ben non, ça nous bouche rien du tout, parce que ton truc, on l’a déjà lu... Tu cherches à faire ta pub, passe que c’est toi qu’a découvert le brevet de Panckoucke...
— ... [vexé]
P.-S. En faisant des recherches sur Interflou pour trouver une image possible du bouquin de Javal, je suis tombé par hasard sur une page de l’ANRT (Atelier National de Recherche Typographique) — c’est pas rien, l’ANRT ! — qui parle des « Caractères ordinaires » de chez Deberny. Au sujet du texte, rien à dire, mais au sujet de la présentation du texte... C’est pas parce qu’on s’intéresse à la forme de la lettre qu’on ne doit pas s’intéresser au reste de la typo ! C’est pas parce qu’on publie la traduction en français d’un texte anglais qu’on ne doit pas respecter LES RÈGLES DE LA TYPO FRANÇAISE ! Bon dieu de bois ! Grrr !
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