Fornax

[fr]  Welcome  Fornax Blog (& archives)  News  Files 

Start Previous Subscribed signs Next End

Category : Typographical practice - by cls

Genre et souscription

Une récente correspondante helvète, correctrice de son état, m’a signalé l’intéressant logo de l’organisme de liaison des hautes écoles suisses swissuniversities.

Souscrit0.jpg

On constate que les points sur les « i » bas de casse ne sont pas suscrits comme on a l’habitude de les voir, mais souscrits. Cette fantaisie tout à fait autorisée puisqu’il s’agit d’un logo, permet quelques réflexions et prolongements.

Tout d’abord, on constate que les signes diacritiques et accents liés à l’utilisation de l’alphabet romain sont en général suscrits : ~ ´ ` ^ ˇ ∘. Les rares signes souscrits utilisés couramment sont la cédille du français et l’ogonek du polonais. Mais, si l’on veut, on a le droit d’ajouter tout un tas de bazar au-dessus et au-dessous des lettres pour des usages plus particuliers, voir accentedletters.com.

Les « i » au point souscrit du logo m’ont remis en mémoire un travail ancien publié par le Collège de ’Pataphysique, travail dû à Raymond Prince :

Souscrit1.jpg

Il faut lire le titre de ce bref mais passionnant ouvrage : Le con souscrit. L’auteur propose, essentiellement pour réduire le nombre de signes d’une composition, de remplacer la syllabe « con », contenue dans le mot contenue et dans une foule d’autres mots, par le triangle fendu pointe en bas, symbolisant l’intimité féminine dont l’une des appellations vulgaires a été stigmatisée par Georges Brassens dans une chanson. L’utilisation du con souscrit est expliquée très simplement dans l’ouvrage de Raymond Prince.

Souscrit2.jpg

La genrification des mots étant une préoccupation récente, tout comme l’est l’utilisation de raccourcis graphiques comme l’écriture inclusive qui veut n’oublier personne, ce qui est louable, mais qui perturbe gravement la compréhension du texte tant qu’on ne l’aura pas imposée depuis plusieurs générations pendant la période d’apprentissage de la lecture chez les jeunes bipèdes avides de savoir.

Une autre solution, imaginée par votre serviteur voici quelques années, résout genrification et inclusion. Deux signes souscrits simples, un pour le féminin, un pour le masculin, permettent de genrer les mots sans perturber la lecture car on peut les ignorer si on le souhaite. Pour symboliser le féminin on peut reprendre le signe de Raymond Prince et pour le masculin, un simple tréma souscrit pourrait suffire. Exemple :

Souscrit3.jpg

Le mot pompier au triangle souscrit signifie que ce soldat du feu est une soldate, et cette occurrence de sage-femme au tréma souscrit signifie que la personne qui exerce cette noble profession est un homme.

La présence, côte à côte des deux signes souscrits permet l’inclusion masculin-féminin sous un mot qui est grammaticalement masculin ou féminin. Ne reste plus qu’à évoquer le cas des personnes qui ne se veulent pas genrées du tout dont le signe souscrit pourrait être un cercle vide à l’imitation du « ring » suscrit des langues nordiques ; et le cas des personnes surgenrées, connues depuis l’Antiquité sous le nom d’hermaphrodites, dont le signe souscrit pourrait être le triangle féminin dont la pointe serait accotée des deux points du tréma.

Certes, proposer un tel système relève un peu de l’utopie, mais c’est une modeste tentative pour faire avancer les choses. Voilà, voilà, c’est tout pour aujourd’hui, bande de bipèdes genrés !


Creation date : 17/07/2025 @ 13:41
Page read 71 times
Top
freeguppy.org © 2004-2016 More info ...

Document generated in 0.01 second