Mais que peut donc bien vendre le magasin mystère ? Des objets mystérieux pour des clients mystérieux ? Des choses secrètes, voire illicites, comme des écailles de dragons ou des roulettes pour rocking-chair ? Ou des livres secrets qu’on ne peut vendre que sous le manteau, la nuit tombée, quand la rue est vide et que le réverbère est en panne ? Après, bien entendu, avoir enfilé un collant intégral noir, s’être caché derrière un loup et avoir tapé à un code secret à la porte principale. Des livres tellement secrets et tellement sulfureux que toutes les polices du monde, tous les services secrets, tous les hauts dignitaires de toutes les religions, sont à la recherche du moindre exemplaire pour l’anéantir, le confettiser, le calciner à 451 degrés Fahrenheit (233 en Celsius et 506 en Kelvin). Des livres comme Devenez dictateur en dix leçons, livre que tous les dictateurs ont dans leur bibliothèque — même s’ils ne savent pas lire — mais dont ils interdisent la diffusion (pas fous !) pour ne pas être détrônés par des dictateurs plus jeunes ; ou comme Je suis Dieu, je vais vous révéler comment anéantir l’humanité sans toucher aux autres espèces, dont le titre est un peu long mais qui explicite clairement son but.
Et qui sont les mystérieux vendeurs ? Des bipèdes humains ? des quintupèdes aliens ? Des bactéries aux chromosomes surdéveloppés ?
Bon. Il n’est pas impossible que je me sois quelque peu emporté. Peut-être n’avons-nous affaire ici qu’à un magasin en cours d’installation, tout simplement, à moins que... à moins que ce ne soit une boutique typo spécialisée dans la vente de points d’interrogation par correspondance ‽
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