Pour se déplacer d’un point à un autre, le bipède ordinaire ou extraordinaire a plusieurs possibilités. Il peut choisir la marche à pied, le train, le car, l’avion, le bateau ou, s’il se contente d’un déplacement terrestre et qu’il préfère l’autonomie, le vélocipède, la motocyclette, le camion ou le voiture automobile. Dans certains de ces cas, s’il est pressé, il peut délaisser les agréables routes de campagne — où l’on découvre un vrai paysage et sur lesquelles on roule lentement pour le savourer — pour des routes plus rapides et payantes nommées autoroutes parce qu’elles sont prévues pour aller vite dans des automobiles, autorisé aussi aux au motocyclettes et aux camions mais interdites aux vélocipédistes, aux piétons et aux va-nu-pieds.
Par ailleurs, le bipède ordinaire ou extraordinaire a une horreur viscérale de tous les insectes. Tous ? Non. L’un de ces insectes a l’assentiment de tous parce qu’il est joli, mignon (cute disent nos voisins d’outre-manche) : la coccinelle. Le dessinateur Gotlib en a fait son animal fétiche et perturbateur, et les enfants apprécient tous cette petite bête surnommée bête-à-bon-dieu.
Quels rapports entre les déplacements terrestres bipédiques et les bêtes-à-bon-dieu ? On y vient.
Lorsqu’il se trouve sur une autoroute, le bipède ordinaire ou extraordinaire (mâle) peut manifester le désir de se soulager d’une contrainte liquide et triviale. Il arrête donc son véhicule dans un endroit adéquat et, posément s’il est civilisé, ou en courant s’il est pressé, il va se soulager. Il constate alors qu’il peut, en se soulageant, diriger le jet puissant de son soulagement sur une pauvre petite bête qui ne lui a rien fait, sur une coccinelle, sur une bête-à-bon-dieu. Le bipède ordinaire ou extraordinaire (mâle) est un monstre. On le savait, on en a la confirmation.
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