Y'en a des qui trouvent que c'est bien d'avoir des amis dans la police, moi, tout typographe que je suis, je préfère avoir des amis dans l'é(ru)dition. Ça me permet de grossir à l'œil ma bibliothèque en pratiquant les échanges ; ça me permet aussi de lire les découvertes des potes.
Là, c'est l'Éric Dussert qui a encore distillé dans son Alambic en le chauffant au bois d'Arbre vengeur. Le distillat répand des fragrances un peu douteuses, ce qui explique le titre de ce billet ; mais il y a beaucoup à dire au-delà des fragrances...
Roman :
L'objet du délit, nanti de son marque-page. « C'est collector ! » comme disent les djeûnes.
Le thème, pour s'en débarrasser (je cite les mots de la 4e de couv, ils sont bien balancés, pourquoi paraphraser ?) :
Il s'est planté sur le marché de Tel-Aviv, un panneau autour du cou :
À VENDRE - PIOTRUŚ - VÊTEMENTS COMPRIS
Mme Zinn n'a pas hésité longtemps : malgré son triste état, l'homme fera parfaitement l'affaire. Il aura la tâche de s'enfermer dans les toilettes tout le jour pour empêcher ses locataires d'y entrer et les pousser ainsi vers la sortie.
Les chiottes, encore les chiottes... Y'en a qui sont vraiment restés au stade anal...
Oui, sans doute. Et tout le monde ou presque pense que tout ce qui entre : images, sons, nourritures, etc. est beau et bon et bien ; et que tout ce qui sort : pipi, caca, sueur, foutre, etc. est moche, mauvais et sale. Pourtant tout est bien à nous, c'est notre principale production, faut bien faire avec, même si ça dérange.
Humble ou grand, l'homme chie. Et il pue quand il chie. Et il pue quand il pète. Alexandre le Grand ? Il puait. De Gaulle ? Il puait. Jean XXIII ? Il puait. Napoléon ? Il puait. Hitler ? Il puait. Même au figuré. Gandhi ? Il puait. Mère Thérésa ? Elle puait. Salvador Dali ? Il puait. Et il étudiait ça avec délectation. Sarkozi ? Il pue. Lipski ? Il puait.
Et moi aussi je pue. Et je me dis que c'est un pis aller. Que c'est une bénédiction. Que c'est une trace de la vie. Parce qu'après la mort, on pue encore mais c'est pas du tout la même odeur...
Éric Dussert m'a donné hier soir son Piotruś de Léo Lipski. Il m'a dit que c'était un chef-d'œuvre. Je le crois. Pourquoi ne le croirais-je pas ? Je vais donc lire Piotruś. Je n'ai pas les moyens de passer à côté d'un chef-d'œuvre. La vie est trop courte. On est parfaitement en droit de faire comme moi. Euh, j'ai le ventre qui gargouille... faut que j'y aille. Et je prends le bouquin avec moi, bien entendu.
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