At the industrial bookbinders [1]
Category : Bookish teratology - by clsL'ami Étienne Cornevin s'est rendu célèbre de par le monde et les autres planètes de la galaxie en développant son concept de « livre monstre » qui nous intéresse à la monstruosité du texte transformé en livre. Cette approche originale et singulière du livre nous a rapprochés car, de mon côté, j'étudie depuis un certain temps une autre facette de cette culture tératologique, facette liée au livre même, à l'objet qu'il est avec ses qualités et ses défauts. Plus particulièrement, mais sans exclusive, je collecte des livres que les aléas de la vie (la leur, la nôtre ainsi que les interactions entre la leur et la nôtre) ont fait basculer du statut de « livre ordinaire » (voire ordinairement monstres) à celui de « livre monstrueux » pour ne pas emprunter la terminologie exacte d'et.c. et ainsi introduire d'éventuelles confusions
Les livres ainsi collectés et étudiés sont uniques dans leur aspect. Ils sont dotés d'une foule de jumeaux de l'apparence desquels ils se sont éloignés pour une raison quelconque et accidentelle: accident de fabrication, accident de conservation, manipulation hasardeuse, malveillance, malice, etc.
Deux grandes catégories dotées chacunes de subdivisions pour les classifier : monstruosité natale (avant commercialisation), monstruosité postnatale (après).
Pour ne pas trop alourdir cette introduction (nous reviendrons plus tard pour affiner ces concepts), passons à un exemple de monstre de 1re catégorie, subdivision brochage.
Extérieurement notre ouvrage donne tous les aspects de la normalité. Il revêt la robe ordinaire de la petite collection d'ouvrages cartonnés « le Livre de Chevet » parus chez l'éditeur Tchou. Une jolie édition des chansons de Georges Brassens. Certes il lui manque la petite boîte recouverte de papier doré qui le protège des agressions extérieures mais là n'est pas la particularité qui le rend unique et monstrueux. Qu'on en juge plus bas.
La couverture cartonnée contient en effet le texte des chansons de Léo Ferré. Notre monstre a été authentifié par Georges Brassens. Il aurait dû l'être également par Léo Ferré mais ce dernier habitant en Italie, il était plus difficile de le joindre.
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