à Y. L., un clin d'œil.
Il suffit de franchir la porte de l'atelier d'imprimerie pour se voir confronté à la concurrence. Constatons toutefois sans être trop méchant ni trop terre à terre que cette concurrence étale son gâchis à ses pieds même. Combien de rames sont ainsi perdues pour le simple plaisir de la couleur, de l'accumulation ? Il est beau le prétexte du froid et des restrictions budgétaires qui ont coupé court au flux de la sève et provoqué l'irresponsable éparpillement. Vous prétendez, M. Noyer, qu'il s'agit-là d'une installation artistique. Tempus fugit, dépouillement, répétition. Votre vocabulaire cyclique est un peu pauvre, certes, mais le résultat est regardable, on l'admet, on l'avoue. On consent. On reste quelques instants à regarder dans le vent qui transit, sous l'influence enveloppante d'une humidité qui force au frisson. Et l'on rentre à l'atelier boire un tilleul. Car le voisin, lui, ne cache pas sa production sous son désordre jaune. Il l'offre au printemps, en prévisions de jours comme celui-ci.
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