aujourd'hui, le D.
Dédé le bouclé aime bien filer à l'anglaise des endroits qu'il fréquente, histoire de garder ses ronds. Il s'éclipse en loucedé, il se barre, il se trisse, le plus souvent par la fenêtre car les portes n'apportent que du fâcheux. Souple et mince comme Valentin le Désossé, un simple œil-de-bœuf lui suffit pour sauter dans la rue et s'évaporer comme la fumée de son cigare. Un cigare subtilement emprunté à la pochette d'un bourgeois de passage. Dédé – « Monsieur le D » comme il aime à se faire appeler quand il ne grenouille pas dans les milieux interlopes –, vous l'avez deviné, nous vient des années 1920. On le reconnaît de loin avec son costume pied de coq, ses tartines bicolores, son jonc à la Chaplin et son canotier à la Chevalier. Mais on ne l'aperçoit que lorsque le terrain est dégagé. Et encore, il est toujours pressé. Il n'est pas souvent allé aux écoles mais ça ne lui a pas empêché d'apprendre à compter. D'ailleurs là, faut pas qu'il traîne, il a du boulot, faut qu'il aille relever les compteurs...
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