La brosse à formes est le complément naturel, section « nettoyage », du chien. Du temps de la typographie (au plomb) rayonnante et industrielle, elle servait à lessiver énergiquement de toute trace d'encre les formes d'impression quand le tirage était terminé. La forme pouvait alors être démontée et les caractères, propres, redistribués dans les casses. Elle sert beaucoup moins de nos jours où les gros tirages sont assurés pour le texte par d'autres procédés d'impression. On en use encore un peu pour réparer quelques bévues, essentiellement le nettoyage sur presse quand le typo a eu la main un peu trop lourde en encrant la machine.
Un petit complément d'information sur le chien, maintenant.
La curiosité de cet infatigable et talentueux chercheur qu'est Jacques André s'est mise en branle après sa lecture de notre articulet sur le chien. On avouait ne pas connaître l'origine de la dénomination « chien » pour cette petite brosse. Il faut dire qu'on n'avait pas cherché... J. A., lui l'a fait. Voici ce qu'il a trouvé :
Rien dans Fertel (La Science pratique de l'imprimerie, 1723), rien dans Fournier (Manuel typographique, 1764-66), mais dans le volume 5 de l'Encyclopédie, quelque chose d'éclairant :
Donc, notre chien est, selon toute probabilité, une brosse à tête dont le nom réel s'est perdu au profit d'un surnom obtenu par synecdoque d'une des matières dont il est composé : le chiendent.
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