Nettoyage d'une casse de Della Robbia
Rubrique : Pratique typographique - par cls— Euh... qu'est-ce que tu fais, toi, quand tu as un moment de libre ?
— Moi ? Je nettoie des casses ou je restaure des presses...
— Ah bon ?...
— Oui. Mes casses sont presque toutes un peu poussiéreuses... la poussière du temps... mais aussi, voici quelques mois, pendant des travaux, un ponçage du sol un peu inconsidéré les a toutes recouvertes d'un voile gris de poussière de béton qui colle bien aux caractères et aux doigts. Alors, dès que j'ai un peu de temps, j'en nettoie une, histoire de pouvoir l'utiliser à nouveau. La dernière en date, c'est une casse d'un caractère rare : du Della Robbia de corps 28, fondu par G. Peignot & fils en 1911.
— Tu m'en diras tant !
— Te fous pas de moi. Tiens. Regarde. Avant et après...
— J'ai dû nettoyer les caractères un par un avec une brosse à ongles et de l'eau savonneuse. La casse une fois vidée, je l'ai décrassée au nettoyeur à haute pression. Après, il a fallu sécher tout cela, et distribuer à nouveau... Coût de l'opération en temps : trois jours.
— Ben dis donc !... Tu dois être rentier pour consacrer autant de temps à ça...
— Euh, pas vraiment, mais j'aime mon métier et mon matériel. Et le Della Robbia est un beau caractère.
— C'est bien. C'est bien... Bon, c'est pas tout ça, mais moi, faut que je me casse...
— Oui... mais avant, faut que je te dise... J'ai écrit un nouveau chapitre de mon feuilleton La Rentrée des casses. C'est sur les casses Freinet...
— Bien. Je le lirai si j'ai le temps... salut...
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