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Rubrique : Contes et nouvelles - par cls

Littérature, quand tu nous tiens...

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Il se pseudonommait Dague-au-nez, et on ne sait pas (ou pas encore, on cherche) comment il se nommait. Il vivait à la fin du 19e siècle et au début du 20e. Il aimait bien s'amuser avec les mots. Il était compositeur typo et probablement joyeux luron...

On vous offre deux de ses textes dont le premier serait appelé exercice oulipien de nos jours. Puissent-ils vous faire sourire.

CONTE ALPHABÉTIQUE
PIE PORTANT PLUMES PAOESQUES

Le Geai paré des plumes du Paon.
La Fontaine.

Pilladora, prétentieuse petite pie potinant perpétuellement, pérambulant par-devant pelleterie publique, perçut peau paonesque, parfaitement polie, pelucheuse, pomponnée, pendue par-dehors pour pouvoir provoquer plus particulièrement pécunieux passants. — Prendrai-je plumage postiche ? proféra-t-elle ; prendrai-je point ?... Parions passer pour pimpant petit paon!... Pourquoi pas, parbleu ?... Public, prodigieusement puéril, préconise prosaïques pasquinades... Public prise pochades poivrées par-dessus pièces pudiques ; pamphlets poissards par-dessus productions polies ; pornographiques palabres par-dessus parénèses. Pourriture par-dessus primeurs ; perdrix positivement puantes par-dessus perdrix prochainement péries ; Porcheries par-dessus palais ; polissonneries par-dessus prières ; péronnelles par-dessus pieuses petites pensionnaires ; prostitution par-dessus pudeur ; Piron par-dessus Pascal ; personnes pestilentiellement pommadées par-dessus personnes proprement, prosaïquement peignées ; Papelards pédants par-dessus profonds penseurs ; politicailleurs par-dessus prudents politiques ; Pétillantes pétarades par-dessus polémiques placides : picrate potassique par-dessus paisible poudre ; Pantins piteux par-dessus philosophes ; pîtres par-dessus prélats ; Ponce Pilate par-dessus Pierre, premier pape ; Paris par-dessus Province ; Polonais pochards, Policares, Pétersbourgeois par-dessus patriotiques provinciaux ; Philanthropomaniaques par-dessus philanthrope; patriotardisme par-dessus patriotisme ; Prestidigitateurs par-dessus physiciens ; Paracelse par-dessus Pasteur ; potaches par-dessus professeurs ; poètastres par-dessus poètes ; parodies par-dessus poèmes ; photographes par-dessus peintres ; pignocheurs par-dessus polyphages ; Procès par-dessus paix ; poussière par-dessus pluie ; pavés par-dessus poussière ; poulailler par-dessus parterre : Pernod par-dessus Prunelle... Pitoyable public !... pouah !... Puis patati, puis patata... Pilladora, philosophant pareillement, prit plumage paonesque, ppara pointure pour parer pittoresquement précieuse petite personne, puis partit parader pompeusement par-ci par-là. Population portant plumes pullulait, pantelante pour percevoir prodigieuse petite promeneuse ; personne pouvait prétendre pratiquer paon pareillement petit, paletot paonacé plus précieusement pointuré, plus pimpant plumage... Pintades, paillenqueues. piverts, pierrots, paons, pétrels, poules, pailleurs, pinsons, perroquets, passereaux, perdrix, pluviers, paradisiers, pigeons, pics, palmipèdes paludicoles piaillaient, piaulaient, péroraient, papotaient, parlottaient. palabraient, parlementaient... Plusieurs proposaient porter promeneuse par-dessus Panthéon... Parfois peuple puéril porte pareillement pupazzi, pitres, polichinelles, paillasses plaisants, par-devers Panthéon… pour, prochainement, précipiter par-dedans pourrissoirs pauvres pantins persiflés, plaisant plus... Pilladora pirouettant prétentieusement parmi pennifères populations, parure paonesque pivota, pencha, perdit position première, puis patatras!... pelage picaresque parut... Prompt pronunciamento populaire produisit périphériquement puissantes piailleries : — Palsambleu ?... pernicieuse Pie plaisantait populations ?... perverse pécore ! Péronelle ! précoce pendarde ?... pie pouilleuse portait plumage paonesque !... proh pudor !!… perpétuelle pillarde !... profane pygmée !... Punissez-là poursuivez-là piétinez-là plumez-là perforez-là Pille ! pille ! pille !... Pauvre pie poursuivie, proscrite, partit précipitamment, pleurnichant, piteuse, pantoise, percluse, pitoyablement plumée... Personne plaignit pédante petite polissonne. Plagiaires pillards, prétendus publicistes pâturant patrimoines prohibés, prenez point pie Pilladora pour parangon ! prenez plutôt petite parabole pour profit, pirates !... Pharisiens, publicains, portant par-devant prétentieuse poitrine,pompeusement pendues, précieuses pendeloques, palmes, plaques phosphorescentes, poudroyantes, pertinemment pillées, possédées par pécune. par protections, par politicaillerie ; prenez parabole pour profit, palinodiques pantins, pourceaugnacs provoquant publique pituite!… Paillards puritains, pourceaux prud'hommesques prêchant pures pratiques, poursuivant partout pauvres petites poriones pour pouvoir passer perpétuels prurits passionnels; prenez parabole pour profit, pieux purulents, pleurétiques pornographes !... Puissants portefaix pécunieux, — plébéins penards, piètres pailleux. — produisant panoplies, panaches, pennons, portés, prétendez-vous, par parent préhistoriques, preux baladins partis pour Palestine : prenez parabole pour profit, pieds plats!... Pittoresques pipelets, plaisants paveurs, perruquiers, porteurs-d'eau, pétras patapoufs, prenant prétentieusement plusieurs particules : prenez parabole pour profit, porchers puants !... Pansophes postiches pontifiant pédantesquement, perpétrant perpétuellement prodigieux pataqu’est-ce ; prenez parabole pour profit, poseurs !... Paltoquets prééminents, paillasses prédominants, polichinelles ppondérants, pieuvres pompantes, phalange partageant pitoyablement puissance publique, plum pudding populaire : prenez parabole pour profit, pouacres pignoufs !…

Par permission pour produire partout Provence,
Dague-au-nez

 

 

LES IMPARFAITS DU SUBJONCTIF

Oui, dès l'instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes.
De l'amour qu'en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que je vous rendis !
Combien de soupirs je rendis
De quelle cruauté vous fûtes,
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous offris !

En vain je priai, je gémis ;
Dans votre dureté, vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis...
Même, un jour, je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes ;
Et je ne sais comme vous pûtes,
De sang-froid, voir ce que j'y mis.
Ah! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez.
Et qu'en vain je m’opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse,
Pour que vous m'assassinassiez !

Dague-au-nez


Date de création : 27/03/2020 @ 20:00
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