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Rubrique : Pratique typographique - par cls

Sur la hauteur en papier
et autres détails

Suite à la trouvaille de la boîte en fer relatée dans mon précédent billet, outre deux sympathiques commentaires, j’ai reçu un courriel de l’ami Frédéric Tachot (avec qui je suis lié mieux qu’un fi ou un fl grâce à un jet de plomb en fusion que nous nous sommes pris sur la figure tous les deux lors de l’installation de ma Ludlow dans mon atelier parisien voici quelques années). Voilà le contenu de son message :

Salut & Fraternité,

Mon cher camarade, je viens de lire ta trouvaille d'une boîte en fer. Dans ton texte, tu évoques Fournier peut-être Le Jeune, mais il y en a un qui a imposé son système typographique et c'est pour cela qu'en Belgique il y a deux points en usage : le point Fournier et le point Didot. En Italie, il y a deux hauteurs en papier : celle du nord et celle du sud. C'est pour cela que les caractères de la fonderie Nebiolo (Egizio, Microgramma, Eurostyle...) ne possèdent pas de gouttière en pied car ils sont fondus sur la hauteur du sud et ramené à 23,56 pour le reste de l'Europe exception faite pour la Grande-Bretagne (plus bas). Pour les ligatures, je les possède toutes en 12 Garamond romain et italique, en fondeur de l'Imprimerie nationale. C'est le directeur Georges Bonin (décédé) qui m'a confié quatre casses en me précisant : « Quand je serai parti, tout va disparaître ».

Quant à tes châssis, j'en possède d'identiques de même que la presse qui les accueille. C'est une presse aisément transportable, logée dans une caisse en bois munie d'une poignée. Cette presse possède un encrage automatique avec deux toucheurs, la table d'encrage étant dans le prolongement de la table de marge équipée de taquets. La pression s'effectue par un levier. Elle permet d'imprimer des cartes dans quelque endroit que ce soit. Poids, environ 5 kg, surface 30 x 20 cm, hauteur avec le levier en l'air 35 cm. Elle ressemble à un jouet, toutefois cette petite presse en fonte est une véritable presse à imprimer. Je m'en sert quelquefois lors de manifestations pour imprimer des assignats.

Le 6 mai 2023, lors de la Saint-Jean-Porte-Latine, nous allons fondre une cloche devant l'atelier de Saran. Je cherche son nom. Soit QUE T'ES-CE (cloche que tu es), ou ROSELMIT ou LA TYPOTE... Pour l'instant, rien ne me convient.

Bonne journée,

Fred

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore l’atelier de Saran, j’en ai fait une petite visite en photo → ici. Il faudra que, de mon côté et dans un avenir pas trop lointain, je passe à Format typographique pour voir la petite machine dont parle Fred dans son message. Pour les typographes non plombiers (et les autres), quelques mots pour expliciter les expressions qu’il a écrit en capitales dans son message. « Que t’es-ce » était une réplique habituelle dans les ateliers de composition typographique (à la main). Lorsqu’un typo employait un mot à tendance dépréciative (imbécile, cloche, par exemple), les autres typos de l’atelier lui répondait illico « que t’es-ce », que tu es. ROSELMIT est l’une des deux façons les plus courantes de ranger les lettres supérieures dans la casse parisienne. Voir mon feuilleton sur les casses chapitre 1. Doit-on l’avouer, la misogynie n’est pas totalement une légende dans les milieux de la typographie. Les femmes typographes, les typotes, étaient mal vues, considérées comme des briseuses de grève et des femmes de mauvaise vie par les typos. Elle avaient le même comportement que les hommes (ô scandale !). On en trouvera un témoignage dans un ouvrage publié par Fornax : Typotes XIXe siècle. Quant au nom à donner à la cloche, ce pourrait-être 30 x 40, non ? (Pour ceux qui n’auraient pas compris, le format de papier Cloche, normalisé Afnor, mesure 30 x 40 cm.)

Maintenant, pour répondre un peu plus précisément à Fred, je vais avouer ici que, partant des travaux de Jacques André sur le point typographique, j’ai approfondi et généralisé la question en partant des trois points Truchet, en passant par Fournier (Pierre-Simon) et Didot (François-Ambroise), les différents points pica américains du XIXe siècle jusqu’à l’ère numérique et le quart de millimètre qui est maintenant l’unité de mesure officielle pour la typographie, du moins en France, grâce à l’Afnor. Le résultat de ces recherches a été publié à l’entrée « unités typographiques » dans le 3e volume du Dictionnaire encyclopédique du Livre.

Son message m’a, en outre, donné l’envie de travailler un peu plus profondément sur la hauteur en papier, un aspect maintenant disparu dans la typographie dématérialisée que l’on trouve au quotidien dans les ordinateurs.

Avant de commencer, il est sans doute bon de repréciser le vocabulaire lié au caractère typographique plomb. Une illustration très bien faite, issue de l’Aide-mémoire du C. A. P. de compositeur typographe de Maurice Frémy (3e édition INIAG, 1962) rendra parfaitement ce service (petit dessin versus long discours) :

1962-AnatomieCaracterePlomb.jpg

Caractère d'imprimerie (É) vu « la tête en bas ».

Il s’agit, on l’aura compris, d’un caractère É, présenté, quand nous le regardons, la tête en bas, car c’est ainsi que les typographes composent : en plaçant les lettres la tête en bas dans leur composteur. Il ne manque à ce dessin que deux renseignements, le talus de tête (ici partiellement occupé par l’accent aigu) qui est la distance entre le haut de la lettre et le haut du plomb, et le talus de pied qui est la distance entre le bas de la lettre et le bas du plomb, ici beaucoup plus important car nous avons affaire à une capitale. Pour procéder à un alignement parfait des caractères dans la ligne doit être prise en compte la partie descendante des lettres minuscules : f (en italique), g, j, p, q, y, z (éventuellement). Le talus de pied de ces lettres est à peu près de la même valeur que celle des talus de tête des capitales et des lettres montantes (b, d, f, h, k, l, t). La combinaison des valeurs de ces deux talus entre deux lignes consécutives non interlignées évite la rencontre fortuite entre les lettres descendantes de la ligne du dessus avec les lettres ascendantes de la ligne du dessous. Chose qui est possible (et pas vraiment souhaitable) en typographie numérique en utilisant des interlignages négatifs.

Revenons à notre hauteur en papier et entrons maintenant dans le vif du sujet. Le Code de la Librairie & Imprimerie, en 1744, d’après l’Ordonnance du 28 février 1723, nous affirme, p. 220-221 :

ARTICLE LIX.

Police pour fondre les Caractères sur une même hauteur.

Veut Sa Majesté que six mois après la Publication du présent Réglement, tous les Caractères, Vignettes, Réglets & autres Ornemens de Fonte, servans à l'Imprimerie, depuis le Gros-Canon jusqu'à la Nompareille, tant gros œil qu'ordinaire, soient fondus d'une même hauteur en papier, fixée à dix lignes & demie Géométriques, & que tous les Gros & Petits-Canons, tous les Gros & Petits-Parangons, les Gros-Romains, les Saint-Augustin, les Cicero, les Petits-Romains, les Petits-Textes, & les Nompareilles, tant Romains qu'Italiques, de toutes les Fonderies, se rapportent pour la susdite hauteur de dix lignes & demie en papier, & chacun en particulier pour le corps qui lui est propre, ensorte que le Petit-Canon porte deux Saint-Augustin ; le Gros-Parangon un Cicero & un Petit-Romain ; le Petit-Parangon, deux Petits-Romains, le Gros-Romain, un Petit-Romain & un Petit-Texte ; le Saint-Augustin, un Petit-Texte & une Nompareille ; & le Cicero, deux Nompareilles : tous lesquels Caractères seront à l'avenir conformes pour lesdites hauteurs & corps à la lettre (m) de chaque corps de Fonte, de laquelle lettre (m) sera déposé nombre suffisant en la Chambre Syndicale, dont les Syndic & Adjoints en délivreront aux Fondeurs trente de chaque corps pour servir.de modèle ; & les Fondeurs rapporteront en ladite Chambre après la justification de leurs Moules, le même nombre de ladite lettre (m) du bas de Casse de leurs Frappes, afin que la justesse de chaque corps soit plus parfaitement vérifiée ; à peine contre lesdits Fondeurs de cinquante livres d'amende, & de confiscation des Fontes,Vignettes & autres Ornemens qui ne se trouveront pas conformes.

CONFÉRENCE.

Déclaration du 13 Octobre 1713, Art. 10. Les Fondeurs de Caractères d'Imprimerie à Paris seront tenus de fondre à l'avenir chaque Frappe de Caractère sur les mêmes hauteurs, épaisseurs, & lignes qui leur seront données par les Syndic & Adjoints des Libraires & Imprimeurs de Paris, à peine de cinquante livres d'amende contre lesdits Fondeurs, au profit de ladite Communauté. Enjoignons auxdits Syndic & Adjoints de tenir la main à l'exécution du présent Article, & de garder en la Chambre de la Communauté un modèle de chaque Frappe de Caractère, pour y avoir recours en cas de besoin.

On constate donc, à la lecture de cet article LIX, que, finalement, seuls les fondeurs de Paris étaient directement concernés par lui. Or, contrairement au bon bec, il n’y a pas de bons fondeurs qu’à Paris. Nous voyons là l’origine de ce qui sera les deux hauteurs en papier de l’hexagone, celle de Paris et celle de la France (comme si Paris n'était pas en France... quoique !... les Parisiens (ptui !) se veulent avant tout Parisiens). Certains des sérieux auteurs que nous mettons à contribution plus bas pour étayer le propos en font état. Pour voir l’uniformisation de la hauteur en papier en France (les autres pays ne sont pas directement concernés par le Code), il faudra attendre la mécanisation de la fonte des caractères et une entente entre les différents fondeurs. Cette uniformisation de la hauteur en papier à 23,56 mm ne se fera toutefois qu’au XXe siècle. Nos témoins ci-dessous nous le prouvent.

Maintenant, une autre question : 23,56 mm correspondent-ils aux 10 lignes et demie des mesures ancien régime ? Calculons :

Le pouce royal français équivaut à 27,07 mm (rien à voir avec le pouce impérial brittanique qui n’équivaut qu’à 25,4 mm). Un pouce contient 12 lignes. Donc 10 lignes et demie valent (27,07 / 12) x 10,5 = 23,69 mm. Nous ne sommes pas loin des 23,56 mm de la hauteur en papier des caractères (encore) en usage de nos jours, mais nous n’y sommes pas. Les 23,56 mm sont bien issus d’un accord entre les fondeurs français, au plus près de ce que le Code stipulait, sans toutefois le respecter à la lettre (!).

Laissons maintenant parler les auteurs de manuels de typographie.

Traité de la typographie de Henri Fournier (H. Fournier, 1825), p. 12-13 :

La hauteur d’une lettre est la distance qui sépare l’œil de cette lettre de la face qui lui est parallèle et qui s’appelle le pied. Cette hauteur est invariable pour toutes les lettres du même caractère ; et l’on sent que cela est nécessaire pour qu’elles marquent toutes également. [*] Elle n’est cependant pas toujours exactement la même pour les caractères entre eux, notamment dans le cas où ils ne sortent pas de la même fonderie ; inconvénient des plus graves, lorsqu’on veut combiner dans la même page plusieurs caractères différents, et auquel on ne peut remédier qu’avec un nombre plus ou moins grand de hausses. La hauteur des caractères varie donc suivant les imprimeries, et même quelquefois dans la même maison. Quelle que puissent être ces variations, on peut regarder comme règle générale que la hauteur est de dix lignes et demie. [* variante de l’édition de 1919 (avec Arthur Viot) : Elle doit être aussi exactement semblable pour les caractères entre eux, alors même qu’ils ne sortent pas d’une seule fonderie ; car les caractères sont destinés à être combinés les uns avec les autres aussi bien que les lettres. La hauteur des caractères doit donc être ramenée à une mesure commune, et cette mesure commune est dix lignes et demie, ou vingt-quatre millimètres.]

Les cadrats, cadratins, demi-cadratins et espaces sont plus bas d’environ trois lignes que les lettres, vu qu’ils ne servent qu’à séparer les mots, compléter les lignes, etc. ; et que, dans aucun cas, ils ne doivent marquer sur le papier, lorsqu’on procède au tirage.

Cette dimension s’appelle aussi hauteur en papier, pour indiquer qu’elle s’entend bien du sens de la lettre dans lequel se trouve la partie qui sert à l’impression.

On constate bien (variante de 1919) que, même après la Grande Guerre, l’unicité de la hauteur en papier n’était pas acquise en France.

Guide pratique du compositeur d’imprimerie de Théotiste Lefèvre (Didot, 1855), p. 426 :

Hauteur en papier — On appelle ainsi la hauteur prise du pied de la lettre jusqu’à la superficie de l’œil :

À Paris, cette hauteur est généralement de 10 lignes et demie ; à Lyon, de 11 lignes ; à Strasbourg, de 11 lignes un quart. On donne un peu moins de hauteur au caractère tel que le trois, eu égard à la faiblesse de sa tige. — Les caractères destinés à l’impression en rouge se fondent sur 12 lignes et plus de hauteur. — La hauteur des espaces, cadrats, cadratins, etc., est ordinairement de 8 lignes. — dans les caractères destinés à être clichés, ces blancs ont la même hauteur que la lettre, moins la partie qui est en relief.

Nous avons là, avec le Guide pratique de Théotiste Lefèvre, quelques précisions sur les différentes hauteurs en papier pratiquées par les fondeurs français au milieu du XIXe siècle.

Notions de typographie à l’usage des écoles professionnelles de E. Desormes (École professionnelle Gutenberg, 1888), p. 367 :

Les fonderies françaises ont à l’heure actuelle la même hauteur de lettre, mais il n’en fut pas toujours ainsi et il n’y a qu’un petit nombre d’années que celles de Lyon se sont soumises à la loi commune. La hauteur de la lettre typographique française est de 0 m 024 et de 0 m 025 environ chez nos voisins Anglais.

Desormes contredit Henri Fournier (et Viot, variante de 1919) en affirmant que l’unité de la hauteur en papier est faite depuis la fin du XIXe siècle. On peut penser que Fournier & Viot ont raison sur ce point.

Essai typographique de J. Marcassin (Chez l’auteur, 1900), p. 2-3 :

La hauteur en papier n’était pas arrêtée [dans les premiers temps de l’imprimerie] comme de nos jours, chaque imprimeur-fondeur donnait à ses caractères une hauteur tout à fait arbitraire, adoptée par lui-même, ce qui faisait que l’on ne pouvait pas marier ceux de provenances diverses dans un ouvrage, sans avoir à baisser les types les plus hauts ou mettre de hauteur en papier les plus bas. […]

Un tel état de chose ne pouvait cependant durer, et la librairie de Paris, le comprenant, édicta, en février 1723, une ordonnance ou règlement obligeant les fondeurs à donner leurs caractères à une hauteur de dix lignes et demie, et, afin de pouvoir vérifier la qualité et l’exactitude des fontes, de déposer à la Chambre syndicale un modèle donné, un m, par exemple, qui servait de base à la vérification : 1o de la force de corps ; 2o du cran, qui devait être bien apparent ; 3o de la matière employée, qui devait être dure et cassante, le tout sous peine d’amende et de destruction des lettres qui ne remplissaient pas ces conditions.

Ce règlement fut un progrès sérieux, car il donna une base pour la hauteur des types, hauteur qui s’est conservée jusqu’à nos jours à peu près la même. Nous disons à peu près, car il en existe encore plusieurs qui sont, en commençant par la plus petite :

1o La hauteur anglaise et américaine ;

2o La hauteur de Paris ;

3o La hauteur française ;

4o La hauteur belge ;

5o La hauteur flamande ;

6o Et la hauteur hollandaise, qui est la plus haute.

Ces variétés de hauteur sont très regrettables, car elles obligent souvent l’imprimeur qui s’adresse pour la première fois à une fonderie de joindre à sa demande quelques lettres spécimens pour éviter des ennuis.

Marcassin, en 1900, nous confirme qu’il existe bien deux hauteurs en papier en vigueur, celle de Paris et celle du reste de la France, sans toutefois préciser les deux dimensions.

Vademecum du typographe de Jean Dumont (Bruxelles, P. Weissenbruch, 1906), p. 14 :

Hauteur des caractères (dite hauteur en papier)

On appelle ainsi la hauteur prise du pied de la lettre jusqu’à la surface de l’œil.

Un règlement de la Librairie, édicté le 28 février 1723, a fixé cette hauteur à dix lignes et demie, équivalant à vingt-trois millimètres et demi.

Il est regrettable qu’on n’ait pu tenir la main à la stricte exécution de ce règlement, car il existe en ce moment toute une variété de hauteurs. Il y a :

  

1906-TigesHauteurEnPapier-JDumont.jpg

Illustration tirée de Dumont.

  

Nous les avons classées par gradation dans le dessin ci-dessus ; la moins haute de toutes est la hauteur anglaise, et la plus haute la hauteur hollandaise. La tige qui se trouve à l’extrémité représente la hauteur des caractères de l’imprimerie Plantin, hauteur tout à fait anormale et qui n’est plus observée.

Si l’on veut s’éviter des ennuis à l’impression, on fera chose prudente en joignant des mm à toute demande de caractères ou de vignettes faites à une fonderie à laquelle on s’adresse pour la première fois.

Dumont, dans son image, nous permet de nous faire une idée de la différence des hauteurs en papier annoncées quelques années plus tôt par Marcassin.

Nouveau Manuel de typographie d’Arnold Muller (Imprimerie des beaux-arts, 1913), p. 1-2 :

La hauteur des caractères, distance allant du pied ou base de la lettre à la surface supérieure ou œil, nommée aussi hauteur en papier, varie légèrement de pays en pays. Cette hauteur, à Paris, est de 62 points et demi (environ 0 m 0235) ; les Anglais et les Américains possèdent une hauteur de 62 points ; les Belges et les Autrichiens, 63 points ; les Hollandais, 66 points ; les Russes, 66 points trois quarts ; les Allemands, 63 points en général ; cependant ce pays possède aussi la hauteur de Leipzig, 65 points et demi et 66 points et demi et la hauteur de Francfort, 68 points. Il est donc indispensable, lorsqu’on s’adresse à une fonderie où l’on n’a pas l’habitude de se fournir, de bien spécifier la hauteur sur laquelle se trouvent les caractères que l’on possède déjà, ou de remettre avec la commande quelques lettres, de préférence des m afin que le fondeur puisse se conformer à la hauteur.

Si l’on admet que le point dont il est question dans Muller est bien le point Didot et que ce point équivaut à 0,376 mm, les hauteurs en papier annoncées dans son texte sont, en mm, de :

Paris : 23,50 mm ;

Anglais & Américains : 23,31 mm ;

Belges et Autrichiens : 23,69 mm ;

Hollandais : 24,82 mm ;

Russes : 25,10 mm ;

Allemands : 23,69 mm ;

— Leipzig : 24,63 & 25,00 mm ;

— Francfort : 25,57 mm.

Manuel du compositeur typographe de Henri Leduc (J.-B. Baillière & fils, 1948), p. 38 :

La Hauteur.

La hauteur, appelée parfois hauteur en papier, se mesure du pied de la lettre au sommet de l’œil. Elle est, en France, de 62 points 3/4 (23,60 mm), et a été déterminée par un Règlement de la Librairie, du 28 février 1723. Longtemps après cet édit, les fondeurs continuèrent à fondre sur des hauteurs différentes : il y avait la hauteur Paris, la hauteur Lyon, la hauteur Avignon, et cette diversité de hauteurs n’était pas sans causer de graves inconvénients aux imprimeurs, qui ne pouvaient mélanger les caractères provenant de ces fonderies.

Actuellement encore, la hauteur des caractères n’est pas la même pour tous les pays : elle est de 62 points en Angleterre et en Amérique, 63 points en Allemagne, 66 points 3/4 en Russie, etc.

En 1948, enfin, nous avons une hauteur en papier unique en France ! Quel dommage que nous soyons, de nos jours, passés à la typographie numérique Ironie-VerdanaCorps13.jpg


Date de création : 08/11/2022 @ 20:38
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