On l’aura sans doute compris à la lecture de certains des précédents billets, je ne cautionne pas vraiment, ou du moins pas toujours, pour tout dire, pas souvent, les actes et les comportements des bipèdes mes contemporains.
De passage, voici peu, sur la lande de Monteneuf, j’ai été conquis, éberlué, fasciné, bouleversé... et plein d’autres sentiments comme ça, à la vue des menhirs que nos ancêtres bipèdes ont érigés sur cette lande. Et cela sans tracto-pelle, sans manitou, sans grue élévatrice, sans aucun engin de levage... avec simplement leur volonté d’ériger ces pierres, leur force musculaire, leur intelligence et peut-être quelques cordes qu’ils avaient fabriquées.
La lande est interdite à tout véhicule, y compris les bipédomoteurs, les vélocipèdes sont tolérés sur certains chemins, les piétons seuls sont les bienvenus s’ils ne font qu’admirer sans détruire, sans saccager, sans dégrader, sans prélever des souvenirs qui finiront par être oubliés dans un tiroir de commode, ou jetés.
Les visiteurs étant rares au moment où je suis passé, j’ai pu admirer en silence et, malgré mon manque de mysticisme, tenter de communiquer avec les ancêtres et leur volonté.
Assez loin, à pied, des menhirs, pour ne pas polluer la vue, se trouve un bâtiment où l’on peut s’informer et soulager ses envies triviales, ce qui évite de saloper la lande. Le bâtiment dispose d’un livre d’or. Au milieu des commentaires admiratif ou banals, j’y ai déposé ces quelques lignes :
Je me souviens... je suis passé par là, il y a 60 ou 70 000 ans... je ne me souviens plus très bien de la date précise. J’étais venu voir un copain. En arrivant, je le vois dresser un gros caillou.
— Tu pourrais venir m’aider !... qu’il me dit. Je l’aide, et au passage, je lui demande :
—Tu sais pourquoi tu fais ça ?
— T’occupes ! qu’il me répond.
— Mais ça sert à quoi ?
— Oh ! tu me bassines ! C’est gentil de m’avoir aidé mais maintenant va voir à Carnac si j’y suis !
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