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Il y a des jours où le billet du jour est copieux ; et il y a des jours où le billet du jour est indigent, lamentable, minable, tellement peu copieux qu’on en reste sur sa faim intellectuelle. C’est comme ça, les journées font toutes plus ou moins vingt-quatre heures, mais ce n’est pas pour cela qu’elles se ressemblent. Elles ont la même durée, approximativement, mais elles n’ont pas le même vécu d’un jour à l’autre pour le même bipède ni, alors qu’on a affaire au même jour, pour deux bipèdes différents.
« Truisme ! » vont asséner d’aucuns, avec une moue méprisante, et un petit bruit de la bouche qui ressemble à un pet ; « Ah bon ? » répliqueront d’autres, pas bien sûrs d’avoir compris ce qu’on vient de leur dire. C’est toujours comme ça, avec une population de bipèdes. Dans le lot, on en a toujours un certain nombre qui comprend, un certain nombre qui ne comprend pas, un certain nombre qui doute et qui méprise, un certain nombre qui s’en fout comme il n’est pas permis de s’en foutre. Vous en faites peut-être partie, et moi non plus.
Maintenant que tout cela est mis à plat, affirmé, confirmé ; maintenant que toutes ces précautions oratoires, ou plutôt scripturaires, sont prises et gravées dans le marbre virtuel d’une typographie exclusivement obtenue à l’aide de 1 et de 0 (donc d’une typographie de peu de réalité — qu’est-ce qu’un 1, qu’est-ce qu’un 0, face à l’immensité de l’univers matériel), on peut affirmer que le billet d’aujourd’hui est une réalisation des plus parfaites dans le genre indigent, lamentable et minable. Cela dit, il nous a fallu réaliser des efforts considérables pour arriver à un tel résultat, à une telle perfection. Et il nous a fallu, de plus, un nombre considérable d’années de préparation, d’errements, de vacuité créative et d’efforts vains pour y parvenir.
En voilà le résultat.

Il nous faudrait un minuscule Quichotte, doté de tous les dons, accompagné de tous les Pança pour nous débarrasser de ces encombrants moulins, de ces inutiles barrières, du carcan insupportable de ces grilles, afin de libérer l’arbre captif qui s’épanouira enfin dans notre merveilleuse civilisation bipédique ayant réussi depuis des lustres et des appliques murales à éclairer le monde de sa lumière de liberté, d’équité et de paix.
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