L'ami Yves Letort me fait suivre un message qui contient ceci :
Message de Philippe Haumont : « Ce blog consacré à mon père, l'éditeur Jacques Haumont n'est encore qu'une ébauche et sera complété et enrichi des nombreux documents, archives et discussions en ma possession. Votre avis et vos éventuelles remarques et contributions me seront très utiles pour répondre au mieux à la curiosité des amateurs de typographie, de beaux livres et de belles lettres. Merci d'avance, bien à vous ».
L'adresse de ce blog est limpide : www.jacqueshaumont.fr.
Que Yves soit remercié d'avoir pensé à m'informer d'une telle nouvelle ; que M. Philippe Haumont soit remercié d'avoir entrepris la rédaction d'un tel blog.
Cela me permet d'inaugurer une nouvelle rubrique ici : Mes maîtres. Quelques typographes-éditeurs furent à l'origine de mon désir de me lancer à mon tour dans cette aventure risquée, pécuniairement peu attractive, mais ô combien passionnante et riche de plaisirs. Jacques Haumont fut du nombre.
Tout de suite, à l'orée de son Discours sur l'art typographique, il pose ses bases : « La notion de beauté typographique est aujourd'hui singulièrement imprécise. On la confond trop souvent avec la richesse, parfois l'exentricité qui lui est, par nature, opposée. »
Il fut, quand j'observai ses livres, que je quittais ma posture de lecteur pour une minutieuse auscultation technique, mon professeur de sagesse. Je ne l'ai pas toujours écouté mais j'ai tenté de retenir ses leçons. Sans lui mon « instinct » farfelu n'aurait pas été bridé et j'aurais atteint plus souventes fois le mauvais goût. Il me fit découvrir la beauté des empagements à grandes marges qui donnent une ample respiration au texte. De vraies grandes marges, calculées en fonction du format, de la justification, du corps, pas ces ersatz aléatoires et idiots que sont les grands papiers.
À titre d'illustration, quatre titres de Jacques Haumont tirés de ma bibliothèque, quatre exemples parmi les plus de 300 qu'il a réalisés :
Jacques Haumont, Discours sur l'art typographique, Des presses de l'auteur, 1952, 500 ex. sur vélin de Rives.
Giambatista Bodoni, Réflexions sur la typographie, Des presses de Jacques Haumont, 1951, 325 ex., 25 sur vélin du Marais, 300 sur vélin blanc.
Vercors, Le Silence de la mer, De l'imprimerie de Jacques Haumont, 1945 990 ex. sur vélin pur chiffon Johannot.
Me Pierre Arétin, XVI sonnets luxurieux, Au cercle du livre précieux, 1958 1500 ex. sur vélin pur fil Johannot.
Allez, les curieux, on en saura plus en se rendant sur le blog Jacques Haumont !
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