Une petite envie de bouger, de me dérouiller les neurones en même temps que les jambes et j'enfourche le vélo pour une balade à l'étranger (je veux dire hors du quartier et même, exotisme suprême, de l'autre côté de la Seine). Il s'agissait de recueillir chez un revendeur des échantillons de papier... mais passons les détails. En chemin, alors que j'allais bon train, voilà-t-y pas que je rencontre le Soulignac pedibus cum jambis, lui. Signe de la main et freinage à sa hauteur.
– Ça va ?
– Ça va ! Un peu fatigué... Tu sais, le bouquin sur lequel je travaillais...
– Ton roman d'il y a cent ans ? J'ai oublié le nom de l'auteur...
– Laurie, oui... Eh bien je l'ai terminé. Il est sous presse. Tiens, regarde, j'ai une épreuve de la couverture...
Et il me montre ça :
– Pas mal ! Mais tu ne devais pas sortir ce bouquin plus tard ?
– Un peu, c'est pour ça que je suis fatigué. On a décidé de ne pas traîner parce qu'avec la crise, on a eu peur que le papier et les frais d'impression ne grimpent en flèche...
– Mouais... En parlant de papier, tu me rappelles que je dois choisir des échantillons... Allez, salut !
Ce ne fut qu'après être remonté à vélo et m'être assez copieusement éloigné de lui que je me rendis compte que j'avais gardé l'épreuve de la couv. Bast... s'il n'a pas essayé de me rattraper...
Document généré en 0.06 seconde