Un fragment d'affiche quatre par trois où l'on apprend qu'il n'est pas totalement inutile, quand on est illustrateur et/ou facteur d'affiches, de connaître l'essentiel des règles de la typo.
« Ah, ça y est ! Il va encore nous bassiner avec sa typo, çui-là ! ».
Oui, çui-là, il va ! Et alors ?
Que lit-on ici ? Le titre, d'abord. BATMAN ABERCY.
BATMAN on comprend. C'est de l'anglais, en français, homme-chauve-souris, célèbre personnage de la bande-dessinée américaine, adaptée au cinéma, à la télévision, en dessins animés et maintenant à la scène non loin de la Seine. Mais ABERCY ? Quel est ce mot ? Un mot oublié de l'ancien français synonyme peu ou prou d'abruti ? Ou un mot si tant tellement récent que son sens n'est pas encore parvenu à notre entendement ? Ne sais pas... Hein, vous dites qu'il faut comprendre À BERCY ? Oui, bon, on veut bien, mais dans ce cas, il conviendrait de moins interlettrer BERCY, d'augmenter l'espace entre A et BERCY et de mettre un accent sur le A. Pinaillage ? Certes, peut-être un peu mais pas si tant que ça. Bon, on continue. Une image batmanesque classique. Il fait la gueule, c'est son problème. Et puis, les images, c'est pas notre rayon, ici (quoique...) Allez, retour au sous-sol par l'escalator (un paradoxe), rayon mots. Et quoi qu'on lit ? UN SHOW SPECTACULAIRE ET DEMESURE. Et quoi qu'il faut comprendre ? UN SHOW SPECTACULAIRE ET DE MESURE. Dans ce cas, il manque l'espace entre DE et MESURE. Ou alors UN SHOW SPECTACULAIRE ET DÉMESURÉ. Dans ce cas, il manque les accents aigus sur deux des E. Et qu'on ne vienne pas nous dire que c'est un parti-pris volontaire de l'auteur de ce chef-d'œuvre de ne pas mettre d'accents sur les majuscules. Le DÈS de la ligne du dessous dément cette hypothèse...
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