La chromolithographie
 

De χρώμα (chroma) = couleur, λίθος (lithos) = pierre et de γράφω (grapho) = écrire. L'art (ou la manière) d'imprimer en couleur avec des pierres calcaires.

La chromolithographie a connu son heure de gloire pendant la seconde moitié du XIX^e siècle et le premier tiers du XX^e. On s'en servit pour imprimer des étiquettes, des boîtes un peu précieuses, des couvertures de livres et des images à collectionner ou à encadrer.

Pour réaliser une chromolithographie, il fallait reporter un même dessin au trait cernant les zones colorées sur autant de pierres lithographiques grainées que l'on souhaitait de couleurs. Chaque pierre était alors dessinée au crayon ou à l'encre lithographique, au lavis, en aplat ou aux petits points pour traiter chaque couleur individuellement. Une fois préparées pour fixer le dessin, les pierres servaient à imprimer en superposition chaque composante colorée de l'image.

Pour illustrer notre propos (extrêmement simplifié : nous ne sommes pas ici dans un manuel technique) voici douze chromos offrant les douze mois de l'année symbolisés par des figures enfantines. On estime qu'elles furent imprimées en huit couleurs. Certaines chromolithographies de grande qualité pouvaient être réalisées en vingt, voire en trente couleurs.

Cette jolie collection d'images, ainsi qu'un certain nombre d'autres, dont une histoire de Cendrillon en douze dessins avec doré (on vous l'offrira peut-être un jour...), faisait partie des primes publicitaires offertes, au tournant du XIX^e et du XX^e siècle, par la maison A. Delmas, A. Clerget successeur, à Caen, ainsi que nous le révèle le dos de chaque chromo. On ne doute pas un seul instant que ces images aient fait l'objet de l'attention des petites filles et des petits garçons de l'époque qui devaient les collectionner avec délices. Ce qui leur permit d'arriver en bon état jusqu'à nous. Pour le prouver, on trouva celles reproduites ici et leurs petites sœurs collées dans un cahier d'écolier réglé à grands carreaux, titré Collection d'Images, ayant appartenu à un ou une B. Hamelin dont nous ignorons tout mais que nous remercions – peut-être par-delà la mort – pour sa patience et pour son soin...

CLS
avril 2012