Christian Laucou

Une enfance solitaire de nerd de la lecture, entrecoupée d’expériences de petit chimiste façon Gaston Lagaffe et d’études un peu plus sérieuses autour de l’électricité et de l’électronique (a un peu oublié depuis dans ces domaines), radio-amateurisme (là aussi), écriture de petites histoires depuis l’âge de 13 ans. Apprentissage de la sérigraphie à 17 ans grâce à mai 1968, de la gravure en taille d’épargne trois ans plus tard à Villejuif en pratiquant dans une association d’arts plastiques et en examinant avec attention et bonheur les linogravures originales de Picasso achetées par la bibliothèque municipale. Revue potachique au lycée sous les auspices de Jarry, Vian et Dac. Dessin académique et bandes dessinées dont une à personnages géométriques fut imprimée à 50 exemplaires en offset de bureau.

Premier livre en 1973, à 60 exemplaires, entièrement en sérigraphie, en tant que co-auteur, co-illustrateur, protoéditeur, maquettiste et imprimeur à 100 %. Son titre, un peu long, est un cadavre exquis: Trophée corrosif ou l'abstraction de l'inceste patriarcal chez les vipères faméliques quand s'envole l'archéoptéryx :

Illustration de couverture
par Nicolas Stavropoulos

École Estienne entre 1972 et 1975. Trois années de bonheur dans l’engrangement d’informations à outrance. Sorti major de sa promotion avec le sentiment d’avoir encore beaucoup à apprendre et avec le virus de l’histoire des techniques de l’imprimerie transmis sans peut-être qu’il ne s’en doute par Roger Jauneau dans ses cours de technologie.

Premier livre typographié en 1976, auteur, maquettiste et imprimeur. Réalisé à l’école Estienne en « cours de promotion sociale » :

Responsable de l’atelier d’imprimerie du CNAM de 1976 à 1982. Fait visiter le département imprimerie du musée des Techniques (musée du CNAM) tous les mercredis pendant près de deux ans et conforte ainsi son amour de l’histoire des techniques de l’imprimerie.

Démissionne avec brio en 1982 grâce à une lettre imprimée en typographie au plomb, composée à la main et illustrée d'une linogravure orginale de Thierry de Gastyne. Il est reçu illico par le directeur qui regrette son départ et lui souhaite bonne chance.

La couverture de la lettre et son frontispice.

Fonde les Éditions du Fourneau en février 1977. Parallèlement, cofonde et coanime pendant deux ans avec Michel Tabanou l’Ordre de l’Échiquier Dada et y maquette et imprime la quasi totalité des publications (25 sur les 26). Installe sa première presse typographique et ses premières casses en 1979 à Bannes (Marne).

Pose timide dans les années 1980
à l’intérieur de l’atelier de Bannes.

Abandonne toute velléité artistique ou littéraire en 1980 pour ne se consacrer qu’aux Éditions du Fourneau et aux recherches techniques.

Déménage son atelier à Paris en 1998. S’installe avec le statut d’artisan et fonde Fornax éditeur. Est aussi depuis, officiellement, imprimeur à façon en typographie au plomb et estampes en relief (linogravure, bois, etc.) et, depuis 2004, professeur à l’école Estienne dans les mêmes techniques.

Réaménage l'atelier de Bannes en 2010 et y transporte ses plus grosses machines, l'atelier de Paris n'assurant plus la sécurité minimale de ces dernières.

En 2012, perd à la fois son poste de professeur à l'école Estienne et l'usage de son atelier parisien. S'ensuit une réhabilitation de son local dont les travaux se terminèrent en février 2015. En reprenant possession de son atelier, il constate que les aménagements qu'il y avait fait (et financé) pour pouvoir y travailler avaient été supprimés et qu'il ne peut toujours pas y exercer son activité.

Bibliographie résolument incomplète du susnommé (clic).

CLS
septembre 2006, revu 2016