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Marie-Rose de France
Ce petit livre est né de l'amitié qui s'est développée au fil des années entre Jean-Hugues Malineau et moi (voir Sur les rails de l'amitié). À la fin de l'année scolaire 1976-1977 où nous avions passé ensemble nos samedis à l'école Estienne pour réaliser nos petits livres respectifs, Jean-Hugues me proposa de l'accompagner à Soignies (Belgique) où il partageait un atelier de typo avec le graveur Jean Coulon, issu de La Cambre. Nous y gagnions tous les deux : Jean-Hugues n'était pas motorisé (il n'a même jamais passé son permis de conduire), et moi je n'avais pas encore d'atelier. C'est à Soignies que je rencontrai Jean Coulon pour la première fois et que nous commençâmes une amitié, distante à cause des kilomètres qui nous séparaient, mais sincère.
Jean-Hugues devait terminer l'impression d'un volume de sa collection « Petites Choses » de livres de poésie (j'ai oublié lequel) et réaliser la couverture d'un autre dont tout le reste, à savoir le corps de l'ouvrage, était déjà imprimé. Cela ne représentait pas un énorme travail. Il me laissait l'atelier à disposition pendant tout le temps où il n'officiait pas. C'est ainsi que je pus concevoir et imprimer trois petits livres. Deux sur le papier que j'avais apporté avec moi de Paris et un réalisé à l'improviste avec les chutes de massicotage de l'atelier. Le premier des trois fut L'Iule de Gérard Bialestowski, le deuxième les Contes à mourir debout de Sonia Trichaucul, et le troisième Les Bouffes célestes. J'ai déjà raconté cela dans Sur les rails de l'amitié, je ne reviens donc pas sur le sujet.
Le livre dont il ne restait plus que la couverture à imprimer était les Œuvres complètes de Marie-Rose de France. J'ai vu Jean-Hugues concevoir et imprimer cette couverture et c'est pendant ce temps que j'ai pris connaissance du contenu de ces « œuvres complètes ».
Les œuvres de Marie-Rose publiées par Jean-Hugues n'étaient pas si complètes que cela. Il l'avoue lui même dans le court texte qui sert de postface à son édition où il raconte succinctement comment il découvrit ces textes. Rosette était la servante de l'écrivain Albert t'Serstevens qui l'avait surnommée Marie-Rose de France. Elle était née en 1900 et mourut en 1944 (suicide ? assassinat ?). Elle était quasi illettrée mais parlait aux plantes et aux animaux dans une langue de pure poésie. T'Serstevens lui fit écrire ses paroles dans un carnet qu'il confia à Jean-Hugues Malineau peu de temps avant de mourir. Les textes étaient transcrits phonétiquement, les mots attachés les uns aux autres. Il y en avait vingt-huit ; Jean-Hugues ne put en déchiffrer que vingt-six.
Jean-Hugues ne m'a pas montré le petit carnet à l'époque de son édition. J'ai récemment demandé à Françoise, sa veuve, s'il se trouvait encore dans ses archives : elle n'a pas le souvenir de l'avoir vu. Je me suis donc fié à l'édition Commune Mesure dont je fus l'un des premiers lecteurs (peut-être même le premier) pour établir la mienne. Par modestie, du moins je suppose que c'en est, j'ai tenu à ce que le format de mon édition soit inférieur à celui de l'édition Commune Mesure. J'ai gardé la même hauteur, mais la largeur en a été diminuée de moitié. Jean-Hugues présentait les textes à raison de quatre par page, ou deux accompagnés d'un dessin de Lise Le Cœur (sept dessins en tout). J'ai pris le parti d'en composer un par page, et de l'illustrer d'une petite vignette linogravée de ma composition. Vingt-six vignettes gravées sous forme d'une planche, montées sur bois puis découpées.
Avant impression, la couverture, sur papier aquarelle, a été coloriée à la gouache diluée à l'aide d'un pinceau large. Ce qui fait qu'il n'y a pas deux couvertures identiques. J'ai décidé de ne pas maintenir le titre original d'Œuvres complètes en raison des deux petits textes non déchiffrés par Jean-Hugues. Je lui ai préféré Dits, désignation dont Jean-Hugues lui même s'était servi dans son achevé d'imprimer.
mai 2023
George Auriol
sur l'ultime création
de M. Pullmann
20 pages,
format 11,2 x 13 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
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