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Des barbares...
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Fin-de-Siècle
Fourneau and Fornax
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est un éditeur artisan établi en Champagne (dans le petit village de Bannes)
qui a aussi eu pendant 26 ans un atelier en Île de France (dans le petit village de Paris),
mais ne l'a plus.
L'atelier de Bannes.
Parfois, lorsqu’on ouvre la petite porte de la boîte aux lettres (oui, ça existe encore, il n’y a pas que les courriels et les SMS dans la vie), on a une légère appréhension, le cœur qui s’accélère un peu. On s’inquiète d’y trouver la lettre qui annonce une mauvaise nouvelle, ou l’avis comminatoire, dernière sommation avant de recevoir la visite de deux gens d’armes armés de tout leur courage et d’une grande détermination qui vienne vous encadrer pour vous conduire en prison parce qu’on a malencontreusement oublié de payer ses impôts depuis à peine une dizaine d’années.
Heureusement, ce n’est pas toujours le cas. Hier, par exemple, c’est avec un grand sourire que j’ai ouvert une enveloppe en tyvek (mazette !) parce que j’avais lu au dos le nom de l’expéditeur. Jacques André. À l’intérieur, quelque chose que j’attendais depuis quelques jours. Un livre. J’avais annoncé sa parution prochaine voici peu dans ce billet. Je ne vous dis pas la dédicace manuscrite que mon exemplaire contient, elle est de l’ordre de l’intime, mais je vous montre sa couverture.
Et comme je ne recule devant aucun sacrifice, je vous montre aussi la 4e de couverture. Cadeau, mais aussi raccourci. Elle m’évite un plus long discours en offrant de nombreux renseignements que je n’aurai pas à citer.
Je ne connais pas Yann Riou, mais je connais assez bien Jacques André. Quand il s’attelle à une tâche ce n’est pas en dilettante, c’est en scientifique et en chercheur sérieux. Le livre n’est pas trop imposant, il ne fait que 96 pages, mais c’est un concentré d’informations à la fois sérieuses (dans la documentation consultée et dans les recherches occasionnées) et drôles parfois (dans la perception que cette abréviation a ou a eu* auprès des ignorants).
Le K barré est une abréviation de la langue bretonne pour le mot ker (ville, village dans cette langue). Yann Riou et Jacques André en font remonter l’usage au Moyen Âge et nous narrent son usage et son interdiction au fil des époques, jusqu’à nos jours. Le sujet est pointu mais il se lit aussi bien, tant il est clairement abordé, qu’un roman à l’eau de rose pour une midinette, une ligne de code pour un geek, ou un texte de loi pour un avocat. Le K barré, comme le disait Bela (un des auteurs de mon catalogue) : « C’est bon le livre ! ». Et, au passage, je me réjouis fort de constater qu’il est paru chez l’éditeur Locus Solus dont le nom fait écho à un auteur que j’affectionne, Raymond Roussel.
L’usage du K barré, signe qui n’est pas trop conventionnel, utilisé comme abréviation de la syllabe (du mot) ker fait penser, de par son fonctionnement, au con souscrit de Raymond Prince que j’évoquais dans un billet relativement récent, ici. La grande différence entre les deux signes réside dans le fait que l’un a une utilisation pluri-séculaire alors que l’autre n’est qu’une proposition.
Je termine ce billet en vous enjoignant de vous procurer cet ouvrage. Cela n’enrichira probablement pas ses auteurs mais ça enrichira votre culture. C’est le but de la chose...
______
* Quatre petits mots, rien que des voyelles. Chouette ! on dirait le cri du loup un soir de pleine lune.
Parfois, lorsqu’on ouvre la petite porte de la boîte aux lettres (oui, ça existe encore, il n’y a pas que les courriels et les SMS dans la vie), on a une légère appréhension, le cœur qui s’accélère un peu. On s’inquiète d’y trouver la lettre qui annonce une mauvaise nouvelle, ou l’avis comminatoire, dernière sommation avant de recevoir la visite de deux gens d’armes armés de tout leur courage et d’une grande détermination qui vienne vous encadrer pour vous conduire en prison parce qu’on a malencontreusement oublié de payer ses impôts depuis à peine une dizaine d’années.
Heureusement, ce n’est pas toujours le cas. Hier, par exemple, c’est avec un grand sourire que j’ai ouvert une enveloppe en tyvek (mazette !) parce que j’avais lu au dos le nom de l’expéditeur. Jacques André. À l’intérieur, quelque chose que j’attendais depuis quelques jours. Un livre. J’avais annoncé sa parution prochaine voici peu dans ce billet. Je ne vous dis pas la dédicace manuscrite que mon exemplaire contient, elle est de l’ordre de l’intime, mais je vous montre sa couverture.
Et comme je ne recule devant aucun sacrifice, je vous montre aussi la 4e de couverture. Cadeau, mais aussi raccourci. Elle m’évite un plus long discours en offrant de nombreux renseignements que je n’aurai pas à citer.
Je ne connais pas Yann Riou, mais je connais assez bien Jacques André. Quand il s’attelle à une tâche ce n’est pas en dilettante, c’est en scientifique et en chercheur sérieux. Le livre n’est pas trop imposant, il ne fait que 96 pages, mais c’est un concentré d’informations à la fois sérieuses (dans la documentation consultée et dans les recherches occasionnées) et drôles parfois (dans la perception que cette abréviation a ou a eu* auprès des ignorants).
Le K barré est une abréviation de la langue bretonne pour le mot ker (ville, village dans cette langue). Yann Riou et Jacques André en font remonter l’usage au Moyen Âge et nous narrent son usage et son interdiction au fil des époques, jusqu’à nos jours. Le sujet est pointu mais il se lit aussi bien, tant il est clairement abordé, qu’un roman à l’eau de rose pour une midinette, une ligne de code pour un geek, ou un texte de loi pour un avocat. Le K barré, comme le disait Bela (un des auteurs de mon catalogue) : « C’est bon le livre ! ». Et, au passage, je me réjouis fort de constater qu’il est paru chez l’éditeur Locus Solus dont le nom fait écho à un auteur que j’affectionne, Raymond Roussel.
L’usage du K barré, signe qui n’est pas trop conventionnel, utilisé comme abréviation de la syllabe (du mot) ker fait penser, de par son fonctionnement, au con souscrit de Raymond Prince que j’évoquais dans un billet relativement récent, ici. La grande différence entre les deux signes réside dans le fait que l’un a une utilisation pluri-séculaire alors que l’autre n’est qu’une proposition.
Je termine ce billet en vous enjoignant de vous procurer cet ouvrage. Cela n’enrichira probablement pas ses auteurs mais ça enrichira votre culture. C’est le but de la chose...
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* Quatre petits mots, rien que des voyelles. Chouette ! on dirait le cri du loup un soir de pleine lune.
Cette crucifixion réalisée à l’aide de petits jouets Playmobil où les trois personnages centraux, Jésus et les deux larrons, lèvent les bras à la verticale comme lors du « Hands up ! » traditionnel de la scène (et non pas cène) de braquage de banque d’un mauvais film américain de série B, n’est pas une installation ni une œuvre impie due au cerveau malicieux d’un mécréant notoire. Elle trône dans une église, non loin du chœur.
Dès lors, ce premier pas intellectuel et cultuel franchi, une idée (pertinente, impertinente, douteuse ?) peut naître au sein des cellules bien ordonnées d’un cerveau rompu aux idées pratiques. Pourquoi ne pas généraliser la chose ?
On sait que depuis un certain temps, pour ne pas dire depuis un temps certain, dans notre Europe qui fut totalement et radicalement catholique, apostolique et romaine, et qui l’est encore un petit peu mais pas beaucoup, la religion est en très nette perte de vitesse. Perte de vitesse des vocations, diminution du nombre de fidèles et, conséquence directe de cet ensemble de circonstances, diminution constante des ressources financières de l’Église. Pour lutter contre cet état de fait, des solutions s’imposent. L’une d’elles pourrait être, pour le Vatican, de prendre langue avec le groupe Geobra Brandstätter GmbH & Co qui produit les personnages Playmobil, afin de créer des figurines à l’effigie de Jésus, de Marie, de Joseph, des rois mages, des apôtres et autres personnages du Nouveau Testament, moyennant, cela va sans dire, des royalties sur les ventes de ces figurines. Ainsi le clergé catholique y trouverait un double avantage. Le regonflement des caisses de l’Église et la re-familiarisation des enfants avec les scènes du Nouveau Testament qui les interpréteraient en jouant avec leurs figurines Playmobil. Cela aurait pour conséquence, au bout d’une demi-génération à peine, de regarnir les églises avec des fidèles playmobilisés et de lutter contre la diminution des vocation à la prêtrise.
Ce qui est pertinent pour la religion catholique l’est tout autant pour les autres obédiences de la chrétienté, le Protestantisme et l’Orthodoxie. Tout comme il peut l’être avec toutes les autres religions, à l’exception, bien entendu, de l’Islam qui n’admet aucune représentation imagée. Mais ne nous inquiétons pas pour les ressources financières de l’Islam, cette religion a d’autres sources de revenus confortables. Ainsi, suivant les accords passés, pourrions-nous voir apparaître aussi, sous blister plastique, dans les magasins de jouets, des petits Bouddha Playmobil, mais aussi des Ganesh, des Shiva, des Kâli, des dieux animistes africains ou des divinités amérindiennes... La foi à la portée des enfants, seulement pour quelques centimes. La belle avancée que voilà !
Le grand prophète français André Malraux nous l’avait prédit dans l’un de ses célèbres sermons : « Le 21e siècle sera religieux, ou ne sera pas ! »
Cette crucifixion réalisée à l’aide de petits jouets Playmobil où les trois personnages centraux, Jésus et les deux larrons, lèvent les bras à la verticale comme lors du « Hands up ! » traditionnel de la scène (et non pas cène) de braquage de banque d’un mauvais film américain de série B, n’est pas une installation ni une œuvre impie due au cerveau malicieux d’un mécréant notoire. Elle trône dans une église, non loin du chœur.
Dès lors, ce premier pas intellectuel et cultuel franchi, une idée (pertinente, impertinente, douteuse ?) peut naître au sein des cellules bien ordonnées d’un cerveau rompu aux idées pratiques. Pourquoi ne pas généraliser la chose ?
On sait que depuis un certain temps, pour ne pas dire depuis un temps certain, dans notre Europe qui fut totalement et radicalement catholique, apostolique et romaine, et qui l’est encore un petit peu mais pas beaucoup, la religion est en très nette perte de vitesse. Perte de vitesse des vocations, diminution du nombre de fidèles et, conséquence directe de cet ensemble de circonstances, diminution constante des ressources financières de l’Église. Pour lutter contre cet état de fait, des solutions s’imposent. L’une d’elles pourrait être, pour le Vatican, de prendre langue avec le groupe Geobra Brandstätter GmbH & Co qui produit les personnages Playmobil, afin de créer des figurines à l’effigie de Jésus, de Marie, de Joseph, des rois mages, des apôtres et autres personnages du Nouveau Testament, moyennant, cela va sans dire, des royalties sur les ventes de ces figurines. Ainsi le clergé catholique y trouverait un double avantage. Le regonflement des caisses de l’Église et la re-familiarisation des enfants avec les scènes du Nouveau Testament qui les interpréteraient en jouant avec leurs figurines Playmobil. Cela aurait pour conséquence, au bout d’une demi-génération à peine, de regarnir les églises avec des fidèles playmobilisés et de lutter contre la diminution des vocation à la prêtrise.
Ce qui est pertinent pour la religion catholique l’est tout autant pour les autres obédiences de la chrétienté, le Protestantisme et l’Orthodoxie. Tout comme il peut l’être avec toutes les autres religions, à l’exception, bien entendu, de l’Islam qui n’admet aucune représentation imagée. Mais ne nous inquiétons pas pour les ressources financières de l’Islam, cette religion a d’autres sources de revenus confortables. Ainsi, suivant les accords passés, pourrions-nous voir apparaître aussi, sous blister plastique, dans les magasins de jouets, des petits Bouddha Playmobil, mais aussi des Ganesh, des Shiva, des Kâli, des dieux animistes africains ou des divinités amérindiennes... La foi à la portée des enfants, seulement pour quelques centimes. La belle avancée que voilà !
Le grand prophète français André Malraux nous l’avait prédit dans l’un de ses célèbres sermons : « Le 21e siècle sera religieux, ou ne sera pas ! »
Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
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