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Le Lac, de Lamartine, est un des plus beaux poèmes français de tout l'étang.
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est un éditeur artisan établi en Champagne (dans le petit village de Bannes)
qui a aussi eu pendant 26 ans un atelier en Île de France (dans le petit village de Paris),
mais ne l'a plus.
L'atelier de Bannes.
Elle s’appelle Julie. Une maison a bien le droit de s’appeler Julie, non ? Je la trouve assez jolie, Julie, élancée, avec son bel œil-de-bœuf mutin, souligné d’un trait de brique en guise de mascara.
Et son nom... Avez-vous remarqué dans le bas de son « J », la petite brique taillée en biais pour suggérer la courbe ? Avec Julie, nous sommes loin du béton brut de décoffrage. Nous avons affaire, là, à de la haute maçonnerie, comme on dit de la haute couture.
P.-S. : Ça fait un lien avec le billet d’hier, vous ne trouvez pas ?
Elle s’appelle Julie. Une maison a bien le droit de s’appeler Julie, non ? Je la trouve assez jolie, Julie, élancée, avec son bel œil-de-bœuf mutin, souligné d’un trait de brique en guise de mascara.
Et son nom... Avez-vous remarqué dans le bas de son « J », la petite brique taillée en biais pour suggérer la courbe ? Avec Julie, nous sommes loin du béton brut de décoffrage. Nous avons affaire, là, à de la haute maçonnerie, comme on dit de la haute couture.
P.-S. : Ça fait un lien avec le billet d’hier, vous ne trouvez pas ?
L’histoire se déroule en un lieu déterminé mais dans un temps indéterminé. Un maçon, honnête homme, profitant d’une rare accalmie dans son travail, décide de ravaler la façade de son établissement, il travaille vite et bien, il a rapidement fini. Sur le mur nu et ravalé, il veut une enseigne belle, propre, nette, visible de loin. Il fait appel à un fabricant d’enseignes...
— On me l’avait conseillé, pourtant... « Tu vas voir, c’est un bon. Il est un peu cher, mais il bosse bien. » Et voilà le travail...
— Là ! là... Tu vois... c’est pas possible... de quoi j’ai l’air maintenant... Des conneries, j’en ai faites, comme tout le monde, des petites et des grosses, mais je ne les étale pas en grand sur les murs... Alors je l’ai appelé au téléphone... Je ne l’ai pas eu tout de suite, il m’a fait mariner, ce zozo, histoire de se la jouer grand personnage, grand seigneur d’enseigniste...
— Allôôôôôh... oui, c’est pourquoi ?... Ah ! c’est vous... J’ose croire que vous êtes satisfait de nos services... J’en suis même persuadé. Vous savez, nous avons recruté les meilleurs poseurs de la place. Ils sont irréprochables. Rapides, précis, consciencieux... Ah ! pendant que je vous ai au bout du fil, même s’il n’y a plus de fil de nos jours (rire étouffé), pensez à me régler le reliquat de facture. Comme on dit, les bons comptes...
— Ma cédille ! Qu’est-ce que vous avez fait de ma cédille !
— Euh... Je ne comprends pas...
— Je veux ma cédille ! Avec votre enseigne mal foutue, vous me faites passer pour un idiot !
— Je ne vous permets pas...
— Eh bien moi, je me permets, vous allez me poser ma cédille tout de suite, sinon je porte plainte...
— Écoutez, mon petit monsieur...
— Je ne suis pas votre petit monsieur. Je suis un client honnête dont vous bafouez la réputation. Je VEUX ma cédille !
— Puisque vous le prenez ainsi, et qu’il n’y a pas moyen de discuter avec vous, je raccroche...
— Et il a raccroché, le sagouin. J’ai bien essayé de le recontacter, mais il s’est mis sur répondeur... Je fais quoi, maintenant, sans cédille ? Ça ne peut pas rester comme ça... J’ai l’air de quoi ?... Voilà maintenant que je radote... il m’a mis en fureur, l’imbécile... Pour son reliquat, il peut se l’accrocher.
— Tu as cherché à t’en procurer une, de cédille, en passant par quelqu’un d’autre ?
— Je sais pas où ça se trouve, ces trucs-là... c’est pas mon métier...
— Avec un peu de chance, et en cherchant un peu...
Le maçon lève les yeux au ciel, lève ses bras à l’horizontale et les laisse retomber lourdement, en signe d’impuissance. Il baisse la tête, comme s’il se sentait vaincu. Mais...
— Oh ! Regarde !...
— Quoi ?
— Là, par terre, une cédille...
— ... Elle est pas bien belle mais elle fera l’affaire... une fois nettoyée...
— Si tu le dis...
L’histoire se déroule en un lieu déterminé mais dans un temps indéterminé. Un maçon, honnête homme, profitant d’une rare accalmie dans son travail, décide de ravaler la façade de son établissement, il travaille vite et bien, il a rapidement fini. Sur le mur nu et ravalé, il veut une enseigne belle, propre, nette, visible de loin. Il fait appel à un fabricant d’enseignes...
— On me l’avait conseillé, pourtant... « Tu vas voir, c’est un bon. Il est un peu cher, mais il bosse bien. » Et voilà le travail...
— Là ! là... Tu vois... c’est pas possible... de quoi j’ai l’air maintenant... Des conneries, j’en ai faites, comme tout le monde, des petites et des grosses, mais je ne les étale pas en grand sur les murs... Alors je l’ai appelé au téléphone... Je ne l’ai pas eu tout de suite, il m’a fait mariner, ce zozo, histoire de se la jouer grand personnage, grand seigneur d’enseigniste...
— Allôôôôôh... oui, c’est pourquoi ?... Ah ! c’est vous... J’ose croire que vous êtes satisfait de nos services... J’en suis même persuadé. Vous savez, nous avons recruté les meilleurs poseurs de la place. Ils sont irréprochables. Rapides, précis, consciencieux... Ah ! pendant que je vous ai au bout du fil, même s’il n’y a plus de fil de nos jours (rire étouffé), pensez à me régler le reliquat de facture. Comme on dit, les bons comptes...
— Ma cédille ! Qu’est-ce que vous avez fait de ma cédille !
— Euh... Je ne comprends pas...
— Je veux ma cédille ! Avec votre enseigne mal foutue, vous me faites passer pour un idiot !
— Je ne vous permets pas...
— Eh bien moi, je me permets, vous allez me poser ma cédille tout de suite, sinon je porte plainte...
— Écoutez, mon petit monsieur...
— Je ne suis pas votre petit monsieur. Je suis un client honnête dont vous bafouez la réputation. Je VEUX ma cédille !
— Puisque vous le prenez ainsi, et qu’il n’y a pas moyen de discuter avec vous, je raccroche...
— Et il a raccroché, le sagouin. J’ai bien essayé de le recontacter, mais il s’est mis sur répondeur... Je fais quoi, maintenant, sans cédille ? Ça ne peut pas rester comme ça... J’ai l’air de quoi ?... Voilà maintenant que je radote... il m’a mis en fureur, l’imbécile... Pour son reliquat, il peut se l’accrocher.
— Tu as cherché à t’en procurer une, de cédille, en passant par quelqu’un d’autre ?
— Je sais pas où ça se trouve, ces trucs-là... c’est pas mon métier...
— Avec un peu de chance, et en cherchant un peu...
Le maçon lève les yeux au ciel, lève ses bras à l’horizontale et les laisse retomber lourdement, en signe d’impuissance. Il baisse la tête, comme s’il se sentait vaincu. Mais...
— Oh ! Regarde !...
— Quoi ?
— Là, par terre, une cédille...
— ... Elle est pas bien belle mais elle fera l’affaire... une fois nettoyée...
— Si tu le dis...
Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
... for those who are too lazy to seek.
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Fornax éditeur 18, route de Coizard, F51230 Bannes – France