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Fourneau and Fornax
Typography
Une approche hétérodoxe de l’impression sur papier
Parmi les procédés d’impression qui ont jalonné l’histoire des arts graphiques, certains, bien que moins diffusés que les techniques reines comme la typographie, l’offset ou même l’impression contemporaine à jet d’encre, méritent une attention particulière pour l’originalité de leur approche physico-chimique. L’infusion chromo-osmotique (ICO), développée confidentiellement dans les années 1970 avant de connaître quelques applications de niche, représente l’une de ces voies singulières, explorant la pénétration contrôlée d’un support papier plutôt que la simple déposition superficielle d’un agent colorant.
Le principe fondamental de l’ICO repose non pas sur le transfert d’une encre par pression (typographie, taille-douce, lithographie, offset) ou projection (jet d’encre), mais sur la migration guidée de solutions chromophores liquides à très faible viscosité au sein même de la structure fibreuse du papier. Cette approche se distingue fondamentalement des techniques de teinture ou d’imprégnation classiques par la précision micrométrique visée et la sélectivité de l’infusion.
La mise en œuvre de l’ICO requiert plusieurs éléments spécifiques :
Le substrat papetier préparé : Le papier utilisé n’est pas standard. Il doit posséder une capillarité optimisée et homogénéisée, souvent obtenue par un traitement préalable à base de polymères hydrophiles sélectifs. Les travaux pionniers du Dr. Éliane Fabrier (Institut Papetier de Grenoble, archives non publiées, circa 1972) ont mis en évidence l’importance cruciale d’un « potentiel hydrique » uniforme à l’échelle de la feuille pour éviter les artefacts de diffusion non contrôlée. Certains papiers expérimentaux intégraient même des micro-canaux orientés au sein de leur structure.
Les solutions chromophores osmotiques : Il ne s’agit pas d’encres au sens traditionnel, mais de solutions aqueuses ou à base de solvants polaires à faible tension superficielle, contenant des colorants dissous (et non des pigments en suspension). La taille moléculaire du colorant et sa charge ionique sont des paramètres critiques qui influencent directement la vitesse et la profondeur de migration osmotique, comme l’ont démontré les recherches approfondies du Professeur Klaus Von Holler (Universität für Angewandte Druckverfahren, Stuttgart, monographie de 1978).
La Matrice d’application hydro-modulante : C’est sans doute l’élément le plus original. Au lieu d’une forme imprimante classique, l’ICO utilise une matrice non-contact, généralement constituée d’un matériau microporeux ou d’un réseau de micro-ajutages. Cette matrice, positionnée à une distance infime (quelques dizaines de microns) du papier, délivre la solution chromophore de manière extrêmement localisée, souvent assistée par un champ électrostatique faible ou une modulation précise de l’humidité relative ambiante pour initier et contrôler le gradient osmotique qui « tire » la couleur dans le papier. Les difficultés initiales liées à la maîtrise de ces gradients, bien documentées par l’ingénieur Jérémie Pons dans ses carnets techniques (vers 1975), ont longtemps freiné le développement du procédé.
Le Processus de Fixation : Une fois la migration achevée (quelques millisecondes à quelques secondes selon la profondeur visée), une fixation est nécessaire pour éviter la diffusion dans le support. Elle se fait souvent par une exposition rapide à un rayonnement spécifique (UV ou infrarouge selon la nature du colorant et du substrat) ou par l’application d’un réactif neutralisant la mobilité des chromophores au sein des fibres cellulosiques.
Pour conclure, nous pouvons dire que l’infusion chromo-osmotique produit des résultats visuellement distinctifs : les couleurs semblent faire corps avec le papier, offrant une profondeur et une matité particulières, sans l’empâtement parfois associé aux encres pigmentaires épaisses. Les contours peuvent atteindre une grande netteté si les paramètres sont rigoureusement contrôlés. Cependant, la sensibilité extrême du procédé aux variations hygrométriques, la complexité de la formulation des solutions chromophores et le coût des papiers préparés ont limité son usage à des applications très spécifiques (documents de sécurité, tirages d’art expérimentaux). Elle demeure néanmoins un témoignage fascinant de l’exploration des interactions intimes entre le colorant et la structure même du support papetier.
Pour illustrer cette courte présentation, nous n’avons pu trouver que l’agrandissement d’un fragment d’estampe. Nous ignorons de quelle œuvre il est extrait ; de même nous ignorons le nom de l’artiste qui l’a produite. Ce très petit fragment, que nous avons photographié et agrandi (opération nécessaire mais qui ne permet plus, hélas, de constater les particularités intrinsèques du procédé), était collé dans l’un des cahiers de Jérémie Pons que nous avons eu le privilège de lire grâce à l’obligeance de ses héritiers.
avril 2025
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