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Des barbares...
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Fin-de-Siècle
Fourneau et Fornax
Impressions
Typographie
(dis, monsieur CLS, raconte-nous comment c’était
l’imprimerie des vieux d’avant le numérique)
Un petit livre de 16 pages va nous donner l’occasion de parler un peu technique, histoire de jeter à la face du monde que le bonhomme CLS qui se complait à déblatérer sur la typo des rues n’a pas oublié les rudiments techniques de la fabrication des livres. Un vrai conte de fées. Tiens, quel hasard, c’est justement un conte qui va nous servir d’exemple : Cendrillon. Une Cendrillon parue entre les années 1930 et les années 1950, on n’a pas pu dater plus précisément. Elle est publiée par les éditions René Touret spécialisées dans les ouvrages pour la jeunesse : contes illustrés, livres de coloriage, abécédaires, etc. Nous n’avons trouvé aucun renseignement au sujet de l’illustrateur Dax qui signe les illustrations de la brochure.
La brochure peut être consultée, feuilletée et lue dans son intégralité en cliquant sur l’image de couverture.
Passons à la techniques, maintenant. Tout d’abord quelques caractéristiques peu communes :
— Les pages de la brochure sont toutes numérotées, de la première à la dernière page.
— Elle est constituée d’un cahier unique de 16 pages, la première page du cahier faisant office de couverture et de page de titre.
— Elle n’est pas vendue directement aux lecteurs potentiels mais à des revendeurs qui l’achètent en lot et qui apposent leurs coordonnées dans le rectangle vierge encadré de rouge de la page 16. Cette brochure est imprimée en offset et les coordonnées du revendeur (ici, la maison H. Neuville) sont repiquées en typographie ; les traces du foulage des caractères sont visibles sur la page 15.
— La composition du texte (d’après Perrault) est réalisée en Nicolas Cochin de la fonderie Peignot. Ce caractère, créé en 1912, est facilement reconnaissable grâce à sa petite hauteur d’x, et aux hampes démesurées des minuscules montantes. Ce caractère est rarement utilisé dans des ouvrages populaires comme celui-ci.
La suite des informations techniques va être présentée sous la forme questions-réponses, pour plus de clarté (du moins on l’espère vivement).
Lorsqu’on imprime une feuille des deux côtés, sans la plier par la suite, on n’a que deux pages. Lorsqu’on la plie une fois, on obtient 4 pages (deux de chaque côté de la feuille). À partir de ce moment, si on pratique un deuxième pli perpendiculaire au premier, on obtient 8 pages, et 16 pages avec un troisième pli. À chaque pli supplémentaire, on multiplie le nombre de pages par 2. Sauf qu’à partir du 3e pli on va avoir trop de difficulté pour plier la feuille, alors on se débrouille autrement. Mais restons-en à 16 pages.
Une fois imprimé et plié, ça donne quelque chose comme ça, mais avec de l’encre dessus :
La préparation des plaques fait appel à une technique qu’on appelle la photogravure. On dit « la » photogravure, mais il y a plusieurs techniques de photogravure. C’est ce qu’on appelle maintenant, en utilisant un terme générique anglo-saxon que l’on a francisé, le prépresse. Ici, la technique de photogravure utilisée s’appelle le Ben-day (pas très français non plus, ce nom-là). C’est une technique presque manuelle qui a été abandonnée assez rapidement pour des techniques plus rapides et qui donnent un meilleur résultat. Enfin... un résultat différent.
Au départ, on a un dessin en noir, rien qu’en noir. On le photographie et on en fait un film positif, au format que l’on souhaite imprimer. Ce sera le film pour fabriquer la plaque du noir. Sur ce film, on place un support transparent, et on colle dessus des trames, qui peuvent être totalement opaques, ou avec des petits points, ou avec des motifs régulièrement espacés, que l’on découpe soigneusement pour correspondre à l’une des trois autres couleurs, le jaune, par exemple. Une trame en aplat donnera la valeur la plus intense de la couleur, une trame avec des petits points donnera, optiquement (notre œil est imparfait), l’illusion d’une couleur plus claire. On construit donc, à la main, découpage après découpage, la composante colorée de l’image en son entier. On produit ainsi 3 films avec trames : un pour le jaune, un pour le rouge, un pour le bleu. On notera que pour le bleu et pour le rouge, je n’ai pas dit cyan et magenta. On n’imprime pas ici nécessairement avec des encres primaires. On peut aussi, si on le souhaite, ajouter sur le film du noir des trames à points pour lui donner des nuances. Nanti des 4 films ainsi préparés, on fabrique les 4 plaques offset dont on a besoin pour l’impression.
En agrandissant un détail de l’image, on peut se rendre compte du résultat obtenu avec le ben-day.
J’en entends déjà qui disent « Oh ! on dirait du Roy Lichtenstein ! » Roy Lichtenstein, dans ses peintures, n’a fait que reprendre le rendu visuel des photogravures tramées. En voyant un tableau de Lichtenstein, j’ai envie de dire, moi : « Tiens ! on dirait du ben-day ! »
Petit détail amusant, pour terminer : Sur l’image de la page 13, le photograveur qui a préparé le ben-day du rouge a oublié de mettre de la trame sur la jambe gauche de Cendrillon. Elle a la jambe toute pâle, la pauvre...
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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
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