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George Auriol
sur l'ultime création
de M. Pullmann
20 pages,
format 11,2 x 13 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
Auteurs
Chronologique
Des barbares...
Casses
Divertissements
Fin-de-Siècle
Fourneau et Fornax
Impressions
Typographie
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
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Métropolitain - par cls
je suis témoin
Ce fut un choc quand j'appris la nouvelle, suivi d'une grande tristesse. « De quoi il parle ? », allez-vous penser, « d'une nouvelle guerre bien massacrante et bien injuste (parce qu'il y a des guerres justes ?), d'une nouvelle famine bien organisée et bien mortifère ? d'un cyclone bien ravageur ? d'un naufrage de migrants bien immonde ? » Que nenni, la nouvelle est bien moins terrible que tout cela : il s’agit simplement de la mort du ticket de métro parisien. Pas si grave, mais tout de même... Maintenant, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, ni penser ce que je n'ai pas pensé. Tous ces trucs que j'ai évoqué là, j'y pense aussi, et même plus souvent qu'au ticket de métro... même si je sais qu'y penser, impuissant, ça ne fait pas avancer les choses. Aujourd'hui, je n’ai pas envie de jouer les Lanzmann-Dutronc (« J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie ! ») ni les candidates à l'élection de Miss Univers 45 (« Ce que je souhaite, moi, personnellement, en mon for intérieur, et de tout mon cœur, c'est la paix sur Terre et la fin de la faim. ») J'ai simplement envie de vous parler du ticket de métro.
Il est né en même temps que le métro. Il a donc plus de 122 ans. Une institution... presque un monument historique. Un symbole de Paris, pour tout le moins. La petite chose qui ne prend pas de place, qu'on glisse dans son portefeuille ou entre les pages d'un livre quand on s'exile de sa ville (natale ou d'adoption) et qu'on regarde avec nostalgie quand on est loin et qu'on veut se souvenir des bruits, des odeurs (Ah, l'odeur du métro, il n'y a que les vrais Parisiens pour l'apprécier), du monde et des bousculades aux heures de pointe...
Oh ! j'en vois certains venir. « Cent vingt-deux ans, c'est un bel âge pour mourir. C'est l'âge de Jeanne Calment ! » Je leur rétorque : « La République est bien plus vieille, c'est pas une raison pour la remplacer par un régime autocratique. » Quoique... quoique... à la réflexion, on y est peut-être déjà... la République est peut-être bien plus jeune que le ticket de métro. Passons...
Voici quelques jours, donc, je descends dans le métro et, collée sur le sol, je vois cette affiche. Pincement au cœur...
Je vous l'ai pris en photo, et j'ai laissé un peu du sol noir autour, ça fait plus faire-part de deuil à l'ancienne. Faut bien ça pour un si vieux vieillard. Cela dit, coller au sol le faire-part pour qu'on marche dessus, c'est une marque de mépris, non ? Enfin, je dis ça, mais ce n'était peut-être pas leur volonté expresse, le mépris, à ceux qui ont eu cette idée de le coller au sol. Je ne suis pas dans leur tête, après tout. J'ai bien assez du contenu de la mienne, de tête. Je n'aspire pas au contenu de celles des autres. Pas que je craigne qu'elles soient plus pleines et mieux organisées. Non, je me contente de ce que j'ai, je ne suis pas envieux.
Il arrive qu'avec le faire-part, on ajoute une photo du mort. Je vais la mettre. Je ne vais pas me gêner, pour ce que ça me coûte...
Et puisqu'on parle de photo, il n'est pas rare qu'après l'enterrement (et le gueuleton qui lui succède ; faut bien se prouver, entre rescapés, qu'on est toujours en vie), la famille et les amis sortent les albums ousqu'on voit le vieux quand il était jeune, histoire de rigoler et de se souvenir.
C'est ce que je vais faire maintenant. Mais je ne vais pas tout montrer, ce serait trop long, trop fastidieux. Seulement les portraits du ticket avec des lettres dessus (des capitales : logique, pour le métro de la capitale). On aura ainsi une sorte d'abécédaire, hélas incomplet. Les lettres annonçaient un tarif du ticket. Quand le tarif augmentait, la Ratépé changeait de lettre pour la suivante dans l'ordre alphabétique. Mais il n'y a jamais eu de tarif Q (sans doute jugé trop malsonnant), ni de R (trop erratique ?), ni de U (?), ni de W (?). Après le Z, on est repassé au A, puis au B, puis au C, puis au D mais il n'a jamais vraiment été commercialisé, remplacé par le ticket à bande magnétique.
Ticket de Métro
Pas de tarif U, mais un ticket UU
... Et ça recommence...
Une petite anecdote, maintenant. La plupart de ces tickets de métro appartiennent à l'auteur de ce billet, trouvés dans de vieux livres où ils faisaient office de marque-page. La plupart, mais pas tous. En particulier le premier des tarifs C (pas celui qui est juste au-dessus), apparemment assez rare. Il est passé voici quelques mois sur un site de ventes aux enchères dont le nom commence par E (mais qu'on prononce I), et deux forcenés, dont je ne faisais pas partie, se le sont arraché à coups d'enchères. Celui qui l'emporta paya son bout de carton 1 200 €. Si l'on estime qu'un ticket de métro pèse environ 1/2 gramme, cela porte le kilo de tickets à 2 400 000 €. À titre indicatif, le kilogramme d'or, au moment de l'écriture de ce billet, est acheté 54 000 €.
Éludons, sans plus de commentaire. Une dernière question, cruciale, se pose, pour finir. Comment faisait-on lorsqu'on était en possession de tickets d'un tarif et que la Ratépé était passée au tarif suivant ? Pouvait-on s'en servir, et gruger la Ratépé ? Était-il interdit de s'en servir ? (En réalité finale, ce n'est pas une question mais trois.) La réponse est simple, il fallait toutefois y penser. Oui, on avait le droit de s'en servir, mais on était obligé, pour ce faire, d'acheter un supplément de tarif... Eh, on ne la gruge pas comme ça, la Ratépé !
Voici, à titre d'exemples, quelques-uns de ces tickets de supplément de tarif.
J'en entends encore penser (s'il en reste qui ne se sont pas découragés après cette tartine assez longue à avaler) : « Ouais, bon, encore un truc de Parisien... c'est centralo-centré son histoire, nous on s'en tape de ses bouts de cartons qui servent à s'enfouir sous terre pour éviter la lumière du soleil qui est si belle et qu'on préfère, même les jours de pluie. À bas les Jacobins, vive les Montagnards ! » Heu, c'est pas faux, mais c'est pas vrai non plus. Et puis, s'il faut tout dire, c'est vrai que le signataire de ces lignes est un Parisien de la troisième génération du côté de sa mère, mais il est aussi Gascon depuis l'homme des cavernes du côté de son père. Ça compense. C'est un sang-mêlé, en quelque sorte. Mais ce qu'il est surtout et avant tout, c'est typographe. Et de quoi vient-on de parler (ou plutôt, que vient-on de montrer) dans ce long (trop long) billet ? Une typographie de base, des lettres capitales et un alphabet. Le quidam qui grinche et qui éructe a-t-il remarqué la délicate alternance des lettres pleines et éclairées ? A-t-il remarqué l'évolution progressive du dessin des lettres vers les linéales avec, parfois, un retour vers les mécanes ? A-t-il remarqué le flottement lamentable et le plus souvent fautif des abréviation dans les nombres ordinaux ? Mais chutt ! il y a encore plein de choses à découvrir...
Et, pour les petits enfants, c'est plein de jolies couleurs... qui vont leur faciliter la tâche pour apprendre l'alphabet.
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