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George Auriol
sur l'ultime création
de M. Pullmann
20 pages,
format 11,2 x 13 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
Auteurs
Chronologique
Des barbares...
Casses
Divertissements
Fin-de-Siècle
Fourneau et Fornax
Impressions
Typographie
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
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Un atelier - par cls
L’atelier parisien de Fornax a vécu. La raison de sa disparition ? Trop long et trop complexe à expliquer. Disons qu’il a disparu pour des raisons indépendantes de la volonté de son occupant, et n’en parlons plus. Se lamenter n’est pas le but de ce billet, donc on ne se lamentera pas. On tentera simplement d’égrener quelques souvenirs, puis on ira de l’avant... ailleurs où il fait tout autant bon vivre qu’à Paris.
On constatera, en déroulant le fil de ce billet, que l’humanité femelle y est plus présente que l’humanité mâle. C’est un fait, de nos jours, qu’un nombre considérablement plus important de personnes du sexe féminin, en regard des personnes de l’autre sexe, porte de l’intérêt à cette vieille technique désuète qu’est la typographie au plomb, héritée de Gutenberg au travers des siècles. Il s’agit là d’un renversement total de la situation dans une profession (ou un art) qui, naguère encore, ne voyait pas d’un trop bon œil l’arrivée des femmes dans les ateliers. Heureux changement quoiqu’un peu trop radical; la balance qui, dans le passé, penchait trop dans un sens, penche de nos jours trop dans l’autre sens. On se plait à espérer un équilibre parfait des plateaux, un jour prochain... afin de repousser, dans les tréfonds obscurs du cerveau, la crainte d’un abandon total de fréquentation, tous sexes confondus, pour raison de passage exclusif à des techniques plus contemporaines et plus désincarnées. Voilà qui est dit. Venons-en maintenant au concret de l’atelier parisien de Fornax.
La période de création de l’atelier, entre 1998 et 2004, n’a pas pu être documentée... faute de documents. Toutefois, en 1998, un constat d’huissier montre l’état des locaux loués par Gutenberg et Compagnie avant qu’ils ne deviennent ses deux ateliers actifs. On en a tiré quelques photos de ce qui allait devenir l’atelier de Fornax. En dehors de ce constat d’huissier, ce ne sont donc que les vingt dernières années de l’atelier qui seront évoquées ici, en pratiquant des sauts de puce, ou des sauts de géants, en fonction des traces gardées dans les archives fornaciennes. Bien sûr, on pourra se référer au catalogue général chronologique de Fornax pour se renseigner au sujet des ouvrages produits à Paris pendant cette période.
Grâce au coup de baguette magique créé par un prêt bancaire accordé à Gutenberg et Compagnie, suivi de six mois de travaux financés par ce prêt, la ruine sans électricité, sans chauffage et sans eau dont les baux avaient été rachetés a été remplacée par deux ateliers opérationnels, l’un à l’étage pour la reliure, l’autre au rez-de-chaussée pour la typographie. Les photos avant travaux, tirées du constat d’huissier, se passent de tout commentaire.
A l’extérieur :
A l’intérieur :
C’est dans le courant de cette année que s’est achevée la réalisation la plus ambitieuse de Fornax : l’ouvrage de haute bibliophilie Des nouvelles des arbres, vingt-huit textes de Gérard Bialestowski illustrés par 15 graveurs sur bois. Quelques petits films ont été tournés pendant son impression. En voici un, l’impression de l’une des couleurs de l’illustration du saule, un bois de José San Martin.
L’impression d’un cahier complet, texte et illustration, celui de l’orme, est disponible ici.
Le pliage du cahier du saule. Pour ce faire, l’atelier de Catherine Chauvel à l’étage offrait plus de place pour entreposer les cahiers du livre pendant les opérations de finition.
Pendant la composition d’on ne sait plus très bien quel texte.
Sous la surveillance de l’hippopotame d’appartement, de l’éléphant d’Anita et de l’âne à bascule, les presses de taille-douce, la grande en bois et la petite en aluminium, étaient montées dans l’atelier de reliure, faute de place dans l’atelier de typo.
Un petit film témoignage de la disposition de l’atelier quelques temps avant le déménagement du plus gros matériel en direction de l’atelier de Bannes. Un mur mitoyen entre l’atelier et des toilettes publiques avait été rongé par les fuites incessantes des toilettes. A la moindre grosse pluie, au moindre gros orage, l’eau pénétrait dans l’atelier, rouillant le métal, rongeant le bois. Pour sa sauvegarde, décision avait été prise d’exiler le matériel le plus sensible et le plus précieux.
Le déménagement. Au premier plan à droite, en partie démontée, la Vandercook Universal I, première presse de l’atelier, achetée à Paris en 1979 et installée à Bannes jusqu’en 1998, année qui la vit revenir à Paris pour constituer le principal matériel d’impression de l’atelier naissant. Elle s’apprête, là, à retourner à Bannes où elle réside toujours.
Miss Universal I emmaillotée pour son transport.
Pendant cette période, l’atelier de Paris vécut chichement du matériel qu’il avait conservé : le plomb et les garnitures, les presses de petit format. Bannes était redevenu l’atelier principal de Fornax.
La fin de 2013 vit le déménagement de l’atelier de reliure et de l’atelier Fornax pour raison de travaux décidés par le bailleur et financés par le propriétaire. Un déménagement sur une courte distance, mais pénible toutefois. Les ateliers passèrent de l’escalier G, entre la deuxième et la troisième des cours de l’Industrie à l’escalier C, dans la première cour, en étage, et sur deux niveaux. Le gros matériel typographique était heureusement parti pour Bannes. Il n’aurait pas pu être monté en étage ou, si cela avait été possible, le plancher aurait cédé sous le poids.
Le petit matériel dans l’atelier de l’escalier C.
Dans la plupart des pays, sauf en France où on l’appelle massicot, l’instrument noir au premier plan s’appelle une guillotine. On pourrait donc titrer cette composition photographique : les deux guillotines. (voir ici sur le même sujet).
Une fois les travaux terminés dans les ateliers de reliure et de typo, retour à l’escalier G. Mais nombre de dispositifs qui existaient avant les travaux, dont le triphasé, avaient disparu. L’atelier de typo ne pouvait donc pas dans l’immédiat se réinstaller et fonctionner comme par le passé. Il était toutefois étanche et ne laissait plus passer l’eau de pluie.
L’atelier en attente de réinstallation.
Après quelques travaux supplémentaires effectués par le locataire et la réinstallation du triphasé par le bailleur, l’atelier fut de nouveau en état de fonctionner. Et, grande nouvelle, hosanna ! noël ! noël ! l’atelier put se doter d’une nouvelle grande presse, une petite sœur de l’Universal I partie à Bannes. Il fallut trois mois pour restaurer cette presse, arrivée en piteux état, mais à l’issue de ce travail l’atelier parisien concurrençait à nouveau l’atelier de Bannes dans ses possibilités.
Les casses de caractères et, au fond, les garnitures.
Bien qu’on n’en aie pas trop parlé jusqu’ici, le temps des stagiaires revenait pour égayer la vie dans l’atelier. Marianne participe ici à la restauration d’une casse de Block, corps 48. On trouve plus de détails sur cette restauration ici.
Un duo de journalistes réalise un reportage pour la télévision sur quatre des ateliers des cours de l’Industrie, dont l’atelier de reliure de Catherine Chauvel et celui de Fornax (on trouve ce reportage ici). Chez Fornax, pour l’occasion, on décide de concrétiser une vieille idée, un peu farfelue : celle de réaliser un petit livre en n’utilisant pour tout matériau que des poireaux et des pommes de terre. Cette idée devait être la suite et la fin d’un cycle d’impressions naturelles inauguré par trois travaux précédents : une impression sur pétales de coquelicots en 1984 (voir ici), l’impression de fausses pièces sur de la monnaie du Pape en 1993 (voir ici), l’impression d’un livre contenant des feuilles de ginkgo biloba en 1999 (voir ici).
Poireaux et pommes de terre, avec trace de technologie quasi alienne dans le coin supérieur droit de l’image.
Quelques éléments imprimants.
Une impression à l’encre de pommes de terre sur des feuilles de poireaux.
Monsieur Poireau dans l’atelier.
Margot Benedi, venue comme stagiaire de l’école Estienne (DMA de typo). Avec elle, décision fut prise de réaliser un livre chez Fornax. Elle pour les illustrations en linogravure, CLS pour le texte, en duo pour la conception et l’impression (voir ici). Margot devait rester trois semaines, elle resta un mois et demi et utilisa le livre ainsi conçu comme document lors de la soutenance de son diplôme de fin d’études.
L’impression d’une linogravure.
L’impression d’un texte en défonce sans encre.
Margot au rainage de l’ouvrage conçu en compagnie de l’auteur et maître des lieux (et de stage).
La carte de vœux de Fornax pour 2019 est en grande partie réalisée au pochoir. Ici, le pochoir.
Ici, l’impression.
Descendue de son atelier de reliure pour visiter quelques instants son époux, Catherine Chauvel parcourt, émerveillée, l’ouvrage qu’il a co-écrit avec Éric Dussert.
Une solution un peu fumiste, mais rapide, pour caler en biais des lignes-bloc de Ludlow. Tout est dans le « mais rapide ». Le texte illustre une estampe en linogravure et typo.
Cinq stagiaires au travail à la table pendant la réalisation d’une linogravure ou la conception d’un petit A5. Malgré sa majesté Covid XIX, pas de masque. Il faut dire que l’air de l’atelier est particulièrement curatif et protège quiconque contre toute infection.
Charlotte pendant son premier stage chez Fornax où elle réalisera une estampe en linogravure et typo.
Elle commence tout d’abord par concocter, en papiers découpés, une caricature de son maître de stage. Sans commentaire...
Quatre autres stagiaires affairées. Malgré la fin de l’infection covidaire, on ne voit pas leurs visages. Les cheveux serviraient-ils de masques ?
Dans l’atelier, on ne déteste pas les enfants.
On les laisse jouer avec les machines à imprimer, mais seulement avec celles qui ne sont pas dangereuses pour eux (ou pour leurs vêtements, la typographie ça tache parfois).
Ah, enfin ! un stagiaire mâle. C’est Erwan, qui travaille au CNRS et qui, pendant son stage d’une semaine à l’atelier, a réalisé 30 exemplaires d’un petit livre en typo agrémenté d’une linogravure, sa première, particulièrement bien gravée. Il est ici à la composition du texte.
Charlotte, le retour. Son second stage se passe à cheval entre la fin de 2021 et le début de 2022. Elle va y réaliser deux estampes. La première, dont on voit ici un début de réalisation, au pochoir et en typo ; et la deuxième en bois gravé et typo.
Le pochoir de Charlotte est terminé. La surface blanche dans le haut à gauche est la réserve pour imprimer la typo.
Charlotte grave du bois. Comme c’est du chêne : c’est dur.
Troisième passage, après le rose et le jaune, de la partie bois gravé de l’estampe.
CLS ne conçoit pas que des livres quand il est seul dans son atelier. Il estampise et il carte-postalise aussi. Ici on le voit imprimer des cartes postales « K » (voir ici) sur un papier très fort en grammage, très élastique aussi (du Kromekote) tout à fait impropre à la réalisation de couvertures sensuelles mais bien adapté à la carte postale. Agissant comme un ressort, l’élasticité du papier oblige à le maintenir pendant tout le déroulement de l’impression.
CLS dans son atelier, une double exposition involontaire prise à la chambre par Despatin et Gobeli. Le résultat plait énormément au sujet de la photo.
Une forme d’impression pour la couverture du livre Molitor de Pierre Pinelli (voir ici).
Les petites linogravures illustrant les Dits de Marie-Rose de France (voir ici).
Un petit film de Gareth Liron pendant lequel CLS explique la réalisation des Dits de Marie-Rose.
Pendant les portes ouvertes de l’atelier à l’occasion des Journées européennes des métiers d’art, la visite impromptue et appréciée de Nelly Gable, dernière graveuse de poinçon de l’Imprimerie nationale et peut-être la première femme à avoir exercé ce métier. Sur le tapis vert de la table devant eux, le poinçon gravé par CLS dans les années 1980, lors d’un stage à l’Imprimerie nationale alors encore parisienne.
Un petit film de Julia Richard, élève de l’INA, qui montre pour la dernière fois, en mouvements et en paroles, CLS dans l’atelier parisien de l’escalier G.
Un portrait de CLS dans son atelier par le voisin Nicolas Guilbert et, à la demande de CLS, l’atelier de nuit par le même voisin :
Et enfin...
Un dernier tour d’horison de l’atelier avant qu’il ne disparaisse (1/6).
Un dernier tour d’horison de l’atelier avant qu’il ne disparaisse (2/6).
Un dernier tour d’horison de l’atelier avant qu’il ne disparaisse (3/6).
Un dernier tour d’horison de l’atelier avant qu’il ne disparaisse (4/6).
Un dernier tour d’horison de l’atelier avant qu’il ne disparaisse (5/6).
Un dernier tour d’horison de l’atelier avant qu’il ne disparaisse (6/6).
L’atelier est vide. L’âne à bascule rigole encore mais le regard du typo est devenu triste.
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Fornax éditeur 18, route de Coizard, 51230 Bannes – France