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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
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Des barbares...
... for those who are too lazy to seek.
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Fourneau and Fornax
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Certains objectifs de vie semblent toujours s’éloigner de nous quand nous pensons pouvoir les atteindre. Ainsi en est-il de la paix dans le monde si prisée des Miss de toutes nationalités. Mais il suffit d’oublier les grandes causes inaccessibles, de quitter les cités, grandes ou petites, génératrices d’habitations, de populations, de promiscuités et d’embarras, et de se retrouver face à un pré, fier de sa verdure, fort de la vigueur de son sol tranquille, pour sentir s’insinuer en nous une sensation oubliée — la sérénité — qui nous fait comprendre sans un mot qu’on y est presque, qu’il ne suffirait que d’un pas ou deux pour que...
La photographie date de cet été. Elle a été prise, comme on peut le deviner rien qu'en lisant les inscriptions qu'elle contient, dans la zone industrielle de Redon (en Bretagne, non loin de la frontière avec la France).
Elle présente la devanture d'un revendeur de chauffages d'une marque norvégienne Jøtul. Jusqu'à présent, rien que de très ordinaire, du moins pour une zone industrielle. Mais le revendeur a eu la fantaisie d'orthographier sur sa devanture PØÊLES le mot POÊLES. On comprend le sens de la fantaisie : créer un rapport amusant entre la marchandise vendue et le nom et l'origine de son fabriquant. Mais c'est oublier que le o barré est une lettre à part entière en danois et en norvégien et qu'il a une prononciation différente de notre o ordinaire. Il se prononce « eu ». Dès lors le PØÊLES devrait se prononcer PEUAILES, ce qui n'est probablement pas le souhait de ce revendeur, à moins qu'il ne soit snob au dernier degré, comme dans la chanson de Boris Vian (on détourne un peu) :
— J'ai mis des diamants dans mon peuaile, on ne peut rien rêver de plus fumant !
Remarquons maintenant que Jøtul, sur la version française de son site internet ne s'est pas permis une telle fantaisie et orthographie correctement le mot poêle. Ce qui prouve son sérieux. Du moins, son sérieux orthotypographique. On a donc le droit de prononcer « poile » le mot « poêle », sans se poiler. Ouf !
Ce petit billet est dédié, en clin d'œil, à Jacques André qui a sous presse un ouvrage sur une autre lettre barrée : le K barré breton. Rien à voir avec un quelconque cabaret ni même avec le moindre fest-noz, mais qui a à voir avec la langue bretonne dont il est une abréviation. Un ouvrage que se devra d'avoir dans sa bibliothèque technique tout bon typographe qui se respecte. Qu'on se le dise ! Kenavo...
Dans un atelier de typographe au plomb comme celui de Fornax, on trouve des machines à imprimer, bien arrimées au sol, des meubles appelés rangs pour conserver les casses de caractères, et des meubles ou des étagères pour le papier à imprimer. Aussi plein de petit matériel qui sert plus ou moins souvent. Entre les machines et les meubles ne reste plus au sol que les chemins utiles pour passer d’une machine à une autre, d’un rang à un autre ou d’un rang à une machine. Et sur les murs, ne reste plus beaucoup de place pour y accrocher une peu de décoration entre les étagères à pots d’encres ou à petits matériels et les bibliothèques techniques.
Dans un escalier dont le sol n’est pas plan ni horizontal par définition, il n’est pas possible d’installer quoi que ce soit d’utile à l’atelier. Mais il reste les murs qui longent l’escalier. Pourquoi ne pas en profiter ?
On pratique, on l’a déjà dit ici plusieurs fois, le sport brocantique et dominical. On trouve, de temps en temps, un abécédaire brodé au point de croix. Alors on l’accroche sur le mur de l’escalier. Le premier qu’on a acheté a trouvé sa justification par le fait qu’on se sentait vieillir (un peu) et qu’il fallait bien — pour entretenir son esprit — qu’on révise régulièrement son alphabet et son ordre alphabétique... très utile pour un « homme de lettres ». Il y en eut un deuxième, puis un troisième... On ne cherchait pas à créer une collection mais quand un abécédaire au point de croix se présentait, on l’achetait, par amusement, et on l’accrochait.
Les murs ont fini par se remplir au fil des années, sans que que ce n’ait jamais été un but en soi. Il ne reste plus que le petit bout de mur du bas de l’escalier. Pourquoi parler de cela maintenant ? Parce que, faute de place, l’acquisition dominicale des abécédaires va cesser mais surtout parce qu’aujourd’hui on en a trouvé un bien curieux.
Les abécédaires présentent toujours les lettres dans l’ordre alphabétique consacré. A, B, C, D... d’où leur nom. Pas celui-là. C’est un abécédaire foutraque et désordonné. Nos 26 lettres y sont bien toutes présentes mais aucune ne se trouve à proximité de celle qui la précède ni de celle qui la suit dans l’ordre établi. C’est un abécédaire anarchiste qui se fout de l’ordre établi, qui freine des quatre fers quand on lui donne l’ordre de tout mettre en ordre et qui se fout aussi bien de ceux qui sont à cheval sur un quelconque ordre établi. C’est ce qui est très réjouissant en lui.
Finies les chaleurs torrides de l’été, la sueur sur les fronts et sous les aisselles. L’automne est arrivé avec son air humide et sa propension à faire frissonner. Il faut se préparer aux froidures de l’hiver prochain. Précautionneux, arbres et descentes de gouttières s’y sont déjà préparés. Ils se sont revêtus des petites laines qui protègent.
Mise à part la négation qui manque au début de la harangue et qui devrait créer un soupçon de honte chez le scripteur et non pas chez ceux qui lisent, pourquoi manifester de la honte ?
Honte de constater que la langue parlée a envahi la langue écrite alors que que l’invasion a commencé voici bien longtemps ?
Honte d’être un passant qui passe, touriste ou bipède local ?
Honte de ne pas comprendre cette phrase parce qu’on ne parle pas cette langue ?
Honte de savoir lire et de lire en passant sans plus y prêter attention ?
Honte de n’avoir jamais pris le temps de s’interroger sur sa honte ?
Honte de ne pas savoir ce qu’est la honte ?
Honte de ne jamais avoir manifesté de la honte ?
Honte de n’avoir pas été là au moment où le bombeur a dégradé le mur de pierre pour l’empêcher de le faire ?
Honte d’être un bipède ?
Honte d’être vivant ?...
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