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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
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Bien sûr, nous sommes à Paris, ce petit village d'Île de France assez peuplé, au cœur de son dix-neuvième arrondissement. Déambulation piétonne. Malgré la diminution des véhicules automobiles dans les rues, l'œil reste aux aguets pour traverser la chaussée. Il est mobile et s'oriente en tous sens pour déceler l'éventuel danger lors de la traversée. Une fois atteint le trottoir d’en face, il se calme et se pose quelques secondes sur une plaque de rue. La déambulation devrait continuer mais l’œil est celui d'un typographe et le regard s'arrête sur la plaque.
La lecture se fait de gauche à droite et de haut en bas, comme il est d'habitude de la faire dans des contrées comme celles-ci, usant de langues romanes. Au début, tout va bien. 19e Arrt. Il n’y a pas beaucoup de place dans la partie supérieure, il faut abréger l'information. L’adjectif ordinal est en chiffres dits arabes suivis d'un e supérieur. Tout va bien, tout est correct. Il ne reste que peu de place pour le mot arrondissement, il faut encore abréger. Là encore l'abréviation est effectuée dans les règles de l'art. Le début est gardé « Arr », le milieu est supprimé (ondissemen), la lettre finale est conservée et mise en lettre supérieure « t ». C'est parfait. On pourrait, il est vrai, contester le « A » majuscule de « Arr » alors qu'on a affaire ici à un nom commun qui ne prend pas la majuscule, mais on glisse, on reste magnanime.
L’œil descend pour lire le nom de la voie, entièrement en capitales pour une lecture plus aisée. Bien. COURS DU 7ÈME ART. Patatras ! Catastrophe ! Misère de misère ! Que vient faire-là ce 7ÈME fautif ? Abomination ! Sacrilège ! Le cerveau, court-circuité, fait appel aux grands orthotypographes du passé pour redémarrer : « À moi, Hornschuch, Grevisse, Lacroux et les anonymes romands ! ». L’œil du typographe tourne de l’œil. Le cœur s’arrête de battre un instant avant de repartir, lentement, plaintif, à la fois hésitant et courroucé. Le bras affaibli tente de barrer, d’éliminer ces « ÈM » impies, incongrus, imbéciles et inutiles, mais il retombe, las, impuissant, privé de toute énergie, même de celle du désespoir.
Alors la déambulation reprend, à pas lents, le dos courbé, les épaules chargées du poids de la faute vue et non corrigée.
Bien curieuse, cette inscription bleue sur fond de mosaïque. Et bien mystérieuse, sa signification. D’abord, pourquoi deux ? Et s’il n'y en avait qu’une (ou qu’un), comment l’appeler ? Un al ?... grâce à la traditionnelle règle de grammaire qui veut qu'un al singulier soit aux au pluriel. Mais cela ne répond pas à la question : Qu’est-ce qu’un al ? Ni à cette autre : Pourquoi en faut-il deux pour se mettre entre ? Et est-ce bien nous qui devons nous mettre entre ? Et si ce n'est pas nous, que placer entre ?
Une affiche photographiée voici quelques mois (on a laissé passer la campagne publicitaire). Sa phrase d’accroche est inversée comme les textes que composent les traditionnels typographes au plomb (si, si, il en reste, pas beaucoup, mais il en reste). Pour ceux qui n’arriveraient pas à lire, ou qui auraient la flemme de le faire, la phrase dit « FINI LES DEMI-TOURS ». On comprend le sens qu’ont voulu donner à cette phrase, nos publicitaires chéris, mais dans les faits ils se gourent. Du moins avec la typographie et le sens qu’ils veulent donner à ce jeu avec le texte. La typo au plomb est inversée gauche-droite pour être lisible dans le bon sens sur le papier, elle ne fait pas demi-tour.
De plus, quand ils composent du texte avec les caractères en plomb qui salissent le bout des doigts, les typos à l’ancienne placent leurs caractères la tête en bas, pour garder le sens de lecture ordinaire, c’est-à-dire, pour notre langue et quelques autres, de gauche à droite. La bonne phrase d’accroche qui utiliserait un tel procédé aurait pu être : « FINI DE FAIRE DES TONNEAUX ». Mais ça aurait été, peut-être, un peu moins bon, publicitairement parlant.
Le presbytère n’a rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat. C’est bien, mais qu’en est-il de la poésie ? Doit-elle coller aux murs comme elle colle à la peau ? Et qu'attend-elle de nous dans ses beaux habits roses ?
Nous, adultes, essayons d'apprendre quelques notions aux enfants. Mais eux, pas si bêtes, ont déjà tout compris, et ils nous le prouvent à l'aide de quelques traits de craie au sol.
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