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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
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Typography
... for those who are too lazy to seek.
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Voilà ce qui arrive quand d’aigu, on veut devenir grave. On bascule sans contrôle. La crise n’est pas trop aiguë, ce n’est pas trop grave, mais il faut faire attention à ne pas tomber plus bas, au risque de devenir atone.
Est-ce la révolte malhabile de l’accent, ou le numéro de rue, ou bien une combinaison des deux facteurs qui donne au « i » phalique des idées lubriques au point de vouloir se tourner tête-bêche ? Heureusement pour la lecture et la pureté des mœurs alphabétiques, il n’y est pas encore arrivé.
Quant aux monomaniaques qui voient le mal partout surtout là où il n’y est pas, et qui clament haut et fort, à tort et à travers : « C’est la faute de l’IA, c’est l’IA, c’est l’IA » ; on ne peut que viruler une répartie avec éloquence : « Non, c’est pas l’IA, c’est la fatalité, et la loi de la pesanteur. »
Allez... on se recentre sur la typo, aujourd’hui. Plus précisément sur les lettres de notre alphabet, notre merveilleux alphabet romain dont la forme des lettres, ici je veux dire leur dessin pas leur endurance physique, a une merveilleuse propriété, ou une merveilleuse particularité, comme on veut : elles n’ont pas besoin d’être entières pour avoir la capacité d’être lues. Et on peut aussi jouer avec ça...
Oui, oui, oui, elles n’ont pas besoin d’être entières ! On peut leur retirer le bas et on arrive quand même à lire...
Les vieux râleurs comme moi vont dire :
— Pfff ! on le sait, ça... on le sait depuis Javal, le copain de Zola, même qu’ils s’appelaient tous les deux Émile...
Ce à quoi je rétorque, car j’ai la rétorquerie facile et immédiate :
— Ben oui, je sais que c’est pas d’hier qu’on sait ça... et on sait ça depuis plus longtemps que Javal qui a publié son bouquin en 1905. Charles Panckoucke, lui, l’a découvert en 1841. Et toc, ça vous en bouche un coin, non ?
— Ben non, ça nous bouche rien du tout, parce que ton truc, on l’a déjà lu... Tu cherches à faire ta pub, passe que c’est toi qu’a découvert le brevet de Panckoucke...
— ... [vexé]
P.-S. En faisant des recherches sur Interflou pour trouver une image possible du bouquin de Javal, je suis tombé par hasard sur une page de l’ANRT (Atelier National de Recherche Typographique) — c’est pas rien, l’ANRT ! — qui parle des « Caractères ordinaires » de chez Deberny. Au sujet du texte, rien à dire, mais au sujet de la présentation du texte... C’est pas parce qu’on s’intéresse à la forme de la lettre qu’on ne doit pas s’intéresser au reste de la typo ! C’est pas parce qu’on publie la traduction en français d’un texte anglais qu’on ne doit pas respecter LES RÈGLES DE LA TYPO FRANÇAISE ! Bon dieu de bois ! Grrr !
Alors... Il a collé un rond dans la rue sur une surface métallique peinte en gris. Je ne sais plus où ni quand, y’a un certain temps déjà que j’ai pris la photo. Au fait, c’est un « il » ou c’est une « elle » ? Je ne sais pas. On va dire que c’est un « il ». Faut être un mâle genre coq de bruyère pour pondre des trucs comme ça. Un coq qui pond, c’est nouveau ? Oui, ça vient de sortir ! Sur le rond, il a écrit, on peut le lire mais je répète pour les bigleux : « Je suis 1 artiste, pas 1 vandale. Laissez-moi faire mon truc. » C’est tout. Peut-être qu’il considère que c’est ça son artisterie, le rond. Je crois bien qu’il n’a rien compris. Ses deux phrases, là, d’accord, c’est une intention, c’est une annonce, mais ça se dit à haute voix un truc comme ça, et juste après on artistise, on créationne quelque chose de beau ou de moche, on s’en fout, mais on fait quelque chose que l’on propose à un public aux yeux grands ouverts, ébahis par la proposition, ou dégoûtés à en vomir, mais on en donne pour son argent aux sens des voyeurs d’art. On tente d’artistifier. On monstrationne. On impose sa vision artistectonique. Là, y’a pas d’argent, d’accord, et c’est dans la rue. Mais y’a rien à voir. Et c’est tout petit, que faut être un pervers polymorphe pour se rendre compte qu’il est là, ce rond. Alors ça sert à quoi ? Si au moins il avait un mètre de diamètre, le rond, on le verrait et on pourrait être tenté de commencer à réfléchir... Tenté seulement, commencer seulement... parce que ça tourne court, son « truc », au « il ». C’est pas même une prémisse à quoi que ce soit, artistifique ou pas. Il a quand même un avantage, son « truc », il est (mal) écrit avec un feutre dont la couleur se barre sous l’effet des rayons du soleil. Merci les rayons. Au moment où j’écris, si le rond existe toujours, il est redevenu un rond jaunâtre, sans texte ni intérêt.
Des artistes de rue, y’en a des flopées, c’est à la mode d’aujourd’hui, de maintenant que je cause. Faut être un « artiste de rue » pour être un « artiste de galerie », pas un artiste maudit qu’a pas de quoi bouffer avec ce qu’il fait. Ceux-là, peuvent crever de faim. En un mot, faut être dehors pour être dedans. Y’en a des bons et des mauvais, y’a des argais et des artristes, comme à Ostende et comme partout quand sur la ville tombe la pluie et qu’on s’demande si c’est utile, et puis surtout si ça vaut l’coup, si ça vaut l’coup d’vivre sa vie.
Parfois, on est dans la rue, et on s’attend à voir du gris de mur, et on voit autre chose. Une artisterie ou une ruination, ça dépend des endroits. On regarde en passant, vaguement, sans intention de vaguer, sans y penser, comme ça on évite d’avoir à oublier. Toujours ça de pris. Parfois on regarde, parce que ça fait augmenter le nombre des battements de cœur de deux ou trois à la minute. Voire dix, quand c’est extrabuleux. Et on s’dit que ça vaut l’coup d’vivre sa vie.
Oui, ça arrive, parfois. Comme là, avec Miss.Tic. Ses bonnes femmes idéalisées pour gros beaufs’ riches, lecteurs de Playboy me courent un peu sur le haricot, mais ses phrases-choc me touchent, comme à la fin de l’envoi de Cyrano.
Ou comme sur cette toile cache-travaux artistifiée en collaboration entre Mesnager, l’homme en blanc, Mosko & associés, le léopard, et Némo, la silhouette d’homme au pardessus noir.
Alors, alors... le rond prétexte, minuscule et inutile, on s’en fout.
— Ah ! Bah, tiens donc !... il continue avec les petits zanimaux, histoire de nous attendrir, le vieux grognon... Il a trouvé un filon...
— Même pas. C’est un hasard totalement fortuit, imprévu et hasardeux...
Tout à l’heure, je bossais (ça m’arrive encore de temps en temps, chaque jour) dans mon atelier et... un petit boum sur la vitre de la fenêtre. Je sors, et sur la margelle de la fenêtre, toute étourdie, le bec grand ouvert, une mésange qui s’était cognée grave contre la vitre. Un peu dans le coaltar. Je lui cause, elle ne cuicuite pas.
Je m’approche, elle se laisse approcher. Je la prends dans ma main, elle se laisse prendre. J’appelle ma pouse pour lui montrer. On lui donne de l’eau, pour la réveiller, on ne sait jamais. Elle boit. On lui cause doucement pour lui dire qu’on est gros et grands (pour elle), mais qu’on n’est pas méchant. Elle écoute, mais elle ne doit pas bien comprendre, elle est encore sonnée. Elle ne cuicuite toujours pas, mais elle m’a cacaté sur la main.
Une mésange sur le pouce... Quand elle a eu fini de boire, on va la porter sur une branche basse d’un poirier, devant l’atelier. Elle titube un petit peu, mais elle s’accroche. Elle fouraille deux ou trois fois dans ses plumes à coups de bec ; pour nous, c’est la preuve qu’elle va mieux.
On la laisse sur sa branche. D’abord pour lui foutre la paix, parce qu'elle a à se requinquer, et ensuite, parce que nous aussi, on a des trucs à faire. Quelques instants plus tard, elle n’était plus sur la branche du poirier. Elle sautillait de branche en branche sur le prunier d’à côté.
Aujourd’hui, on s’est fait une nouvelle copine. Sans doute qu’elle ne s’en souviendra pas longtemps. C’est toujours comme ça, avec les crânes de piaf...
Là, on pratique un peu la putasserie. Foin des réflexions indignées ou rigolotes autour de la typo des rues, foin des textes ironiques ou agacés sur le fonctionnement des bipèdes en ce premier quart du 21e siècle, foin des billets qui informent en faisant semblant de ne pas y toucher. Ça tombe bien, juin, c’est la période des foins. Alors, c’est quoi, la putasserie du jour ? Les chats. Les chats ? Oui, les chats ! Ça plait au plus grand nombre, les chats. Ça émouvissionne, ça rigolardifie, ça scotchifie à l’écran le petit ou le grand public, les chats. C’est si mignon, c’est si beau, c’est si gracile, c’est si indépendant, c’est si félin dans l’autre que ça plait à tout le monde, les chats. Et c’est si bon à manger, paraît que ça a le même goût que le lapin. C’est si mignon, les lapins, mais beaucoup moins félins que les chats. Ah, ça ! tout le monde ne peut pas se mettre à la hauteur des chats, avec autant de volupté et d’indépendance...
Aujourd’hui, deux chats. Un garçon et une fille. Comme ça, y’a pas de jaloux et les quotas masculin-féminin sont respectés. Parce qu’on est irréprochable, ici. Putassier mais irréprochable. Deux chats, soit ! mignons, soit ! graciles, soit ! mais deux chats pas contents. Parce que, soyons honnêtes, l’univers des chats serait bien plus sympa s’il n’y avait pas les bipèdes. Deux chats qui causent pour dire enfin ce qu’ils pensent, ce qu’ils ont sur le cœur. Enfin, enfin, ce que j’en dit, moi qui ne suis pas un chat...
Si je tenais le crétin d’humain qui a fait ma caricature au nez rouge, il passerait un sale quart d’heure. Comme tout chat qui se respecte, je n’aime pas être ridiculisé. J’ai ma dignité. Cochonnerie d’humain... ça ne mérite pas de vivre, cette engeance-là...
Bien sûr, le lit est confortable... Bien sûr, les coussins son moelleux... Bien sûr, l’endroit est calme et reposant... Mais pas moyen de dormir... Si je tenais l’imbécile d’humain qui a glissé un petit pois sous mon coussin du bas.
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