Page en cours de chargement
Alexandre de Tours
& Charles d'Écoman
156 pages,
format 15,2 x 22,8 cm.
Impression numérique.
Collectif
352 pages,
format 15,2 x 22,8 cm.
Impression numérique.
CLS
serait-il permis
16 pages,
format 10,5 x 7,4 cm.
100 exemplaires.
(cliquer sur les images
pour en savoir plus)
Auteurs
Chronologique
Des barbares...
Fourneau
Fornax
Casses
Divertissements
Fin-de-Siècle
Fourneau et Fornax
Impressions
Typographie
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
5232731 visiteurs
29 visiteurs en ligne
2020, c'est fini, c'est du passé. Partout autour de moi, j'ai ressenti comme un soulagement. Dans le monde entier 2020 aura été vécu comme une calamité. C'est vrai, certes, si l'on se place du côté des humains. Mais à bien y regarder, si l'on se place du côté des virus, 2020 aura été une année extraordinaire, formidable (au sens premier), absolument farabuleuse ! Tout est relatif. Tout a toujours été relatif, l'humain, égocentrique, a toujours eu tendance à l'oublier.
Je manquais d'idées, en cette fin de 2020, enfin, d'une idée originale pour la future carte de vœux. Les boyaux de ma tête tournaient à vide sur le sujet. Mais (il y a toujours un mais qui traîne quelque part) une conversation à bâtons rompus avec ma fille Anita a fini par m'en apporter une. Comme quoi, il est toujours utile de converser avec les gens, et d'avoir une fille qui s'appelle Anita. (Il y a beaucoup de toujours dans ces deux paragraphes.)
Aussitôt trouvée, l'idée est matérialisée. Version papier (100 exemplaires, intérieur numérique, couverture typo plomb) et version pdf. On la voit là, dessous. En espérant qu'elle vous mettra entre rire et grave réflexion. Ainsi a-t-elle été conçue...
Et, pour information, j'ai mis toutes mes cartes de vœux passées (pour les cartes à venir, attendre un peu) en téléchargement gratuit sur ce site. Qu'on se le dise...
Enfin, je répète mon exhortation de l'année dernière (je l'affirmais déjà dans ma carte de vœux de 1986), méfiez-vous : la vie continue !
J’aime – J’aime pas en édition limitée
par Catherine Chauvel
Quel est le principe de ce livre utile ? Il est très simple :
On aime ses amis. On n’aime pas les décevoir. Pourtant, il peut arriver qu’on les contrarie ou qu’on les mette dans l’embarras involontairement... en leur concoctant avec amour un plat qu’ils détestent ou qu’ils ne peuvent pas manger, ou en abordant un sujet qui les ennuie ou qui excite une mauvaise humeur dont ils s’étaient débarrassés avant d’entrer chez vous.
Ah ! si l’on avait su... Ah ! si l’on avait pu éviter... Ah ! si l’on s’était souvenu...
Ce livre est là pour aider les mémoires défaillantes ou trop pleines, pour aider les amitiés à durer.
L’utilisation de ce « Livre des amis » est intuitive, et n’a pas besoin d’un mode d’emploi complexe. On le confie aux amis ou amies qui peuvent y inscrire, sur une double page, leurs affections et dégouts, sans pour autant qu’ils s’adonnent aux confidences embarrassantes. Aucune obligation pour eux de renseigner toutes les rubriques.
Ainsi, en s’y reportant pour se rafraîchir la mémoire, la prochaine fois qu’on verra l’ami ou l’amie, on évitera de lui faire le plat qui gêne ou d’avoir la conversation qui crispe. On ne peut pas toujours se souvenir de tout...
Cette nouvelle édition de J'aime – J'aime pas, à l'esthétique rafraîchie, est revêtue d'un cartonnage pleine toile réalisé à la main par Catherine Chauvel. Comme le montre la photo, les couleurs des toiles sont très diverses et les papiers des gardes à l'intérieur sont réalisés par elle pour s'accorder avec les couleurs de toile choisies.
J'aime – J'aime pas a obtenu le label 2020 Fabriqué à Paris décerné par la Mairie de Paris.
deux livres avec plein de pages dedans
un sur les typotes et un sur les typos
Le premier confinement n'a pas eu que des désagréments. Il a permis au bonhomme Soulignac de découvrir une revue professionnelle (typo) fin 19e siècle dont il a tiré la substance pour ses deux livres. Le premier des deux est consacré aux typotes (terme d'argot donné aux femmes chargées de la composition typographique plomb). La rédaction de la revue en question était exclusivement masculine (on est en droit de le regretter) et les trois textes repris et présentés dans ce livre ont donc été écrits par des hommes... avec leur fonctionnement cérébral masculin allié à une solide dose des poncifs sur les femmes en vigueur à l'époque. Il faut donc prendre ces textes comme des documents et ne pas les comparer négativement à nos façons de penser contemporaines. Ils montrent avant tout les conditions de travail en milieu ouvrier des femmes de ce temps.
Typotes 19e siècle, 156 p., 15 €
Typos 19e siècle est le pendant naturel des Typotes du même siècle, on s’en serait douté. Mais le tragique que l'on trouve dans les Typotes 19e siècle ne se retrouve pas dans cet ouvrage. Au contraire, l'humour, le farfelu, la bonne humeur, presque le non-sensique s'y affichent à sa place. La revue, intitulée La Sorte, dont sont tirés les trois textes qui constituent le volume a été imaginée pour faire rire. Et avec les bénéfices de ses ventes, cette revue venait (un peu) soulager les malheurs des professionnels du livre dans l'embarras. Des textes débridés, écrits par des typos pour des typos afin d'en soulager d'autres, bourrés volontairement d'incohérences, d'allusions au métier, d'argot professionnel, d'allusion aux événements de l'époque (1890-1909) et aux professionnels célèbres mais qui donnent un éclairage, eux aussi, comme ceux des Typotes 19e siècle, sur la vie des ateliers en ce tournant de siècle. Parmi les célébrités professionnelles, on trouve, entre autres, cachés sous des pseudonymes, Victor Breton (typographe émérite et premier professeur de typographie de l'école Estienne) et son ami Edmond Morin (typographe, historien du livre et fondateur de la bibliothèque des Arts graphiques).
Typos 19e siècle, 352 p., 24 €
Oui, un peu de poésie, pour élever notre âme au-dessus du bourbier insane qui nous entoure, pour respirer un air frais et printanier, pour hisser nos esprits vers les plus hauts sommets de la sensibilité humaine...
Il se pseudonommait Dague-au-nez, et on ne sait pas (ou pas encore, on cherche) comment il se nommait. Il vivait à la fin du 19e siècle et au début du 20e. Il aimait bien s'amuser avec les mots. Il était compositeur typo et probablement joyeux luron...
On vous offre deux de ses textes dont le premier serait appelé exercice oulipien de nos jours. Puissent-ils vous faire sourire.
Le Geai paré des plumes du Paon.
La Fontaine.
Dague-au-nez
Oui, dès l'instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes.
De l'amour qu'en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que je vous rendis !
Combien de soupirs je rendis
De quelle cruauté vous fûtes,
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous offris !
En vain je priai, je gémis ;
Dans votre dureté, vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis...
Même, un jour, je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes ;
Et je ne sais comme vous pûtes,
De sang-froid, voir ce que j'y mis.
Ah! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez.
Et qu'en vain je m’opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse,
Pour que vous m'assassinassiez !
Dague-au-nez
Conseils valables en tous temps,
mais surtout cette année.
Ne pas avoir la rage de vivre, surtout quand on n’aime pas la clarinette et qu’on sait que le vaccin de Pasteur est inefficace contre cette maladie-là.
Ne pas croire en l’existence d’un grand horloger. C’est stupide, personne n’a jamais entendu un carillon sonner, venu de nulle part.
Ne pas marcher sur la queue du chat, il serait trop content de vous mordre après avoir miaulé. Et comme il aura la gueule pleine de sang, ça va dégueulasser le pantalon.
Ne pas marcher sur une mine si on a tendance à avoir des fourmis dans les jambes.
Ne pas écrire au Président qu’on va se tirer de France. Le faire discrètement et sans prévenir, surtout si on a toute son oseille sur soi. Et faire gaffe aux gendarmes.
Ne pas avoir des triplés, et surtout ne pas les appeler Noël, Joël et Citroën. Ils seraient traumatisés à vie.
Ne pas croire que si l’on a un franc cinquante, on aura forcément cent sous. Ça ne marche pas comme ça, la finance.
Ne pas avoir d’oncle bricoleur, ça évite de s’en prendre plein la tronche.
Ne pas jouer de la trompinette bonbon. C’est plein de sucre, ça colle aux dents et ça donne des caries.
Ne pas mettre son zobe dans des coinstots bizarres. Il y a toujours un dégueulasse qui l’a fait avant vous et qui ne s’est peut-être pas lavé.
Ne pas mettre un Vert dans l’embarras lors d’un meeting en lui parlant du plancton. Vous allez vous faire gentiment reconduire hors de la salle.
Ne pas s’amuser à renverser des passants en voiture avec une étrangère, même si elle est belle. Après, il faut toujours nettoyer le sang sur la carrosserie et aller chez le garagiste.
Ne pas penser que si l’on a un bon râteau, on aura forcément un bon château. Les Nations racontent parfois des conneries.
Ne pas apprécier les nymphéas, de Monet ou d’un autre. Les nénuphars c’est malsain, vérifiez auprès d’Ophélie.
Ne pas avoir un écu blanc quand on est chevalier. C’est aussi idiot que d’avoir une carte d’identité où il n’y a rien d’écrit.
Ne pas mourir. Les suaires ne sont plus ce qu’ils étaient, même à Turin. Et Dior, lui, est déjà mort.
Ne pas perdre son temps à célébrer des centenaires stupides…
* Expression féline, à peu près équivalente à l'expression humaine : « Ah, mon Dieu, qu'il est bête ! ».
C'est un bouche-trou, coincé entre deux pubs d'un canard autour de la typographie. C'est de la typo plomb, bien sûr. La chose date de 1902, et le coupable signe son crime. Ah ! on savait rire et boucher les trous, en ce temps-là...
les réactions d'une des principales intéressées...
— Euh... qu'est-ce que tu fais, toi, quand tu as un moment de libre ?
— Moi ? Je nettoie des casses ou je restaure des presses...
— Ah bon ?...
— Oui. Mes casses sont presque toutes un peu poussiéreuses... la poussière du temps... mais aussi, voici quelques mois, pendant des travaux, un ponçage du sol un peu inconsidéré les a toutes recouvertes d'un voile gris de poussière de béton qui colle bien aux caractères et aux doigts. Alors, dès que j'ai un peu de temps, j'en nettoie une, histoire de pouvoir l'utiliser à nouveau. La dernière en date, c'est une casse d'un caractère rare : du Della Robbia de corps 28, fondu par G. Peignot & fils en 1911.
— Tu m'en diras tant !
— Te fous pas de moi. Tiens. Regarde. Avant et après...
— J'ai dû nettoyer les caractères un par un avec une brosse à ongles et de l'eau savonneuse. La casse une fois vidée, je l'ai décrassée au nettoyeur à haute pression. Après, il a fallu sécher tout cela, et distribuer à nouveau... Coût de l'opération en temps : trois jours.
— Ben dis donc !... Tu dois être rentier pour consacrer autant de temps à ça...
— Euh, pas vraiment, mais j'aime mon métier et mon matériel. Et le Della Robbia est un beau caractère.
— C'est bien. C'est bien... Bon, c'est pas tout ça, mais moi, faut que je me casse...
— Oui... mais avant, faut que je te dise... J'ai écrit un nouveau chapitre de mon feuilleton La Rentrée des casses. C'est sur les casses Freinet...
— Bien. Je le lirai si j'ai le temps... salut...
L'année nouvelle commence et tout un chacun se met en devoir de positiver, de sourire aux autres, de leur dire tout le bien qu'il leur souhaite... et surtout la santé ! Hypocrisie gravée dans le carare qui n'empêchera rien aux malversations de l'humanité dès que cette mauvaise période d'exaltation factice aura fait long feu. Mais on est raisonnable et il faut respecter les convenances. Je ne peux toutefois pas m'empêcher de penser que convenance commence par con et que dans 2020 on lit deux fois vain.
J'avais prévu en 2019 de délivrer mes contemporains de mes cartes de vœux. D'arrêter de consommer du papier de chiffon ou d'arbre et de l'encre, quelle qu'en soit la couleur. D'arrêter la pollution, quoi ! Qu'elle soit visuelle, tactile, postale... ou autre. Et aussi de faire des économies de timbres. Je t'en fiche, tiens ! Dès que ma volonté a eu le dos tourné, je me suis empressé d'avoir une idée et de la réaliser incontinent, vite fait sur le fourneau.
Dès que je l'ai eu réalisée, cette satanée carte, je me suis dit en ma Ford Mustang conduite intérieure : « Cette année, je ne la numérise pas ! », histoire de moins polluer. J'ai tenu jusqu'à la mi-janvier... et puis j'ai craqué. Même si on souhaite se réformer, on ne se refait pas, comme dit la belle-sœur de ma concierge. Alors la voilà, en pour de faux numérique.
En pour de vrai, elle fait 14 cm sur 15, elle est imprimée sur du vélin pur chiffon, composée en Garamond de corps 12 (aussi un caractère bois que je n'en connais pas le nom et qui n'en a peut-être même pas) et illustrée de 2 gravures sur bois réalisées de mes blanches mains sans me couper une seule fois. Pourtant c'est pénible de graver du contreplaqué : c'est trop mou et ça a de trop grosses fibres qui résistent à l'outil quand on veut qu'il tourne.
Voici quelques mois, on m'a filmocapturé des instants de ma vie professionnelle. Et on m'a fait dire des choses positives. Si, si ! On peut voir ce scandale ici : CLS dit des choses positives. Bon. Assez ri, assez pleuré, assez ronchonné.
Mais n'oubliez pas de vous méfier, comme je le disais dans ma carte de vœux de 1986 (et aussi l'année dernière) : la vie continue !
Les mots du livre ? Ah ! parce que ça parle, un livre ?... — Un peu que ça parle, mon bonhomme. Et foin des livres audio (qu'on ne déprise pas pour autant), les livres ordinaires, les livres courants, les livres old fashion, que d'aucuns diraient vintage de nos jours, les livres avec une couverture de papier fort et des pages de papier plus mince, les livres qu'on range sur les vraies étagères des vraies bibliothèques, tous ces livres nous parlent. Sans un son. Ils nous parlent à l'intérieur de nos têtes quand nous les lisons, et les mots lus s'y incrustent... plus ou moins longtemps, suivant le degré d'avancement de notre Alzeimer.
Mais là, il ne s'agit pas tout à fait de ça. Il s'agit des mots liés au livre, à sa fabrication, aux gens qui le font ou qui l'ont fait. — C'est du vocabulaire, quoi ! — Euh, oui et non... Oui, ce sont des mots et leurs définitions, et non, il n'y a pas que des mots ennuyeux, on en trouve beaucoup de rigolos ou de rares, et on a essayé de ne pas en donner des définitions austères comme dans les manuels techniques, on a essayé d'y mettre des clins d'œil et un peu d'humour... — Ah ! parce que tu... — Oui, je suis l'un des deux qui... — Oui, je vois, ce sont des mots à picorer, un peu comme les graines qu'on donne aux moineaux et aux pigeons... — Ou aux étourneaux, comme toi... oui. — Et tu crois que ça va marcher ? — Je l'espère, d'autant qu'il est drôlement beau, le livre, et original dans sa présentation.
Éric Dussert et Christian Laucou,
Les à-côtés plaisants du livre et de la typographie
Une série de 6 conférences de Christian Laucou, dans l'atelier de reliure de Catherine Chauvel.
Elles sont proposées au rythme de une par mois, le 3e mercredi à 19 h. D'une durée de une heure environ, suivies de questions-réponses et d'une petite collation. Il est demandé une participation de 15 euros par personne. Le lieu, limitant le nombre d'auditeurs à 30, en cas d'inscriptions supplémentaires, une seconde séance sera proposée à une date intermédiaire.
1.
Qu’on le veuille ou non, qu’on s’en rende compte ou pas, la typographie nous entoure à chaque moment de notre vie, sauf peut-être pendant notre sommeil, et encore… Dans la rue, elle est partout et nous y sommes tellement habitués que nous n’y prêtons plus attention. L’intervention ludique proposée ici sur la typographie des rues porte un regard attentif et amusé sur certains points de détail : les numéros de rues sur les immeubles, les enseignes, les marques au sol, etc. C’est une lente balade le nez en l’air et l’œil aux aguets, au fil des rues, avec un appareil photographique en guise de carnet de notes. Une conférence sérieuse mais qui ne se prend pas au sérieux.
2.
L’écriture a été inventée pour fixer ce que l’oral et la mémoire ne peuvent retenir indéfiniment. C’est là son principal et capital usage. Mais rien n’interdit, en marge de cette tâche, qu’on puisse s’amuser un peu. Avec la lettre elle-même, avec la phrase, avec le texte, avec la mise en page du texte. Cette conférence tente de brosser un rapide survol de mille ans de pratiques ludiques en la matière.
3.
et leurs suites éventuelles au 19e et au 20e siècle.
Complément et approfondissement de la 2e conférence autour de quelques auteurs du 18e siècle : Laurence Sterne (Tristram Shandy), Coqueley de Chaussepierre (Le Roué vertueux, Monsieur Cassandre), Louis-Antoine de Caraccioli (Le Livre à la mode, le Livre de quatre couleurs), Nicolas-Edme Restif de la Bretonne (La Famille vertueuse, Le pied de Fanchette, autres titres, passim). Les particularités de certains de ces livres nous entraîneront à parcourir le temps en direction de notre époque pour y relever des filiations ou des échos.
4.
achevés d’imprimer, ex-libris, vignettes de justification de tirage.
Le livre, avant tout, tire son intérêt, sa raison d’exister, dans le texte qu’il contient. Toutefois quelques éléments constitutifs du livre hors le texte principal peuvent retenir l’attention. Une attention amusée, parfois, ou celle plus sérieuse voire plus austère du bibliophile fervent avide de petits détails. Les achevés d’imprimer sont parfois l’objet de créations amusantes, les ex-libris offrent un domaine varié d’études artistiques et techniques, et les vignettes de justification de tirage, sous couvert d’un prétendu contrôle de l’auteur sur l’éditeur, offrent un décor prisé par certains de ces derniers aux livres qu’ils publient.
5.
Le conférencier se met ici un peu en scène, du moins en négatif. Il évoque et étudie, de manière partiale et partielle (heureusement !), certains des créateurs de livres du 20e siècle qui furent un peu ses modèles et les créateurs contemporains qu’il a pu côtoyer. Avec quelques exemples choisis de ces productions éditoriales, il parle du rapport entre le contenant et le contenu, un peu de la technique, de la forme et de la structure des ouvrages.
6.
Ici le conférencier met réellement en scène sa façon de voir et de concevoir le livre. Sans tout révéler de ce qui l’a conduit à créer ses livres (un peu à la manière de Raymond Roussel dont il reprend, pour sa conférence, un titre en le détournant un peu). Il évoque les idées directrices qui se sont cachées dans la réalisation de certains de ses livres les plus originaux. Un parcours dans le temps sur quatre décennies.
···oOo···
[N. B.] Nous avions prévu sur cette page un formulaire d'inscription en ligne. Nous avons dû le supprimer car il présentait un certain nombre de dysfonctionnements en fonction du navigateur utilisé, ainsi que du lecteur de pdf que vous avez installé.
Si vous êtes intéressé(e) par une ou plusieurs de ces conférences, veuillez nous le faire savoir en nous prévenant par simple courriel à l'adresse du conférencier : cls[at]fornax[point]fr, ou à celle de l'atelier de reliure qui l'accueille : mariecerise[at]free[point]fr, en nous précisant vos nom et prénom (les adresses mail sont parfois sibyllines), et les numéros des conférences qui vous intéressent. Merci...
Commettre des bêtises est plutôt l'apanage des enfants... et de bon nombre d'hommes (et de femmes...) politiques. Pourquoi ne laisser ce privilège qu'à eux, et à eux seuls ? Il convient de bien commencer l'année, cela fait partie des bonnes résolutions : alors commençons donc par une bêtise (une petite, pour une plus grosse, on verra après). C'est une carte de vœux (on clique dessus et youp là... vous savez, vous avez l'habitude).
La publication de cette carte me fait penser que j'ai oublié d'annoncer ici une exposition rétrospective de mes cartes de 1978 à 2018 qui s'est déroulée du 1er au 16 décembre dernier*. Quarante ans, pfuu ! ça fait un bail (et même bien plus). Parmi toutes ces cartes, l'une d'elle a attiré mon attention. Je l'avais écrite en 1998 pour fêter les trente ans de mai 68. Vingt ans après, une actualité récente l'a rendue un peu prémonitoire... Je vous la ressors. Vous pouvez la lire ou la relire...
Et n'oubliez pas, après ces lectures, que la vie continue !
________
* Information prise auprès de l'état major de Gutenberg & Compagnie, l'expo est prolongée jusqu'au 31 janvier courant. Que les Parisiens et assimilés se le disent (c'est au 37 bis, rue de Montreuil, escalier G, comme Gutenberg).
C'était il y a deux ans, ou presque. Oui. Bon. On n'est pas obligé de se souvenir. Mais on n'est pas forcé d'oublier non plus. Automne 2016. Le premier volume de la collection les typographes consacrée à ceux qui ont été typographes professionnels mais qui ont atteint la renommée pour d'autres activités. Dans le courant de ce printemps 2018 sont nés trois de ses petits frères en collection. Et la boîte originale qui les contient tous les quatre.
Petit rappel de la couverture de ce premier volume. Celle de cet exemplaire-ci ayant été teintée à la cuve. L'auteur, Raymond Callemin était typographe et membre de la bande à Bonnot. Il finit sous le couteau de la guillotine à l'âge de 23 ans. Pas un âge pour mourir même quand, comme lui, on a du sang sur les mains.
La célébrité de l'auteur du deuxième volume est, elle, universelle. Il fut l'un des fondateurs des États Unis d'Amérique. Et scientifique. Et typographe, bien sûr. Et doté d'un joli sens de l'humour et de l'à-propos comme en témoigne la jolie lettre adressée à John Baskerville que Fornax republie en verson bilingue (traduction d'époque en français). La couverture de ce volume a aussi été teintée. Et griffée auparavant, ce qui donne à chaque exemplaire un aspect unique.
Vivant dans le même siècle que le précédent auteur, celui de ce troisième volume ne fut que typographe et écrivain. Amoureux des femmes, il écrivit plus de 600 nouvelles autour de cette moitié essentielle de l'humanité. Il aimait aussi son orthographe qu'il avait réformée pour être en accord avec ses principes et sa logique. Il s'en explique dans ce court texte issu des avant-propos de deux volumes de ses Contemporaines. Il nous a fallu, pour cette édition, refabriquer des « s longs » indispensables à la typographie du texte. Le rose de la couverture est dû à une teinture, dans un bain de couleur d'aniline.
On saute un siècle et on se rapproche du nôtre avec Mark Twain qui fut navigateur sur les grands bateaux à roues à aubes qui remontaient et descendaient le Mississipi, voyageur, journaliste, typographe, écrivain, humoriste, passionné de machines typographiques. De son séjour dans notre capitale, il tira la gravure cette Carte de Paris dont l'usage est un peu particulier. Mais il s'en explique dans sa langue natale et dans notre traduction française. La couverture du volume est aussi teintée, en rouge et bleu, à l'éponge.
Pour ranger ces quatre petites merveilles typographiques, une jolie boîte en deux parties a été conçue spécialement. Son utilisation non conventionnelle a nécessité l'élaboration d'une notice explicative.
Au dix-huitième siècle, et même un peu après, on ne faisait que peu de cas des vers de M. de Voltaire. Ils n'étaient guère aimés, ces pauvres vers, ces piètres vers, pas besoin de se mettre la tête à l'envers. Pourtant, nous avons ici un exemple contraire. Nous ne pouvons que constater que les vers, eux, aimaient bien les vers de M. de Voltaire. Tout est une question de public, et tralali, et tralalère...
feuilleton à durée indéterminée...
La casse française ordinaire
— —
La casse parisienne du chapitre précédent est une version en taille réduite de la casse traditionnelle française, dite casse ordinaire. Son usage se développe à l'époque de la mécanisation de la composition typographique. Avec cette mécanisation, les besoins en composition manuelle diminuent drastiquement, ce qui entraîne la diminution du besoin de caractères à disposition dans l'atelier et donc la diminution de la taille de la casse et son changement d'emploi. Le caractère qu'elle contient ne sert plus pour la composition de grands textes mais plutôt pour des petits travaux ou des travaux d'appoint : encarts publicitaires, en-têtes de lettres, cartons d'invitation, cartes de visite, titraille, éventuellement brochures de quelques pages, etc.
La casse ordinaire ne se sort pas pour être utilisée et ne se range pas comme un tiroir dans un meuble après utilisation comme c'est le cas pour les casses de petite taille. Elle est posée en permanence sur un rang, à portée de main du typographe debout, et est constituée de deux parties, deux casseaux : le bas et le haut de casse. L'inclinaison du haut de casse est supérieure à celle du bas afin de rendre plus aisée l'accès aux cassetins les plus éloignés.
Casse française en deux parties, et typographe qui compose debout.
Le plus ancien plan de casse française connu est celui que l'on trouve dans le manuel de Martin Dominique Fertel, imprimeur à Saint-Omer, La Science pratique de l'imprimerie. Il date de 1723. Si cet ouvrage n'est pas le premier à traiter de typographie, il est toutefois le premier manuel français à le faire.
Casse de Fertel, 1723.
La casse ordinaire, cela se voit au premier coup d'œil, est bien plus complète que la casse parisienne. Elle contient par défaut les petites capitales et nombre de signes dont l'usage est plus ou moins courant, du moins en français. Cette casse de Fertel contient la quasi-totalité des accentuations des voyelles minuscules : accent aigu, accent grave, accent circonflexe, tréma. Ne manquent que le a et le o tréma (pourtant bien utiles en langue allemande), le a rond du suédois et le a ogonek du polonais. Le e ogonek est bien présent (dans le bas de casse, à côté du c cédille). C'est la première mais aussi la dernière casse française à le contenir. Avec cette casse de Fertel, nous sommes au début du 18e siècle, et le s long est encore d'usage courant (il se trouve entre le s court et le f dans le bas de casse). Son usage se perdra au cours du siècle suivant. Les ligatures du f se doublent donc des ligatures du s long : ff, fi, fl, ffi ffl pour le f et ss, si, sl, st, ssi, ssl (la police utilisée pour composer le présent texte ne possède pas de s long) pour le s ; dernière ligature présente: le ct. Petite anomalie dans le positionnement, l'apostrophe est reléguée dans le haut de casse alors qu'elle est très utilisée en français.
Casse de l'Encyclopédie, 1751.
La casse de l'Encyclopédie diffère beaucoup de celle de Fertel. Apparaissent un certain nombre de signes comme les parenthèses, les crochets carrés, les guillemets, le pied de mouche, l'obèle, le paragraphe, l'astérisque. Aussi, en grandes et petites capitales le Œ et le C cédille, le E accent aigu. Un cassetin vide là où se trouvait le e accent aigu, descendu en bas de casse à une place qu'il aura toujours dans la casse parisienne. Une nouvelle ligature, le s long b ; et le s long t, très utilisé (notamment dans le verbe conjugué est), a droit à deux cassetins superposés. Ces apparitions ne sont pas compensées par des disparitions. Ce qui s'explique par le fait que la casse de l'Encyclopédie possède un haut de casse de sept lignes de cassetins alors que celle de Fertel n'en a que six.
Casse de l'Encyclopédie élémentaire, Petity, 1767.
La casse de l'Encyclopédie élémentaire de l'abbé de Petity diffère peu de celle de l'Encyclopédie (tout court). Essentiellement par la position de l'astérisque, du pied de mouche et des guillemets qui prennent ici deux cassetins.
Casse de Castillon, 1783.
La casse de l'Art de l'imprimerie dans sa véritable intelligence, d'Antoine Castillon dispose différemment les lettres j, et J, U tant en petites qu'en grandes capitales. On y voit aussi apparaître les ä et ö, les E accentués en grandes capitales et les versets et répons (R et V barrés en courbe) utilisés dans les textes religieux (on aurait pu imaginer que l'abbé de Petity y aurait songé avant lui).
Casse de Boulard, 1783.
Peu de choses à dire de cette casse du Manuel de l'imprimeur, de M. S. Boulard (le M. est-il l'initiale d'un prénom ou l'abréviation de monsieur ?), si ce n'est que l'exemplaire d'où provient le plan a été mal encré (voir le x en bas à gauche qui foule le papier sans une trace d'encre). Le k à côté du ffi est bien une minuscule malgré son air de majuscule. L'absence de toutes les voyelles minuscules à accent aigu dans la casse qui a servi à composer ce plan explique sans nul doute les cinq cassetins vierges du haut de casse.
Casse de Momoro, 1793.
Manque de caractères aussi pour ce plan de casse du Traité élémentaire de l'imprimerie d'Antoine-François Momoro. Il n'est pas concevable que l'on puisse réaliser une quelconque composition sans la division (i. e. le trait d'union) ni l'apostrophe. Et si l'on peut le plus souvent se passer du e dans l'a, il est plus difficile – en français – de se passer de l'e dans l'o (œil, cœur, etc.).
Casse de Bertrand-Quinquet, 1798.
La casse du Traité de l'imprimerie, de Bertrand-Quinquet a été imprimée à l'aide du cuivre de Benard réalisé pour l'édition in-4o de l'Encyclopédie. Comment et pourquoi s'est réalisé ce prêt ? nous l'ignorons. Toujours est-il que nous retrouvons ici la même absence de cédille sous le ç (bas de casse, à côté du é) et le même point d'interrogation à l'envers.
Casse de Vinçard, 1806.
La casse de Vinçard pour son Art du typographe, première du 19e siècle, procède à un certain nombre de grands changements. Expulsion totale du s long et de ses ligatures car son usage avait tendance à disparaître, ainsi que des ffi et ffl, ce qui se justifie beaucoup moins. Expulsion également de toutes les minuscules accentuées qui ne sont pas utilisées en français.
Casse de Gillé, 1817.
Encore très 18e siècle, cette casse du Manuel de l'imprimerie, ouvrage rare et anonyme imprimé par Gillé et vendu par Farge. Elle maintient le s long et toutes les ligatures qui lui sont liées alors – on vient de le voir – que leur usage se perdait.
Casse de Brun, 1825.
La casse du Manuel pratique et abrégé de la typographie française, de Marcellin-Aimé Brun. Elle est la première à offrir une gestion fine des espaces afin de faciliter la justification du texte. On y trouve des cassetins pour les espaces de 1 point, un point et demi et deux points en plus des espaces traditionnelles et des demi-cadratins, cadratins et cadrats. On y voit apparaître les gros points ou points de conduite (sous l'astérisque, ils sont fondus sur demi-cadratin, contrairement aux points ordinaires) qui servent à faciliter la lecture dans les tableaux, les tables des matières et sommaires, etc. On peut regretter en revanche l'absence du ff pourtant bien utile.
Casse de Henri Fournier, 1825.
La casse du Traité de la typographie, de Henri Fournier (aucun lien de parenté avec Fournier le jeune), concurrent direct de Brun dans une course au manuel de typographie. Quelques variantes de positionnement par rapport à son adversaire mais surtout, elle prévoit un emplacement pour les O crénés tant en grandes qu'en petites capitales pour favoriser le rapprochement des E afin de fabriquer des Œ en cas d'absence de cette sorte. C'est la première casse à prévoir un emplacement pour un e et un r supérieurs qui permettent de fabriquer des abréviations du type 1er ou 1re (premier ou première).
Casse d'Audouin de Géronval, 1826.
Aucune particularité à noter avec cette casse du Manuel de l'imprimeur ou traité simplifié de la typographie, de Maurice-Ernest Audouin de Géronval. Le strict nécessaire pour composer tout texte en français. Et rien d'autre.
Casse de Frey, 1828..
Même remarque qu'avec la casse précédente pour celle du Nouveau Manuel complet de typographie, d'Antoine Frey publié chez le même éditeur dans la même collection : les Manuels Roret.
Casse de Lefèvre, ancienne disposition, 1832.
Avec ce plan commence la réflexion de Théotiste Lefèvre – l'un des plus importants et des plus complets typographes du 19e siècle –.au sujet de la disposition des caractères dans la casse. Il est sans doute le premier à y réfléchir sérieusement, et il publie le résultat de ses réflexions dans son ouvrage Nouvelle Classification de la casse française. La disposition qu'il propose ici est celle pratiquée par le plus grand nombre d'ateliers de l'époque. Elle montre le retour (entre autres détails) des versets et répons. Mais Lefèvre ne trouve pas convaincante cette disposition et va en proposer une autre (voir ci-dessous).
Casse de Lefèvre, nouvelle disposition, 1832..
Cette nouvelle disposition de la casse est donc le résultat de ses travaux et réflexions sur le sujet parus en 1832 dans sa Nouvelle Classification de la casse française. Bien que plus ergonomique et plus apte à accélérer le travail de composition, cette casse ne sera jamais utilisée.
Casse de Lefèvre, nouvelle disposition, 1834.
Parue dans son ouvrage Recueil complet d'impositions, cette casse « nouvelle disposition » de Théotiste Lefèvre propose quelques variantes – après deux années de réflexions supplémentaires – par rapport à sa casse « nouvelle disposition » de 1832.
Casse du dictionnaire des Arts et Manufactures, 1847.
Parue dans le Dictionnaire des Arts et Manufactures, de Laboulaye et Lefebvre, cette casse reprend chou pour chou la disposition de celle de Brun.
Casse de Lefèvre, 1855.
Lefèvre revient une dernière fois sur la casse en 1855 dans son ouvrage majeur, le Guide pratique du compositeur. Il ne cherche plus à imposer la nouvelle disposition qu'il a imaginée. Il le regrette et le dit dans la note liée au plan de casse « traditionnel » qu'il propose.
Casse de Boildieu, pour l'Imprimerie nationale, 1878.
Boildieu et fils est un fabricant de matériel pour la fonderie, la typographie et la reliure. Son catalogue de 1878 proposait plusieurs modèles de casse, dont celui-ci, spécialement conçu pour l'Imprimerie nationale qui a toujours cultivé jalousement sa différence (elle a ses propres graveurs, ses propres fondeurs, ses propres typographes – « ordinaires » et orientalistes – sa propre unité de mesure, le point IN, et bien sûr sa propre disposition de casse).
Casse de Boildieu, 1878.
La casse de Boildieu et fils pour les autres imprimeurs. Elle permet de composer tout texte en français, mais rien qu'en français. Aucune incartade possible vers les langues étrangères possédant d'autres accentuations. Toutefois, elle possède six cassetins vides dans lesquels le typo peut mettre ce que bon lui semble.
Casse de Daupeley-Gouverneur, 1880.
Gustave Daupeley-Gouverneur nous propose cette casse dans son manuel Le Compositeur et le Correcteurs typographes. Outre un plus grand nombre de lettres supérieures (si t d m l o e r) que les deux (e r) que nous avons vu auparavant, elle intègre le =, les crochets carrés [ ] et la barre de fraction /. Il est regrettable qu'il lui manque le plus + sans lequel on ne peut pas composer des formules arithmétiques simples. Elle est la première casse à proposer des cassetins partagés par deux signes différents.
Casse de Jouvin, 1887.
Intéressante, cette casse que Jules Jouvin proposée dans son Manuel à l'usage des élèves compositeurs de l'Imprimerie nationale. Casse IN, donc, mais qui présente deux séries de chiffres arabes : les chiffres en capitales (qu'il appelle gros chiffres) et les chiffres bas de casse, à leur emplacement habituel. Cette casse offre aussi une belle collection de lettres supérieures (c e f n o r s t), et un bon nombre de grandes et de petites capitales accentuées et – raffinement des raffinements – une apostrophe spéciale pour les petites capitales. On notera au passage la différence de nom des deux casseaux qui la composent « deuxième partie » pour le haut de casse et « première partie » pour le bas de casse.
Casse de Deberny, 1904.
La casse du catalogue 1904 de la fonderie Deberny. Elle est bien remplie (fondeur oblige), nul cassetin n'est laissé vide. Quelques lettres supérieures (l t r o e m s), et le retour des versets et répons.
Casse de Barrière, 1923.
Cette casse tirée du Livret du typographe et de l'imprimeur de L. Barrière (avec la collaboration de L. Bothy) permet de conclure deux siècles exactement de grandes casses en deux casseaux. Elle est la copie fidèle de la casse Deberny de 1904.
Tous les plans de casses que l'on vient de voir ici sont extraits de manuels ou de catalogues de matériel typographique (cités pour la plupart). Ils ont été imprimés en taille-douce ou en typographie avec parfois un apport de bois gravé. Cette nomenclature ne prétend pas à l'exhaustivité mais tente de l'atteindre. Un peu par souci de complétude (et de jeu) mais surtout pour démontrer, si besoin est, que la disposition d'une casse de composition n'a jamais été fixée de façon définitive et qu'elle est susceptible de variations d'un typographe (ou d'un atelier) à un autre.
« Nouvelle année, nouveaux vœux, nouvelle carte. Routine ? » affirmait-on ici voici un an. Rien n'a changé, du moins dans la pratique fornacienne.
Cette nouvelle carte parle d'une SDF. Enfin... d'une SDF un peu particulière. À vous de juger.
Euh, et que vos souhaits se réalisent... ça ne mange pas de pain de le dire et si ils se réalisent vraiment, j'aurai la stature du prophète !
feuilleton à durée indéterminée...
La casse parisienne
— —
La casse — tous les lecteurs de ce site savent cela, mais répétons-le pour les autres — est le tiroir plat plein de compartiments (les cassetins) dans lequel les typographes à l'ancienne rangent leurs caractères de plomb. De toutes les casses typographiques, la casse parisienne est aujourd'hui la plus répandue en France (si tant est qu'aujourd'hui la typographie au plomb et son matériel le soient encore). Dans sa disposition, elle connaît deux variantes majeures de rangement des petites lettres supérieures, et quelques cassetins à l'emploi plus ou moins indéterminé dans lesquels le typo range les choses à sa sauce...
Tout évolue d'année en année, et la disposition des plans de casses des années 1970 — années où se figèrent les usages typographiques « plomb » par la grâce des principaux acteurs de la discipline (fondeurs, imprimeurs typo) qui disparurent peu ou prou en même temps — fut précédée de quelques autres qui n'étaient pas en tous points identiques à elle.
Casse parisienne de Jouvin, 1887.
Comme on peut le constater, les lettres supérieures servant à réaliser les abréviations sont rangées dans l'ordre oerstiml. Les deux familles opposées et concurrentes, les eilmorst et les roselmit ne sont pas encore apparues. Le j est bien encore un bas de casse et les crochets carrés occupent un cassetin qui deviendra un fourre-tout ou un cassetin du diable plus tard.
Casse parisienne de Huard, 1892.
L'ami Huard nous gâte. Avec son aeilmnorstv il ajoute au nombre habituel des supérieures typographiques ordinaires anv. Le j est devenu un haut de casse, et il le restera. On s'étonne de la position non conventionnelle du ù, plus généralement voisin immédiat du è. Disparition du ffl.
Casse parisienne Deberny, 1904.
Première manifestation de la famille eilmorst dans cette casse Deberny (sans Peignot) de 1904. Disparition du ffi et du ffl. Apparition de l'astérisque.
Casse parisienne Degaast et Frot, 1934.
Un individu dissident que cet eroilmst de la casse Degaast et Frot. Il n'aura pas de descendance. Les crochets carrés font leur réapparition. Les ffi et ffl confirment leur disparition.
Casse parisienne de Paquet, 1976.
Un membre de la famille des roselmit (enfin !) que cette casse de Paquet. C'est écrit petit, c'est vrai, mais c'est bien une roselmit. Aucune apparition ou disparition notable. Trois emplacements pour les cassetins du diable. C'est l'ordre de cette casse que le signataire de ces lignes a choisi de respecter, à la différence majeure près qu'il est de la famille des eilmorst et aux différences mineures près qu'il use des deux cassetins à la droite du ù pour les ffi et ffl, et qu'il intervertit wk en kw pour des raisons mnémotechniques liées à son apprentissage de l'électricité.
Les noms donnés à ces casses sont les noms des auteurs de manuels ou des spécimens de caractères dans lesquels ces plans ont été initialement publiés.
Trouvé sous la douche :
Après Jean d'Ormesson, Johnny endort ses sons.
... Pas de quoi en être très fier, on vous l'accorde aisément.
Le titre ci-dessus a quelque chose de trompeur... et de fautif. Trompeur, parce que le sujet de ce billet n'est pas si petit que cela. Fautif, parce qu'il aurait fallu écrire : « Gros plan sur une petite Bijou ». Mais là, pour tout le moins, vous auriez tiqué, lecteur attentif, lectrice attentive... Pourtant... Il s'agit d'une presse (donc, le féminin) et son nom est Bijou typographique no 2, machine conçue par Émile Teillac, constructeur parisien, comme nous l'apprend l'étiquette métallique vissée sur la platine. On est en droit d'admirer aussi le restant des décors.
Cette presse fut découverte voici de nombreuses années sur une brocante. C'était un authentique tas de rouille. Enfin, toutes les parties qui laissaient le métal à nu étaient rouillées. Le manche en bois avait disparu. Le prix du tas de rouille était raisonnable : on l'a acheté. Et on a commencé tout de suite sa restauration pour la remettre dans l'état où l'on peut la voir. On a essayé de se renseigner au sujet d'Émile Teillac : rien sur Internet. Au sujet de sa presse : rien non plus. On a interrogé les brevets d'invention français et internationaux : rien encore. Cette petite Bijou semble être un bijou rare, comme tous les vrais bijoux...
Entrée dans l'atelier, et restaurée, elle faisait belle figure mais n'était pas employée très souvent. Son petit format d'impression en est un peu la cause : un marbre de 11 x 20 cm qui ne permet l'impression qu'au format contemporain A5, format qui n'existait pas encore lorsque la Bijou fut imaginée et construite.
On la voit ici dans son intégralité, sur cette photo en plongée. Au repos, le levier en haut, elle mesure 75 cm. Sa longueur est de 51 cm et sa largeur de 34 cm. Une partie de son originalité réside dans son marbre (?) arrière, destiné peut-être à recevoir de la composition en attente, à moins qu'il ne soit réservé au papier à imprimer (ou tout frais imprimé), ou bien qu'il ne serve de table d'encrage. La notice de la Bijou ne nous est pas parvenue comme on s'en doute et, on l'a déjà dit, il a été impossible de trouver un quelconque renseignement sur elle ni si son constructeur.
On la voit ici de derrière avec, au premier plan, le marbre, ou la marge, ou la réception, ou la table d'encrage. On notera au passage le beau support fabriqué récemment à l'occasion d'une sortie prochaine pour la fixer solidement sur le plateau d'une table.
La Bijou n'a que deux pieds, comme on le voit ici, derrière la platine qui peut descendre en actionnant le levier vers le bas. Pour adoucir la pression, un blanchet a été collé sur elle grâce à un adhésif double face. Le marbre est disposé sous elle, en position d'impression.
La platine est descendue grâce au levier et entre en contact avec la forme encrée (enfin... pas ici sur cette photo). On aperçoit sous le levier baissé, une vis qui permet de régler la pression maximale de la platine.
Le marbre coulisse dans une rainure de la presse pour se mettre en position d'encrage de la forme. Une fois cette opération réalisée, la feuille à imprimer est posée dessus. Le marbre est repoussé sous la platine pour l'impression. La forme ici n'est constituée que d'un simple bloc de montage en médium destiné à accueillir des linogravures.
Conséquence de la pose d'un blanchet sur la platine, la Bijou peut aussi être utilisée en typographie indirecte. Une forme encrée disposée sur le marbre, sans papier, est placée sous la platine. Coup de presse. L'encre est transférée sur le blanchet. Le marbre est retiré et remplacé par un plateau sur lequel est placé le support à imprimer. Coup de presse. L'encre du blanchet est reportée sur le support. Ce qui permet, si le support est transparent, d'avoir une impression lisible (et protégée) sous le support.
À quoi servait initialement cette presse ? Difficile de l'affirmer avec certitude. Impression d'étiquettes ? De petits faire-part ou de cartes de visite ? Tout renseignement qu'on nous donnera sera accueilli avec joie et exubérance.
Une petite balade à Bièvres, haut lieu de la photographie en France, mais le but du déplacement était tout autre. Le 1er mai, dans cette charmante bourgade du sud-ouest de Paris comme disent les guides assermentés, se tient traditionnellement une brocante des outils anciens. Pas l'ombre d'un outypographique (mot-valise trop tentant pour l'éviter) dans cette brocante. Deux bricoles en marge du sujet, sur lesquelles on reviendra peut-être. Alors, malgré l'infortune, on fait bon cœur, on lève le nez et on regarde... En avant pour quelques trouvailles de typo des rues.
Sur le mur d'un ancien café devenu restaurant mais qui a tout à fait l'allure d'une maison particulière, cette enseigne peinte et maçonnée. On y voit un italique qui tente de jouer la verticalité afin de se romaniser et un romain qui se laisse aller à ses penchants. Le monde à l'envers, quoi !
Même absente, la typo reste présente... Petite précision, ce castor-là n'a rien d'un hommage à la compagne de Jean-Paul Sartre. C'est l'établissement d'un lien entre le lieu et l'animal qui, au Moyen Âge, se nommait bièvre. Un animal dont Pierre de Beauvais disait : « La nature du castor est telle que lorsqu'un chasseur le poursuit, il regarde sans cesse derrière lui, quand il voit le chasseur s'approcher de lui, il se tranche les testicules de ses dents, et les jette au visage du chasseur. Le chasseur les recueille, arrête la poursuite et s'en retourne. […] De la même manière, l'homme qui veut observer les commandements de Dieu et vivre dans la pureté doit se trancher les testicules c'est-à-dire tous les vices, et jeter toutes les mauvaises actions au visage du chasseur, c'est-à-dire du Diable. » Nos hommes politiques actuels devraient bien s'inspirer de cette pratique pour atteindre l'intégrité.
Une fenêtre. Une simple fenêtre. Avec, aux quatre coins, un F, comme fenêtre.
Un curieux nom de rue qui, lui aussi, semble fleurer bon le Moyen Âge, malgré la modernité de la plaque et du panneau qui l'accole (ou presque).
Typographie modeste, ou bien typographie négligée ? Comment savoir... Toujours est-il qu'elle s'efface.
On termine en apothéose avec une merveilleuse typographie bois délavé, enseigne imposante et arborée d'un fabricant de pieux. Peut-on demander pieusement s'il y a beaucoup de vampires à Bièvres ?
... Pour parodier l'ami Paulo et son Cimetière marin. C'est vrai qu'elle nous a tous et toutes un moche jour. Tous. Toutes. Les jeunes, parfois, hélas ! les vieux, souvent ; les hommes, les femmes ; les intelligents, les crétins ; les maigres, les gros ; les bronzés, les blanchâtres ; les précautionneux, les inconscients ; les malades, les bien portants ; même les politiciens, et les religieux, et les généraux dégénérés (bien fait !), et les rois, et les reines, et les richissimes, c'est pour vous dire... Alors autant s'y faire le plus tôt possible. Autant en rire pour la conjurer, il sera toujours temps d'en pleurer...
Et quitte à en rire, pourquoi ne pas en faire un livre ? Ça ne coûte pas plus cher à la fin ; on ne meurt qu'une fois. On en passe quelques-uns en revue, histoire de bien rire gras et noir.
Le premier tiré par les pieds de la bibliothèque est de 1979. Et en même temps, il est de Christian Moncelet. Quelqu'un que le signataire de ces lignes affectionne depuis cette fin des années 1970 où les livres des deux zozos étaient colocataires dans les murs d'une librairie-restaurant du quartier Montparnasse à Paris, incongrue et maintenant disparue, nommée Patatengros. Fin de la digression. Le titre de l'ouvrage ? L'Âme hors... publié aux éditions BOF (un BOF qui veut dire Belles Originales Fofollichonnes), dirigée avec une poigne de fer par Christian Moncelet, avec comme grouillot Christian Moncelet et comme commercial Christian Moncelet.
Tout de suite, on remarque l'allure peu conventionnelle de l'ouvrage, un hexagone oblong dont on dirait, si l'on avait l'esprit mal tourné, qu'il prend la forme d'un cercueil. La couverture n'en est pas une, c'est une boîte. Ouvrons-là...
D'emblée, on est accueilli par l'autoportrait de l'auteur qui affirme : « J'étouffe là dedans ! ». Et sur un miroir, un texte à crâne, ce qui à tout prendre est mieux qu'une tête à claques. Et les pages libres du livre, vertes comme la moisissure, trapézoïdales en diable...
L'ouvrage se termine par une page noire à trou dont le trou est l'« O » du mot MOT (dernier), qui une fois la page tournée (et c'est bien la dernière fois qu'on tourne la page) donne les trois premières lettres du mot TOMBE. Quelques pelletées de terre, on rebouche avant de passer à l'ouvrage suivant.
On saute de 1979 à 1982 avec un Petit Dictionnaire à mourir de rire dont la forme nous fait furieusement penser à l'ouvrage précédent.
Les auteurs (ils sont deux) : Lionel Chrzanowski (8 consonnes pour 3 voyelles, un must à recopier sans faire de faute) et Philippe Héraclès. Des mêmes auteurs, déjà parus à l'époque, quatre ouvrages : un sur les cimetières, un sur la mort, un sur les enterrements, un sur les épitaphes. On ne tourne pas autour du pot, on est en plein dedans. Et à (dis)paraître [sic], des mêmes, un ouvrage sur les tombeaux et sépultures. Éditeur, le Cherche Midi. Pas vraiment un dictionnaire, ce livre, plutôt un recueil d'aphorismes, d'épitaphes et de bons mots.
Dans ce recueil, un court aphorisme dont le signataire de ces lignes est jaloux car il aurait bien aimé l'imaginer. Il est de Hodjviri, et date du XIe siècle : « La vie est un rêve dont la mort nous réveille. ». Donc, on ne s'endort pas, et on passe au troisième volume, beaucoup plus récent et beaucoup plus confidentiel. Sa forme nous a, d'un seul coup, quelque chose de familier, comme un soupçon de presque déjà vu.
Plus petit que les deux autres aussi, qui font 24 cm de haut, lui n'en fait que 17 et des poussières...
Il nous vient de 2009. Il a été conçu et réalisé par Laureline Harm au sein du LEG d'Estienne où elle était élève et çui qui signe, professeur ; sur un poème macabre de Jacques Roubaud intitulé en bon français : The Entrance.
Un peu de technique, on n'en a pas donné beaucoup jusqu'à présent. Dessin de couverture en lithographie, lettrines et dessins intérieurs en sérigraphie à l'encre argent, texte en typographie au plomb composé à la main, imprimé lui aussi à l'aide d'une encre argent. Le tout sur papier noir, comme il se doit.
Maintenant ça y est... on entend les bourdonnements et les persiflages... « Oui, bon, on y vient... il nous a présenté ces trois bouquins... il va nous annoncer qu'il en a fait un lui aussi, avec la même forme. » Non, il ne va pas l'annoncer, parce qu'il n'en a pas fait un comme ça. Mais il en a fait un sur le même thème, c'est vrai. Il n'a pas repris la forme parce que lorsqu'il a imaginé le sien, il possédait déjà les deux premiers dans sa bibliothèque et que ce n'est pas son truc de plagier les autres. Soit dit en passant, aucune des personnes qui ont conçu ces trois livres ne connaissaient l'existence des deux autres livres. Ce qui est excessivement facile pour le premier en date, et excessivement vrai pour les deux autres. Même si, par la suite, Christian Moncelet est devenu auteur au Cherche Midi.
Le livre de Fornax date de 2007, deux ans avant celui de Laureline. Son auteur s'appelle Yves Letort, sa talentueuse illustratrice, Marion Pradier. Et si son titre est Petit Semainier mortifère, c'est parce qu'il contient sept aphorismes de fort mauvais goût sur ou autour de la mort. Un pour chaque jour de la semaine, à se répéter en boucle jusqu'au jour de la rencontre avec la Camarde.
Il fait 8 cm de large sur 10 de haut et tente de résoudre le petit problème suivant : comment faire rentrer une gravure de 50 cm de long dans un livre de 8 cm de large ? La solution (et un exemple du mauvais goût de l'auteur) est montrée ci-dessous.
Tout déplié, il prend une allure de chevelure ébouriffée, ce qui réjouit fort son créateur, et tant pis si ça ne réjouit que lui...
Encore un peu de technique pour terminer : coloration du papier de la jaquette de couverture à l'éponge, à l'aide d'une sauce d'encre noire, puis d'encre argent. Triple impression superposée du rouge, même chose pour le vert. Double impression pour le blanc. Illustrations de Marion Pradier : linogravures en taille blanche. Impression du texte en typographie au plomb, double impression à l'encre argent.
On est prié de ne pas mourir d'ennui avant la fin de la lecture de ce billet...
Les personnes qui viennent de temps en temps sur ce site et qui lisent les billets (il y en a peut-être) le savent : il m'arrive de parler de mon travail, et très rarement de moi. Exception ici.
Le titre de ce billet apparaîtra un peu curieux, voire ésotérique à certains. C'est un rébus. Je l'appris de Jean-Hugues Malineau qui trouvait que présenté ainsi, sous forme de deux phrases, de deux vers, il formait une sorte de poème étrange et merveilleux. Normalement, il se présente ainsi :
PIR
____
UN
VENT
_____
VIENT
VENIR
_____
D'UN
La solution de ce rébus bien connu est la suivante : un soupir vient souvent d'un souvenir. Voici quelques uns des miens autour de Jean-Hugues Malineau qui a quitté ce monde le 9 mars dernier. On y accède en cliquant sur sa photo.
Nous sommes en 2005. Plus précisément le 18 juin. Quatre couples se retrouvent aux Fosses, en Normandie, un lieu-dit pas trop loin de Caen, pour passer un bon moment. Parmi les quatre bonshommes il y a trois éditeurs-typographes et un auteur, deux poètes, trois prosateurs, quatre professeurs (dont un ancien).
Commençons par les propriétaires des lieux : Alain Roger (La Feugraie) et Jocelyne ; puis Jean-Hugues Malineau (Commune Mesure) et Françoise ; Gérard Bialestowski et Brigitte ; Christian Laucou (Fornax) et Catherine. Comme il se doit, les hommes font les imbéciles, à commencer par Alain...
Alain Roger.
Puis les trois autres...
Jean-Hugues Malineau.
Gérard Bialestowski.
Christian Laucou.
Que peut-on dire maintenant ? Que même les éditeurs et les poètes savent s'amuser en frôlant le ridicule ? Que l'esprit gaulois n'est pas encore mort en France ?...
Deux de ces quatre zigotos ne sont plus de ce monde. Gérard Bialestowski partit le premier, en 2007, et Jean-Hugues Malineau tout récemment, le mois dernier. Ils manquent sacrément aux deux autres...
Quarante ans ? Oui, quarante. Voilà quarante ans passés que les Éditions du Fourneau, maintenant Fornax éditeur, ont publié officiellement leur premier livre. Le crime fut commis en février 1977. Un livre dont on a un peu honte maintenant mais cela n'empêche pas qu'on fête sa sortie. Comment ? En publiant deux nouveaux livres, bien sûr.
Le premier des deux est une réelle antiquité retrouvée voici peu dans les archives de l'éditeur... et publiée (mais avec quelques réticences) grâce à l'insistance constante de quelqu'un qui lui est très proche. Les aventures, si l'on peut dire, décalées d'un petit personnage dessiné : Quasimodo le Simplet.
Inutile d'en dire plus. Il suffit de lire ce qui est inscrit sur la quatrième de couverture pour se faire une petite idée (vraie ou fausse, peu importe) du contenu.
Le second est de réalisation beaucoup plus récente à partir d'une idée qui trottait dans la tête de son auteur depuis un nombre certain de mois. Il s'agit d'un travail outypopien (de OuTypopo, ouvroir de typographie potentielle, créé en 2000) autour de la ponctuation. Ce petit compendium présente 32 nouveaux signes de ponctuation, en donne la forme graphique, en explique succinctement l'emploi et en donne un exemple pour chacun.
La couverture.
La quatrième de couverture.
L'avant propos.
Une page du compendium : le point névralgique.
Pour les curieux de la chose, voici la liste complète des points présentés : point d'accord, point de désaccord, point d'appui, point d'arrêt, point de chute, point commun, point de convergence, point de divergence, point de côté (gauche et droit), point critique, point de croix (de croissant, d'étoile, etc.), point culminant, point de détail, point essentiel, point d'étonnement, points de fuite, point de fusion, point G, point d'honneur, point d'impact, point d'inflammation, point du jour, point litigieux, point de mire, point mort, point névralgique, point de non-retour, point de rassemblement, point de rebroussement, point sensible, point stratégique, points de suspicion, point de suture, point de vue.
Il y en a plus que 32 ? Nous n'allons quand même pas nous en plaindre...
L’amour est rose. Bon. L’amour est une sucrerie. Bon. La typographie de cet amour est élégante. Bon. L’apostrophe est une vraie apostrophe. Bon. Mais pourquoi le second D majuscule ? Ne serait-ce pas l’amour qui est capital ? À moins que le propriétaire de la boutique ne s’appelle Dédé, dans ce cas, alors...
Nous sommes dans les années 1980. À Paris. Dans le Marais. Rue des Francs-Bourgeois. Une cour intérieure bien cachée par un portail qui la sépare de la rue. Au fond de la cour, une verrière et sous la verrière, une énorme presse typographique. Derrière la verrière, une imprimerie fermée depuis des années. Une imprimerie polyglotte. Des amis m’avaient donné les coordonnées de la propriétaire. Médecin, fille du patron de l’imprimerie, elle avait gardé le lieu intact par piété filiale... jusqu’à l’ordre d’expulsion irrémédiable. Une femme adorable, triste d’être obligée de se séparer de cet encombrant trésor qu’elle avait essayé de préserver jusque là. J’étais venu, moi, pour acheter ce que je pouvais, ce qui restait après le passage des copains. Avant l’anéantissement de ce petit lieu de mémoire. Je repartis avec quelques casses et une agrafeuse à cheval 1930. Parmi ces casses, deux de Block. Une de Block gras corps 48 et une de Block étroit corps 28 et 72, seulement les capitales.
2017. Réappropriation de l’atelier parisien de Fornax après six ans de travaux suivis deux ans d’inactivité forcée. Une gentille stagiaire, Marianne, est venue le temps d’une semaine égayer l’atelier. Que faire, et lui faire faire ? On va réhabiliter une casse qui en avait bien besoin. La casse de Block corps 48. Outre la poussière historique des années 1930, pieusement gardée comme une relique, on y trouvait de la moisissure noire due à l’humidité de l’atelier avant travaux saupoudrée d’une épaisse couche de poussière de béton due à un ponçage sauvage du sol pendant les travaux.
État de la casse avant intervention. Elle est posée sur le rang. Cassetin par cassetin, les caractères sont extraits et placés sur un composteur en bois. Petit à petit, les doigts se noircissent.
Le composteur en bois porteur d’une rangée de caractères à nettoyer.
Marianne à l’œuvre. Armée d’une brosse à ongles, elle frotte un par un les caractères plongés dans un vieux bac à légumes de frigo rempli d’eau savonneuse. Les caractères en attente de bain sont sur le composteur, les caractères brossés se rincent l’œil dans le petit bac blanc posé dans l’évier.
Détail du brossage. Il faut, bien entendu, insister sur l’œil de la lettre.
Les caractères propres font du sous l’eau dans le bac de rinçage.
Vue générale du plan de travail provisoire de mademoiselle Marianne.
Après le bain, le brossage, le rinçage, les caractères se prélassent sur leur serviette de bain afin de se sécher près du radiateur.
Séchés et rutilants, ils sont rangés dans une casse provisoire. On aperçoit, dans le fond la casse d’origine qui n’a pas encore été vidée en totalité.
La casse d’origine vidée. Ne reste plus que la poussière 1930, les moisissures et la poussière de béton. Tant pis pour la précieuse poussière 1930, il va falloir tout décrasser.
Détail de quelques cassetins pour voir de plus près l’étendue des dégâts.
La casse es placée dans le bac de lavage afin de subir une douche à l’eau chaude.
La douche. L’eau sortit noire pendant un temps certain...
Détail de la douche. Celle-ci terminée, la casse fut mise à sécher toute une nuit posée contre un radiateur. Au matin suivant, il restait encore de la moisissure bien accrochée. Un second lavage fut effectué, à l’eau assez fortement acidulée à l’acide chlorhydrique. L’intérieur de chaque cassetin fut badigeonné au pinceau et les parois de la casse brossés à la brosse à formes. Séchage une nouvelle nuit, et remplissage avec le caractère propre.
La casse et son caractère dans un état de propreté acceptable. Coût de l’opération en temps : deux jours pour le nettoyage des caractères, deux jours pour celui de la casse. Cette série d’opérations est à répéter pour la quasi totalité des casses de l’atelier. Elles ont toutes subi peu ou prou l’invasion de la poussière de béton. Ainsi reste-t-il à nettoyer 187 casses de grand format (65 cm de large) et 13 casses de petit format (50 cm de large).
Nouvelle année, nouveaux vœux, nouvelle carte. Routine ? Sans doute, mais l'aube d'une nouvelle année provoque l'oubli des bilans désastreux et réveille en nous l'espoir du changement positif. Espérons, donc.
Nouvelle année, nouvelle présentation de ce site également. On y travaille depuis l'été dernier. Tout n'est pas encore fini, peaufiné, il reste encore des détails à arranger mais il faut bien se jeter à l'eau à un moment ou à un autre. Et le cap de la nouvelle année a paru un moment favorable.
Nouveaux billets dans ce blog... ne pas oublier de lire celui qui se trouve juste sous celui-ci, nouveau également.
... en relation avec le webmestre de ce site
« Ouais, se passe plus grand chose chez Fornax ! » entend-on murmurer dans les environs, et peut-être même plus loin encore. Certes, ce n'est pas totalement faux, mais ce n'est pas tout à fait vrai pour autant. Certes, le rythme s'est ralenti, mais il ne s'est pas arrêté. Certes, sur 2015, il vaut mieux passer, car il ne s'est rien passé, du moins chez Fornax (on est prié d'arrêter les ricanements qui fusent dans le fond). En 2016, en revanche, c'est tout différent. Deux publications en plus de la traditionnelle carte de vœux (pour la première fois sous forme de carte et non pas de petit livre). La première publication est totalement terminée, la deuxième — qui aurait dû être terminée en décembre dernier — est encore en cours d'impression. Un retard presque indépendant de l'insu de notre plein gré. Il est trop tôt pour gloser de la deuxième publication, mais on ne va pas se gêner pour parler de la première. Et pas plus tard que maintenant !
Raymond Callemin ? Allez, on explique pour les plus jeunes et pour ceux qui ont oublié leur histoire des faits divers. Raymond Callemin était plus connu dans les journaux sous le nom de Raymond la Science, il était l'un des membres influents de ceux qu'on a appelés la bande à Bonnot, qui a sévi au début du xxe siècle, entre 1911 et 1912. Callemin, au sein de la bande, a participé à une grande invention — du moins pour les truands – qui fait encore recette de nos jours : le braquage en automobile. Mais il était aussi typographe et c'est pour cela qu'on l'a publié. Il a écrit sa lettre à Arthur Mallet (un autre typographe) alors qu'il était en prison en attente de son procès. Il a été condamné, puis guillotiné le 21 avril 1913. Il avait 23 ans.
Aucune production en 2015 ? Pas totalement exact. L'année en a vu une chez Des barbares, petite structure éditoriale peu productive, co-dirigée avec Éric Dussert.
Un roman des années 1830 par Émile Bouchery (auteur trop peu connu, hélas), dans la veine des histoires du baron de Münchhausen. Avec une superbe postface d'une cinquantaine de pages plus que bien documentée par un Christian Soulignac en grande forme (qu'on se le dise).
Et pendant ce temps, Christian Laucou, il dormait ? Non, bien sûr. Il écrivait du technique. Bien sûr, pour beaucoup, c'est bien moins passionnant que la littérature ou l'histoire littéraire, mais ce n'est pas sans intérêt non plus... pour d'autres. Il a participé à l'Histoire de l'écriture typographique dont le cycle est désormais terminé. Un petit rappel au sujet du volume dont on a déjà un peu parlé ici, et l'annonce des deux suivants et derniers.
Participation dans ce volume : l'essentiel des apports autour de la technologie.
Participation dans ce volume : un chapitre, Les innovations techniques de 1900 à 1945.
Participation dans ce volume : deux pauses, Classification des caractères et catalogage des fontes et Jouons avec les lettres.
La sortie de ces deux derniers volumes a donné lieu à une journée d'étude le 7 décembre 2016 à l'École des chartes autour de la lettre d'imprimerie, à l'occasion de la sortie du coffret complet de l'Histoire de l'écriture typographique (à acheter d'urgence, si on s'intéresse à ce genre de choses).
Bon. Maintenant c'est tout ? Parce que... ça commence à faire long. Avec le CLS c'est toujours comme ça, c'est tout ou rien. Il garde le silence pendant des années et puis d'un seul coup, il bavarde à ne plus en finir...
Euh, on va dire que c'est fini. Ou presque. Plus rien de lui mais un peu sur lui, ou plutôt sur une image de lui. On l'a « personnagisé ». On vous avais parlé, voici un petit bout de temps, de Signé Fornax de Pierre Laurendeau, un recueil de nouvelles policières où l'on voyait évoluer Christian Laucou, Christian Soulignac et l'inspecteur Fornax, un policier qui n'intervient que dans des affaires où l'on trouve de la typographie. Une nouvelle nouvelle du même auteur avec le même inspecteur a vu le jour récemment, dans le recueil Anthologie, Naissance des Deux Crânes, titrée « Le Crâne typographique ». Voilà. On n'épilogue pas. On termine ici.
cls
![]() |
Voici quelques temps déjà, alors que je travaillais à la « pause : les manuels typographiques » de ce merveilleux ouvrage qu'est l'Histoire de l'écriture typographique, le 19e siècle français, je n'avais pu que constater avec tristesse un grand manque dans ma bibliothèque technique : je n'avais pas le second volume de ce chef d'œuvre indépassable qu'est le Guide du compositeur de Théotiste Lefèvre. J'avais pu le consulter dans la très accueillante bibliothèque de l’Esaig, mais bon, je ne l'avais pas sous la main quand j'en avais besoin... et cela me frustrait quelque part au niveau de la connaissance (comme on dit dans les milieux bien informés). |
J'ai enfin trouvé une bonne occasion de parler de cet ouvrage (et dans la présente parenthèse, du plaisir que j'ai eu à travailler avec Jacques André). Passons, glissons, avançons... Le manque ressenti à chaque fois que je me rendais à l'étagère « manuels typo » de ma bibliothèque a enfin disparu. Oh, bien sûr, ne s’y trouvent pas encore quelques perles rares dans ce domaine (je n'ai pas l'Audouin de Géronval, ni le Claye, par exemple), l'inflation des prix de ces ouvrages en est essentiellement la cause. Mais j'ai enfin mon tome II du Lefèvre ! Le facteur me l'a remis en main propre ce matin. Certes, le duo qu'il forme avec mon tome I n'est pas entièrement assorti mais tant pis. Rien, aujourd'hui, ne saura écorner mon bonheur (si tant est qu'un bonheur puisse s'écorner). Et surtout, c'est un exemplaire d'exception que ce tome II. Qu'on en juge...
|
![]() |
La dorure du titre me ravit. Le mot-valise composé involontairement (on peut le supposer mais pas le regretter) par le doreur de cette bien piètre mais solide reliure, laisse l'imagination enfourcher sa fougueuse cavale pour partir au grand galop dans des directions inexplorées... Composer un texte, est-ce le tuer ? C'est, à tout le moins, fixer définitivement une pensée qui continue à se développer dans l'esprit de son auteur. C'est donc une manière de pierre tombale. Le compositeur, qui non seulement compose mais corrige (qui rend correct), n'est-il pas là pour tuer dans l'œuf toute velléité de dissidence, de nouveauté, d'invention contre nature dans la langue en tant que garant de la pureté de celle-ci ? Je vous offre ces deux premières questions auxquelles je me garderais bien de donner des réponses (définitives ou non). À vous, lecteur potentiel, de vous en donner, et de vous poser toutes les autres questions. |
![]() |
Les curieux et les nouveaux venus le savent peut-être déjà : la numérisation des cartes de vœux est terminée. Elles ont toutes été pédéeffizées (plus ou mois bien) et accueillies sur un site extérieur permettant le feuilletage... mais on y accède à partir de la boîte « Gratuit » (à droite) ou du menu Divertissements de la boîte « Typo et alentours » (à gauche). On peut donc choisir son orientation. |
![]() |
Le nom d’une villa de bord de mer à Quiberon, un magnifique exemple de typographie fin de siècle en céramique émaillée...
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
Pas d'esbrouffe, pas de recherche inutile au sujet de l'adéquation du caractère au lieu dans cette merveilleuse enseigne. De l'information brute, c'est tout. Un peu plus de recherche et de chichis dans la peinture du rideau de fer, toutefois...
|
![]() |
|
Je ne suis personne,
du verbe être et du verbe suivre !
![]() |
Il ne se passe plus grand chose sur le site de Fornax s'entend-on répéter à l'envi. Dire qu'il fut un temps où les billets pleuvaient à la vitesse de un par jour, ou peu s'en faut (ici s'égrènent les notes en accords mineurs et nostalgiques de la ritournelle du « Ah ! ce qu'il était chouette le bon vieux temps »...) Bon. Soit. Peut-être...
Mais il y a de nombreuses autres choses à faire dans la vie que de s'occuper de Fornax. Lui créer un petit frère, par exemple. Ce n'est pas une bonne idée ? Si ?... De toute façon, il est trop tard pour atermoyer. C'est fait. Il s'appelle www.cls-typo.fr, le petit frère. Voilà. On a le droit de s'y rendre pour savoir ce qu'il raconte...
|
Voilà quelques mois que rien de neuf n'avait été publié sur ce site. Désintérêt ? Que nenni ! Envahissure de la vie, un peu ; écriture d'un livre historico-technique avec Jacques André, beaucoup ; déménagement de l'atelier parisien pour un hébergement provisoire suivi de d'aménagement du nouveau lieu et de restauration du matériel endommagé par trois ans d'inactivité forcée et d'humidité envahissante, passionnément !
Le livre historico-technique avec Jacques André, on y reviendra quand on aura plus de temps. En attendant, on vous offre un complément d'icelui sous la forme de notre traditionnelle carte de vœux. La trente-cinquième, déjà... allez, promis, on va faire une fête à tout casser, et on vous invitera tous pour la sortie de la centième ! Cette année, on n'est pas en avance, c'est vrai. Mais on ne vous a pas concocté une bricole. On a fait dans l'histoire technique avec un « I » majuscule. Et on a résolu un problème sur lequel quelques aînés, et pas des moindres, s'étaient cassé les dents. Bonne lecture, donc (comme d'habitude, il suffit de cliquer sur la couverture pour accéder au livre). |
De notre Préfet maritime préféré : Signé Fornax, l'article !
La bibliothèque de l'école Estienne (qui n'est pas une simple bibliothèque d'école mais bien une bibliothèque de la ville de Paris, ouverte à tous, et riche d'un fonds typographique hors du commun) vient de fermer ses portes vendredi 31 mai 2013 avec un mois d'avance par rapport aux années précédentes. Quand elle réouvrira, à la rentrée scolaire prochaine, ce ne sera plus Anouk Seng qui vous y accueillera mais une personne nouvellement nommée à son poste de bibliothécaire. |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Le nom de Guillaume II Le Bé soit béni, en plus d'être le successeur de son père, Guillaume Ier (élève et gendre de Claude Garamont), il fut également dans son Mémoire sur l'imprimerie, le biographe du dit Garamont.
|
Bien sûr qu'un éditeur est un être fondamentalement sérieux, pointilleux, à la limite de l'horripilant. Aussi, pour se reposer les yeux scrutateurs et attentifs, l'attention exacerbée et les nerfs au carbure de tungstène, et pour reposer son entourage par la même occasion et dans le même mouvement souple du poignet, il lui arrive parfois d'ôter sa casquette de la tête et de la ranger au fond du tiroir supérieur droit de son bureau éditorial. |
Euh, qu'il me soit permis d'ajouter que ce remarquable ouvrage est doté d'une préface et d'une postface (oui, les deux), signées par votre serviteur et qu'en cliquant sur la couverture ci-dessus, on parvient à la page du site de Sous la Cape qui permet de commander... en version numérique (à partir de 0 € pour les radins) et en version papier (tirage limité à 100 exemplaires !)
|
Dès le premier essai, on obtient ceci (copie d'écran garantie authentique) :
|
![]() |
Anglais du Sud ?... Mon avis ? Muy bien, palsambleu !
|
![]() |
On saute de Noël et du Jour de l'an à Pâques. On ne s'occupe pas beaucoup du site ? Certes ! On tire sa flemme ? Certes non ! On fait autre chose. Parmi ces choses, toutefois, la mise à jour du site. Juste le temps de se souvenir qu'hier 1er avril, c'était le quinzième anniversaire de la naissance de Fornax. On s'en réjouit ? On le déplore ? A vous de voir...
|
Une année de plus, une carte de vœux de plus. On clique dessus et, ô miracle de la technologie, on est transporté à la vitesse de l'électron en folie dans un éther lointain où l'on permet le feuilletage à outrance. Cette année, on fait parler un grand ancien. Fournier, qui a fait un manuel de typo. Non ! pas le-jeune, le Henri qui toutefois est bien plus jeune que le-jeune ; comme quoi, les surnoms, hein...
L'année dernière, on vous les souhaitait les moins « criseux » possibles, les douze mois à venir... cette année, on ose même pas. Prudence. |
![]() |
Deux réflexions à ce sujet. ♦ La relecture d'une composition typographique et sa correction sont le blanchissage d'un texte. En retirer les taches et les scories n'est que courtoisie envers le lecteur, pour qu'il ait joie de porter à sa connaissance un parfait costume de mots taillé par l'auteur. ♦ Ce n'est hélas pas dans les versions pdf des plus précieux ouvrages que nous transmet notre passé que l'on peut faire de ces minuscules et touchantes trouvailles. |
![]() |
|
|
Dis-donc, Christian, ça fait des millénaires que tu n'as pas écrit de nouveau billet sur ton blog. T'es malade ? Tu dors ? Tu te désintéresses de la chose ?
Non... je fais autre chose... Ah ? Par exemple, vendredi dernier, j'ai passé la plus grande partie de ma matinée à enfiler des perles de rosée sur des fils de la Vierge... |
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
Ah la la, elle est partout...
Quoi ? la police ? Non. La typographie ! C'est bien ce que je disais. La police ! Glissons sur ce calembour facile et éculé. Quand on s'intéresse comme moi à la typo des rues, on se promène assez souvent... ... ce qui paraît logique ! Ne m'interrompez pas tout le temps, c'est agaçant à la fin... assez souvent donc, et, pour se reposer, on entre parfois dans un lieu public, un square... une imprimerie... Vous êtes vraiment idiot, mon bon ami... ou une église. Une église ? Oui. Et là, qu'y trouve-t-on ?... Des prie-Dieu typographiques, des statues de plâtre typographique, un harmonium typographique, des cierges typographiques, des vitraux typographiques... Non. Une cloche. Une cloche typographique ? Une cloche. Dans les clochers des églises, ce n'est pas rare... pas de quoi générer un tel esbaudissement. Une cloche au sol. Ah ? Vous voilà devenu court dans votre discours... Ne comptez pas sur moi pour faire une mauvaise plaisanterie au sujet d'un accident lors d'un voyage pascal... Je n'en attendais pas moins de vous.
|
![]() |
Bon. Mais qu'a-t-elle de si particulier, cette cloche, à l'exception de sa basse position géographique ?
|
|
Donc, il existe des typographes cloches... ou clochistes... Pas exactement. Je puis même affirmer que celui qui a réalisé les inscriptions sur cette cloche n'était pas typographe et qu'il était distrait. Ah bon ? Et qu'est-ce qui vous permet d'affirmer cela de façon aussi péremptoire ? Il a fait une coquille dans son nom, voyez plutôt...
|
![]() |
![]() |
![]() |
« Jena-François Despois de Nancy m'a fondue », effectivement JENA est mis pour JEAN. Et il manque apostrophe et cédille. Vous avez l'œil, monsieur... C'est un métier, monsieur. Notez au passage que le caractère me semble être une garalde. Mais rassurez-vous, je fais des fautes aussi. C'est mon côté humain... |
Ce n'est pas pas parce qu'on n'aime pas l'état vacant qu'il ne faut pas prendre de vacances. Ainsi fut organisée une absence d'une journée entière (mazette !) occasion d'un voyage éclair au cœur du Berry profond. Un dépaysement sans nom pour un parisiano-champenois d'origine gasconne. Destination Avaricum, ou plutôt sa version moderne, Bourges.
Peu familier des lieux, on demanda un guide. Mais pas n'importe lequel...
|
|
![]() |
![]() |
Jacques... Jacques !... | Oui mon cœur ?... |
|
|
C'est le seigneur du Fourneau... il se dit grand connaisseur de coquilles et d'écriture avec le plomb. Il voudrait une escorte pour parcourir la ville !... | Pour ce qui est de la coquille, je vois bien mais je ne connais point l'écriture avec le plomb. C'est sûrement là œuvre d'alchimiste à moins que ce ne soit une nouvelle diablerie ourdie par le Saint Empire... |
![]() |
|
N'oubliez point, mon ami, la devise que vous vous êtes donné...
|
|
![]() |
|
« A vaillans cœurs riens impossible »... et accédez à la requête de notre visiteur.
|
|
![]() |
|
Oui, Madame, ce n'est que justice, je leur accorde bien volontiers l'escorte d'un couple de nos amis.
|
|
|
|
Et puisque cette venue est une fête, allez, musique !... | |
![]() |
|
Battement de tambour, triolets à la flûte... Commençons, pour honorer Monsieur du Fourneau par la rue anciennement nommée... | |
![]() |
|
... poursuivons gaiement, par la rue nouvellement nommée... | |
![]() |
|
... avec ses deux fois dix qui nous rappellent la présence romaine... | |
![]() |
|
... tout comme le relief de ces lettres en terre nous rappelle celui d'autres en plomb... Il aurait été utile, toutefois, de commencer par le commencement. Pour bien faire, plaçons-nous donc au pied de la lettre. | |
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
Avant de passer au texte, et peut-être à la littérature.
|
|
![]() |
|
Ouais, d'accord... un début bien pauvre pour la littérature... mais la lettre est présente (c'est déjà ça) qui commence à se tailler une belle réputation. | |
![]() |
|
Quand, trop vieille ou trop timide, elle ne décide pas de s'effacer... | |
![]() |
|
... du plâtre sur laquelle elle avait élu domicile, | |
![]() |
|
elle resplendit dans sa jeunesse dorée. | |
![]() |
|
Toutes les formes lui vont, tous les états aussi, et toutes les natures. Comme elle s'est déjà affirmée en relief et à plat, elle s'affirme encore en creux... | |
![]() |
|
Mais la littérature me direz-vous ? Où est-elle dans tout ça ? Jetée dans la poubelle de tout à l'heure ?... Non. Elle est tout bonnement dans l'escalier, comme la concierge d'autrefois. | |
![]() |
|
[Intermède avec deux chandelles foulées en creux comme deux i au point vacillant.] | |
![]() |
|
Lettres et littérature ? En voici, en voilà. Il convient simplement de s'approcher... | |
![]() |
|
... pour voir l'esprit de Pérec flotter derrière les croisillons. | |
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
(Une pause... un recul, une vue d'ensemble... tiens, une librairie...)
|
|
![]() |
|
Quelques maîtres mots... | |
![]() |
|
pour feindre d'oublier qu'aujourd'hui comme d'antan, les typographes ne sont bons qu'à être jetés au feu. | |
![]() |
|
[fin de la visite] |
Parfois, il nous arrive d'avoir des amis avant même de savoir qu'ils existent. Mais ils se manifestent et la chose devient évidente.
Ferdinand Beulemans qui comme tout un chacun le sait est un célèbre brasseur bruxellois, vient de m'envoyer par courriel les cinq photographies qui suivent. Un épisode de plus dans la quête des lettres en fer forgé, et une première incartade hors des frontières hexagonales. Les clichés ont été pris à Bruges où notre nouvel ami était parti visiter sa cousine Louise.
|
![]() |
Voici maintenant le détail de chacun de ces chiffres, d'une cursivité émouvante, adornés sur la façade d'X et de I du plus bel effet...
|
![]() |
Le premier 1...
|
![]() |
le 4...
|
![]() |
le 6...
|
![]() |
et le deuxième 1...
1461 ? La maison semble plus récente que cela... et le forgeage itou. Mais qu'importe, Bruges semble être une belle ville, une ville bien vivante, n'en déplaise à Rodenbach. |
![]()
Il m'en souvient,
voici longtemps j'ai possédé la première édition de cet ouvrage
dont la couverture est ornée d'un magnifique dessin
de Fernand Khnopff.
Ahhh... je l'ai revendue un jour de dèche...
|
Malgré l'été (certains dont nous faisons partie n'aiment pas trop les vacances), la création continue.
Une nouvelle rubrique voit le jour sur ce site : Le livre de la semaine. Elle se propose chaque semaine (c'est dans son intitulé) de donner un éclairage sur un ouvrage de Fourneau/Fornax. Sur le texte ou son auteur, ou sur les raisons qui ont poussé à son édition, ou sur sa conception et sa réalisation technique ; ou un mélange soigneusement dosé de toutes ces raisons. Une manière de « Comment j'ai édité certains de mes livres » pour parodier (et rendre hommage à) Raymond Roussel. L'ouvrage mis en lumière peut se trouver parmi les publications récentes et disponibles mais il peut aussi faire partie de la cohorte des titres épuisés. Le choix de la semaine est annoncé dans une boîte placée sur la droite du site. Un clic sur son image conduit au texte de commentaire. L'ouvrage choisi pour inaugurer cette rubrique est le tout dernier de Fornax : la Lettre supplique au sujet du cran de Nicolas Cirier, dont c'est la prime annonce. |
![]() |
Pour finir, un rappel des publications de cette année, loin d'être terminée : |
![]() Louis-Antoine de Caraccioli Le Sommeil 40 pages en couleur, format 6,5 x 14,8 cm 8 € |
![]() Charles Henrion Ma Philosophie 16 pages en typo plomb composées à la main, format 20,5 x 13 cm 69 exemplaires 69 € |
![]() Théodore de Banville Le Sommeil 20 pages en typo plomb composées à la main, format 16 x 11,2 cm 120 exemplaires 12 € |
![]() |
Bon nombre de bibliothèques recèlent des trésors, ce n'est pas une nouveauté. L'un de ceux de la bibliothèque de l'école Estienne, me fit lever le regard de celui que je consultais et arrêta mes travaux un petit moment. Sorti de son armoire pour être habillé d'une boîte de carton de protection au pH neutre par Anouk Seng grande prêtresse des livres anciens et modernes au sein de la bibliothèque , il lui avait tiré une exclamation lors de son feuilletage. |
![]() |
Le dessinateur était hardi ; le dessin, moins. Mais il est dans la tradition artistique occidentale : la copie d'après le modèle d'un maître.
|
![]() |
J'en entends déjà murmurer : « Ah ! c'est sûr, il n'y a pas photo !... » Bien sûr qu'il n'y a pas photo, pardi, puisqu'on a affaire ici à une gravure sur bois et à un dessin. La question n'est pas là. La question est : le dessin est-il du XVIe siècle ou est-il postérieur ? Les réponses étaient partagées parmi les présents.
|
![]() |
Dans un coin un peu perdu de notre belle France, est un endroit prévu pour notre belle jeunesse. C'est une belle et accueillante maison, aux belles et riantes couleurs, bordée de beaux arbres pluriséculaires. Comment se nomme donc ce lieu idyllique ? Maison des Jeunes et de la Culture. En abrégé : MJC.
Qu'on ne compte pas sur moi pour révéler l'endroit où se trouve cette merveille. Même sous la torture, je ne parlerai pas ! |
![]() |
Le logo, vu de près, de notre MJC.
|
![]() |
Voilà un petit moment qu'on ne vous avait pas montré de lettres en fer forgé. Trois lettres de façade.
Comme la dernière fois, c'est à Paris, dans le 13e arrondissement. Mais de l'autre côté, sur les contreforts de la Butte-aux-Cailles. Trois lettres dont on ignore la signification, comme de bien entendu, mais qu'on trouve assez intéressantes. Alessandrini, dans son Codex 80, dirait que ce sont des lettres à empattements emboulés. Vous ne les voyez pas bien ? Allez, on a le droit de les examiner de plus près... |
![]() |
Le premier C...
|
![]() |
le J...
|
![]() |
et le deuxième C...
... Fini pour aujourd'hui. |
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
La Terre est trop laide... |
![]() |
Mais quel est cet avion qui menace le génie humain ?... |
![]() |
Elyter
aime l'eau elle va au sanitaire. |
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
Un in qui est out. |
![]() |
Un ensemble musical qui ne se fait pas beaucoup d'illusions au sujet de la rentabilité de son activité. Mais quand on a la musique dans le sang... |
![]() |
La suite ici d'un assez ancien billet sur la typographie végétale. Sur un rond point à l'entrée du village, son nom. C'est en reliant Bouy à Reims que Henri Farman réussit le premier vol de ville à ville de l'histoire de l'aviation. Rien à voir avec la typo mais ça explique le coucou au centre du rond point. Prenons un peu d'élévation, que diable, et cultivons-nous en ne gardant pas toujours notre esprit au pied de la lettre. |
La typographie des rues révèle, à qui est curieux et un peu observateur, des trésors d'ingéniosité... et d'amusement. Ainsi, sur la porte d'entrée de cette officine d'incitation à la beauté physique et à la maigreur contre forte rémunération, trouve-t-on un i (celui de « inc ») dont le point est animé d'un mouvement horizontal en fonction de la position du passant qui passe. Avouons que ce n'est point banal et que ce point ne l'est justement point. Faisons le point en trois photographies :
|
![]() |
Le passant vient de la gauche : le point est décalé vers la droite... |
![]() |
Le passant vient de la droite : le point est décalé vers la gauche... |
![]() |
Intrigué, le passant revient sur ses pas et fait face au mot : le point est fièrement campé à l'aplomb de son i. |
![]() |
Éléments d'une visite à l'école Estienne. Aujourd'hui : la plage... |
![]() |
Nul doute qu'avec cette invite, et les pommes de la concupiscence derrière la vitre, le bec de cane en fer forgé de la porte ne soit souvent poussé vers le bas par la gent masculine... |
![]() |
En passant, et en jetant un regard distrait à la boutique, on peut se dire : « Tiens, le soleil a encore fait des siennes et a fait pâlir les lettres de cette enseigne. » Mais on s'arrête, on réfléchit quelques instants et on se dit que ce n'est pas possible. Toutes les lettres auraient pâli de la même façon, dans ce cas. Alors on se dit : « Certaines lettres ont été abîmées, elles ont été changées et les neuves sont plus foncées que les anciennes. » Mais non, une fois de plus. En regardant mieux, on constate que seuls les « A, a » et les « S, s » sont plus foncés. Trop improbable comme coïncidence. C'est alors que l'illumination arrive (elle n'est pas rapide parfois) : A et S sont les initiales du pâtissier. Ce qui génère une dernière réflexion, en manière d'interrogation : « Est-ce une bonne idée d'avoir ainsi procédé ? » |
Sans pour autant qu'elles le soient autant que celle si célèbre et si célébrée d'une machine à coudre et d'un parapluie sur une table de dissection, il est des rencontres parfois curieuses. Ainsi celle de deux photographies : l'une prise par les soins du signataire de ces lignes voici une semaine et l'autre (un peu floue il est vrai mais son expéditeur s'en excuse) envoyée par Michel Lasserre au dit signataire ce matin même. La même faute typographique s'y étale sans vergogne, au vu et au su de tous. Faute, certes... Mais laquelle ? Absence du petit crochet sous le menton du C ou bien celle d'une espace après le possessif féminin ? On laisse le visiteur juger... |
![]() |
La végétation ne cache rien. Le C est bien glabre au menton. |
![]() |
Photo © 2012, Michel Lasserre. |
![]() |
De l'utilisation des coins de murs à des fins abréviatives. Position droite : lecture abrégée. |
![]() |
Position oblique : lecture complète. |
![]() |
A-t-on le droit de s'interroger sur le sens de ce point d'interrogation ?... Ce qui ne souffre pas de contestation et qui ne soulève aucune interrogation dans le cas présenté ici, c'est que le petit monde militaire fait bien partie du ministère de la Défense. |
![]() |
Oui, d'accord, je veux bien répéter, ça n'engage à rien... mais peux-tu me révéler le pourquoi de cette serrure dans le mur ?... |
![]() |
L’élévation est l’une des principales raisons d’existence de l’art. Celle des yeux, au minimum... |
![]() |
L'histoire se passe à Paris, boulevard Beaumarchais. C'est celle d'une toute petite boutique d'électricité, tenue par un sympathique tout petit électricien. La boutique de l'électricien est si petite que les lettres de l'enseigne sur la façade ne pouvaient pas tenir toutes à leur taille réelle et qu'on a dû utiliser un tout petit E pour la terminer. Mais quand on entre dans la boutique, c'est avec un grand sourire que le petit électricien vous accueille. Il fallait bien qu'il y ait une grande chose dans cette toute petite histoire... |
![]() |
Une belle typographie de façade, à Paris, qui est la plus belle ville du monde. Ce n'est pas moi qui le dit ce sont les touristes qui ont toujours raison puisqu'ils ont pu comparer avec ce qu'ils connaissent. |
![]() |
Période des vœux, il est encore temps. Une boîte aux lettres pour lettres anonymes. Les vœux peuvent l'être aussi, ce qui permet de ne prendre aucun risque en cas de vœux mauvais ou irréalisables. |
Allez, une fois de plus nous respectons notre tradition. Elle est là, notre nouvelle carte de vœux. On a abandonné pour une fois les arpentages de rues autour d'une thématique typo choisie pour un clin d'œil onomastique. On a abandonné une impression numérique pour un retour à une typo plomb pure et dure. Bien sûr, ce que l'on verra en cliquant sur l'image ci-dessus est une numérisation de l'objet réel. La qualité de cette traduction ?... l'éventuel lecteur en jugera. Tout ce que l'on peut dire, c'est que nous, ici, nous nous sommes bien amusés à concevoir et à réaliser cette petite chose.
Ah, au fait, on vous les souhaite les moins « criseux » possibles, ces douze mois à venir... |
![]() |
Nous verrons bien, demain, si nous avons vieilli de cent ans... ou plus...
|
![]() |
Bientôt la période des vœux. Il n'est pas trop tard pour s'entraîner à la calligraphie pour la masse de cartes de bonne année qu'on aura à remplir. Cette planche d'entraînement aux boucles, petites et grandes, pourra donc être fort utile... |
![]() |
Il faut parfois accepter qu'on parle de soi en des termes sincères et élogieux. Surtout sincères. |
![]() |
On a parfois de la chance quand on se balade le nez en l'air sans avoir d'autre but que d'être le nez en l'air pour humer le temps qui passe. Rue Saint-Martin, à Paris, emprès le Conservatoire national des Arts et Métiers et le nouveau lieu techno-chic de la capitale : la Gaîté lyrique. |
![]() |
À voir les choses au même endroit et depuis trop longtemps, on finit par ne plus les voir du tout. Elles se fondent dans le décor et de ce fait deviennent invisibles. Quel parisien, vrai ou d'emprunt, fait encore attention à la tour Eiffel quand son chemin quotidien passe devant, ou au Pont-Neuf quand il n'est pas emballé ? Quel élève, administratif ou professeur de l'école Estienne fait encore attention à la grande presse du hall d'entrée, juste en face de la porte ?
J'ai vu cette presse typographique un cadeau fait à l'école au début du XXe siècle par Hippolyte Auguste Marinoni pour la première fois il y a presque 40 ans, jamais je n'avais remarqué, à l'arrière du mécanisme de descente de la platine, ce contrepoids décoré qui célèbre les trois premiers typographes occidentaux. |
![]() |
![]() |
Au bord de la page blanche d'un paysage effacé par la brume, le J se campe fièrement en haut de son poteau comme pour nous dire « Même si tout disparaît, je reste là, moi, et je veille au grain qui dort encore ! »
|
![]() |
Parfois, une simple goutte de lait est bien plus qu'une goutte d'eau dans la mer. |
![]() |
Peut-être bien qu'en reliant chaque point vous obtiendrez un beau dessin. Essayez donc, vous verrez bien. Plusieurs solutions semblent possibles, toutes également valables. |
Quand la vigne brunit au milieu de l'automne
Le vin s'épanouit et doucement chantonne. |
![]() |
![]() |
Parfois, dans certains cas, sous certaines latitudes, sur certains continents, sous certains régimes, dans certaines conditions, avec une volonté certaine, la liberté d'expression est quelque peu muselée. Même celle des boîtes-aux-lettres. Certaines, cependant, savent se défendre. |
![]() |
Magnifique enseigne peinte avec de non moins magnifiques empattements fendus et emboulés, comme disait Alessandrini dans son Codex 80, une classification des caractères un peu plus précise que la Vox-Atypi.
|
![]() |
![]() |
Faute à Voué est à moitié pardonnée1.
1. On peut passer, éventuellement, sur l'absence d'accent grave au mot « père » mais on ne passera pas sur l'absence de trait d'union entre « St » et « Rémy » qui marque la différence entre le nom dont on baptise des lieux, rues ou objets et la personne réelle ayant été à l'origine de l'appellation !
|
![]() |
Après une longue enquête, riche en péripéties, on a retrouvé, à Troyes, le conseil financier de la Grèce. La France semble vouloir prendre contact avec lui.
|
![]() |
Sainte Marthe Maison de Scipion. Typo Elzévir (Réale, si l'on préfère Vox-Atypi), fer forgé, ligne d'appui ovale pour cette grille de protection d'œil-de-bœuf. Joli travail qui passe inaperçu dès qu'on perd l'habitude enfantine d'avoir le nez en l'air.
C'est à Paris, rue Scipion, dans le 13e arrondissement. |
![]() |
Dans un premier temps : l'affirmation (péremptoire).
|
![]() |
Dans un second temps : la réfutation (ou le repentir).
|
![]() |
La chose mérite réflexion. Bien sûr je suis mâle, et l'un des symboles de la masculinité est la moustache. Mais dois-je porter moustache pour autant ? La moustache est aussi un signe extérieur d'humanité (précisons pour éviter le contresens : d'appartenance au genre humain). Dès lors ai-je avantage à porter moustache ? Je crains bien que non...
|
S'il est un outil qui symbolise à lui seul le typographe au plomb, c'est bien le composteur. Il fait partie de son saint-jean (ses outils personnels), composé des pinces, de la pointe, du visorium... et de lui. En notre époque de retour au naturel, au sain, au « vert » sans OGM, qu'on se garde bien de confondre cet indispensable composteur avec le récipient homonyme que l'on remplit de déchets végétaux aux fins de les faire pourrir pour obtenir une terre riche. On remplit aussi le composteur du typographe, mais avec du plomb toxique et polluant qui ne pourrit pas heureusement mais qui, par opération alchimique, va se transmuter en l'or de la parole écrite (oui, elle est bien d'or, la parole, quoiqu'en puisse dire un stupide proverbe qui vante les mérites du silence, ce couard).
À quoi, au juste, le composteur sert-il ? À former les lignes du texte en y assemblant un à un les lettres chiffres, signes et espaces. C'est un outil creux que l'on règle en longueur pour déterminer la dimension maximale des lignes de texte: la justification. Ensuite de quoi, après y avoir inséré verticalement une interligne de bonne longueur, les lettres et signes sont pris les uns après les autres dans la casse et placés tête en bas dans le composteur pour former les mots du texte. |
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
Difficiles à assouvir, les envies ? Que non pas... Du moins dans nos contrées. Une petite soif ? vite, un verre d'eau. Une petite faim ? vite, un morceau de pain. Une petite révolte ? vite, un mur vierge et un feutre. On s'épanche, ça fait du bien. Et puis ça a aussi l'avantage de faire passer le temps à ceux qui viennent après. À qui ça peut aussi faire du bien.
|
![]() |
La journée n'a pourtant pas trop mal commencé : ciel serein, pas de pluie. J'en suis presque à me réjouir de mon sort je suis sorti sans chapeau, ni imperméable, ni parapluie quand je constate qu'un employé de la Ville a ouvert à fond la vanne du caniveau. Simple constatation. L'eau bouillonne en s'écoulant, voilà tout. Elle bouillonne... elle bouillonne à gros bouillon et le débit du bouillon grossit. Je longe la rue d'un pas assuré et l'eau bouillonne en me suivant, animal de compagnie insaisissable et mouillé. La fermeté de mon pas mollit quand je m'aperçois que la surface entière de la chaussée est recouverte de vaguelettes écumeuses. J’essaie alors de presser le pas mais la marche se fait de plus en plus difficile. Le trottoir, d'ordinaire d'une platitude désespérante de plaine champenoise, prend une pente inhabituelle. Sous l'effort de la montée mon pas ralentit et je regarde derrière moi, par dessus mon épaule. Mal calfaté, pas étanche du tout à l'extrémité que je venais de parcourir, le trottoir prend l'eau. Il coule. Il est déjà pour moitié abîmé. La pente est de plus en plus raide, ma progression de plus en plus difficile. Je ne peux bientôt plus me tenir debout. Je rampe de mon mieux mais l'eau avance plus vite que moi. Mes pieds, mes jambes, mes cuisses, mon ventre, mon dos... mes épaules... mon menton...
Je ne sais pas nager. Et dire qu'ils viennent de jeter les bouées de sauvetage à la poubelle... |
![]() |
Deux R, trois I, deux O. Pas de quoi aller à Rio mais pour déplacer une armoire ou une commode, ce n'est pas si mal...
|
![]() |
L'arc et la flèche. |
![]() |
|
![]() |
La Suisse sur un trottoir parisien, exception faite de la propreté... Qui s'y arrête ne risque plus aucun accident du quotidien : agression par un voleur à la tire, bousculade par un passant pressé, brûlure de vêtement par un fumeur distrait, ennui distillé par un distributeur de tracts, perte de temps provoquée par un importun trop bavard, culpabilité provoquée par un plus pauvre que soi, glissade sur une crotte non encore ramassée...
|
![]() |
La femme, certes, est l'avenir de l'homme comme le déclamait celui qui devant tous vantait les yeux d'Elsa... mais qui, homme bien banal, s'intéressait avant tout au con d'Irène.
|
![]() |
Comment faire du neuf avec du vieux, autrement dit : de l'R avec du P...
|
![]() |
![]() |
Vers une étude en vert avec verre...
|
![]() |
San comentère. Mai si vous avé ce kil cherche, téléfoné lui...
|
![]() |
mais sans le timbre...
|
![]() |
Typo pochoir affirmée et régulière (ou presque, quelques défauts d'approche et d'alignement) pour cette « belle phrase » revendicative dont l'humour contextuel s'estompera, comme il se doit, avec le temps.
|
![]() |
Une plage de silence pariétal, ça fait du bien, de temps en temps...
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
Donc, notre chien est, selon toute probabilité, une brosse à tête dont le nom réel s'est perdu au profit d'un surnom obtenu par synecdoque d'une des matières dont il est composé : le chiendent. |
![]() |
Béatitude mutine et innocente, place de le Commune de Paris, avec l'Espérance tout droit devant (mais dans le dos de la belle). Joue-t-elle à cache-cache derrière son empoté d'arbuste ?
|
![]() |
|
![]() |
Hommage involontaire, typographique, lumineux et calembourdesque à Jean-Paul Sartre : La Lettre et le Néon.
Pour rester dans l'état d'esprit du billet précédent. Promis, on essaiera une prochaine fois de rester sérieux (ça nous arrive, parfois)... |
Ouh la la ! On ne se rendait pas compte ici de la difficulté de cette devinette ! Vous étiez 6 974 638 002 à concourir et vous avez été 6 974 638 002 à garder un silence prudent pour ne pas donner de mauvaise réponse à cette simple question : Dans quel périodique sont parus ces trois dessins de Gébé, Reiser et Wolinski en 1967 ?
|
![]() ![]() ![]() |
Bien sûr, on aurait pu croire que cette publication était Hara-Kiri, la maintenant mythique revue, eh bien non. Personne, d'ailleurs, ne s'est laissé prendre au piège. Il s'agissait en réalité d'une autre publication, tout autant mythique, mais dans laquelle la participation de nos trois humoristes était plus étonnante. On vous en laisse découvrir la couverture ci-dessous...
|
![]() |
Les coupoirs, biseautiers et rabots servent à découper, biseauter et rectifier les filets de plomb, éventuellement les interlignes. On s'en serait un peu douté à l'énoncé de leur nom. Qu'est-ce qu'un filet, maintenant ? Un élément imprimant typographique fondu à la même hauteur que les caractères (hauteur typographique ou hauteur d'œil : 23,56 mm) qui laisse comme trace sur le papier un trait d'épaisseur et de forme variable (simple, double, cadre, pointillé, tireté, ondé, moleté, etc.) et qui est présenté sous la forme d'une lame d'environ un mètre de long à découper suivant les besoins pour créer des séparations, des tableaux, des encadrement ou des ornements.
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
Cet envoi photographique de l'ami Michel Lasserre (dont nous célébrons de mille mercis la mansuétude) ouvre en nous un petit espace de réflexion et (peut-être) devant nous un grand espace de découverte. Il s'agit, on l'aura deviné, de circonscrire, d'étudier, voire d'augmenter le recensement de la minuscule famille des déténymes. Quoi ! vous ne savez pas ce qu'est la famille des déténymes ? C'est, bien sûr, la famille constituée de duos de patronymes dont l'orthographe ne varie entre l'un et l'autre membre du duo que par la consonne finale: « d » pour l'un, « t » pour l'autre.
Cette famille compte tout un chacun sait cela depuis l'âge de sept ans révolus (âge de raison) jusqu'à, au moins, celui de soixante-dix-sept (âge d'alzheimerisation) les très célèbres, melonesques, moustachus et tintiniens Dupond-Dupont. Moins connus, sauf des typographes et typographistes, les Garamond-Garamont. Claude Garamond, graveur du XVIe siècle, créa un caractère: le Garamond. On le copia et l'imita dans les siècles qui suivirent avec des Garamont. Récemment entrés dans la famille, la photo qui adorne ce billet en fait foi, les Mansard-Mansart. La police était le lien de famille tout naturel entre les Dupond-Dupont et les Garamond-Garamont. Mais quel peut bien être le lien entre les deux premiers duos et les Mansard-Mansart ? François Mansart qui n'était pas typograveur et encore moins policier, qui n'inventa pas non plus la mansarde, en tant qu'architecte de grande renommée devait être policé et fin lettré... peut-être est-ce suffisant pour tisser un début de lien ? Oui ? peut-être... Quant à la famille des détényme, il serait souhaitable qu'elle ne se cantonne pas à ces trois duos-ci, histoire de faire parler d'elle encore un peu dans un avenir point trop éloigné... |
![]() ![]() ![]() |
Une petite devinette, oui. Dans quel périodique sont parus ces trois dessins de Gébé, Reiser et Wolinski en 1967 ?
Réponse dans quelques jours. On a le droit de proposer la sienne ici en attendant. |
![]() |
Elle nous vient tout droit du XIXe siècle. Elle est petite, élancée et ne rechigne pas à la tâche. Presse d'atelier d'artiste prenant peu de place au sol, elle est idéale pour des tirages courts en taille-douce (gravure sur cuivre) de plaques au format modeste.
C'est son anniversaire aujourd'hui : elle est arrivée dans la vie de l'atelier (alors parisien) voici dix ans jour pour jour, portée en triomphe par quatre paires de bras musclés. Comme elle est noire, on l'a baptisée Black Tuesday. Elle imprime sans coup férir des plaques de 9-11 pouces... |
![]() ![]() |
Lorsque la composition du texte est terminée, que les composteurs pleins et successifs ont fini par fabriquer une plus ou moins longue colonne de texte qu'on a lié, l'homme étant ce qu'il est dans son imperfection native se doit de vérifier que le texte est exempt de faute(s). C'est là le travail de la presse à épreuves en placard ou à épreuves de relecture. Imprimer sur un mauvais papier, simplement, rapidement mais avec suffisamment de netteté pour que la lecture soit sûre, le texte à corriger. Un peu d'encre, un rouleau pour en enduire l'œil de la lettre, la feuille de papier posée (droite ou de travers peu importe) sur le pavé, un deuxième rouleau, presseur celui-là, qui passe sur le tout et le tour est joué, la lecture critique et attentive peut commencer...
|
![]() |
Si l'on met de côté l'orthographe vacillante, le jeu de mots facile et le slogan pauvre, on peut tout de même noter deux choses au sujet de cette « belle phrase » : l'ironie involontaire due au rapprochement du texte revendicatif avec les publicités pour un quotidien dont le titre prône tout le contraire et la prouesse typographique (toute relative) qui consiste à écrire la phrase à l'envers puisqu'écrite de l'intérieur pour l'extérieur sur le blanc qui occulte la vitrine.
|
![]() |
Elle ne peut qu'être romana, cette pax, puisqu'elle est fixée sur un mur de l'abbaye Saint-Melaine à Rennes. La photo est un envoi de Jacques André qui se demande, au passage, si la gouttière ne peut pas être comptée comme un « I ». Comme on n'arrive pas à se déterminer pour « oui » ou pour « non » car le fer forgé de cette descente semble s'avérer être du zinc, on va s'abstenir de tout autre commentaire.
|
![]() |
Ce volumen déployé sur la route, que contient-il de significations cachées ? Et dans quelle langue secrète ? Et qui, tout d'abord, a décidé d'en entreprendre la rédaction ? Et pour la connaissance de qui ?
|
![]() |
Exactement dix-neuf lettres qui manquent... qu'importe, la plupart des visiteurs ne les voient pas.
|
![]() ![]() |
Pour fêter la sortie de La Feuille, la vraie Esther L et la vraie Anita L ont posé devant un faux.
|
![]() |
Les pinces typo ou brucelles font partie du matériel qui appartient en propre au typographe. Elles servent à plusieurs choses. Pendant la composition, à prendre dans la casse les caractères ou les espaces que des doigts trop gros auraient du mal à saisir. Elles évitent un peu, dans ce cas, de se trop salir les doigts quand la casse est poussiéreuse. Pendant la correction, elles servent à extraire d'une ligne un caractère à changer. Attention alors à bien saisir le caractère sous peine de voir les pinces glisser et abîmer l'œil du caractère.
Dans les cinq pinces ci-dessus, seules les deux de gauche sont des pinces typo réelles. Les trois autres ont été élues à ce grade alors que leur vocation première était différente. Celle de droite était une « vulgaire » pince à timbres, celle à sa gauche, trouvée dans une brocante, courtaude, bien ouverte, aux extrémités larges est pratique pour aller chercher des moyens ou gros corps coincés au fond des cassetins, celle du milieu, longue et aux extrémités acérées, est idéale pour se saisir des petits corps dans les petites casses (celles de 50 cm de large). |
![]() |
Le petit dernier de Fornax ? Non, pas du tout, le premier ouvrage des éditions Anisther codirigé par Esther L et Anita L. Un ouvrage composé et imprimé par les éditrices en typographie au plomb à 30 exemplaires, illustré de 4 linogravures originales d'Esther L qui abandonne la plume à sa sœur pour s'emparer des gouges. Un ouvrage imprimé en blanc sur papier vert bouteille.
Et Fornax n'y est pour rien ? Non, pour rien. Il n'a fait que prêter son atelier et un peu des compétences de son dirigeant, ainsi qu'ouvrir son magasin à papier aux talentueuses débutantes... rien d'autre à part ça... Quelques exemplaires de l'ouvrage seront bientôt en vente dans la librairie de Fornax... On peut réserver dès maintenant car l'objet, qui est déjà rare, ne peut que se raréfier encore plus avec le temps. Il est difficile de parler du prix de vente, les éditrices en débattent encore entre elles. |
![]() |
Pouvoir mesurer est primordial, et pas seulement en typographie. Mais en typographie (du moins en typographie traditionnelle au plomb), cette prise de mesures possède une caractéristique qui lui est propre : elle n'utilise pas le système métrique. La raison en est simple : la typographie occidentale est née bien avant le système métrique et un système stable de mesures typographique fondé sur le pouce royal français avait été mis au point (c'est le cas de le dire !) par François-Ambroise Didot avant que la Révolution française n'éclate et ordonne à une commission de savants de calculer le mètre (dix-millionième partie du quart du méridien terrestre). Les imprimeurs typographes dont tout le matériel avait été fabriqué suivant les mesures de l'ancien régime ne voulurent pas en changer pour des raisons économiques faciles à comprendre, et l'habitude resta de génération en génération de calculer avec ces mesures traditionnelles.
La règle du typographe s'appelle typomètre et revêt plusieurs apparences. Elle fut tout d'abord une simple règle de bois gradué. Sur la photo ci-dessus, de haut en bas, d'autres formes : |
1. Typomètre-lignomètre à curseur (Graphoplex, Deberny et Peignot). Double usage pour cet outil : le typomètre mesure les longueurs, le lignomètre permet de calculer le nombre de lignes de texte dans un corps déterminé. ![]()
|
2. Typomètre réglet métallique. On le trouve en deux longueurs : 30 cm et 50 cm. Au passage, puisqu'on annonce des longueurs en cm (donc dans le système métrique), il est bon de préciser qu'il est illégal de commercialiser un outil de mesure qui ne soit pas dans le système international (mètre, kilogramme, seconde, Ampère). Un typomètre, pour être légal, se doit donc de posséder aussi une échelle en centimètres, ce qui est bien pratique d'ailleurs pour effectuer des conversions dans les deux unités. Deux matières principalement, l'acier inoxydable (cher et durable)... ![]()
|
3. Typomètre en aluminium (duralumin), plus fragile mais moins cher. Les typomètres réglets sont gradués en trois points en trois points (cas de ceux-ci) ou de deux points en deux points. Le point est l'unité de mesure typographique traditionnelle (1 point = 0,376 mm), son multiple, le cicero (ou douze) vaut 12 points. ![]()
|
4. Typomètre pliant en bois. Ce type d'outils est devenu rare. Il n'est plus guère utilisé et revêt les atours de l'objet de collection. Mais il reste bien pratique pour prendre des mesures de grandes dimensions. Sur la première image, celui de gauche mesure 50 cm et celui de droite 1 m. ![]() |
![]() |
Dans la Brie, personne à l'abri, tout le monde dehors pour participer au festival de la terre (ou de la Terre) avec son cortège de tracteurs en paille sur une terre omniprésente.
|
![]() |
Les quelques visiteurs qui parcourent ce site de temps en temps ont pu constater que rien de nouveau ne semblait s'y passer depuis un certain temps. « Normal, se sont-ils dit, on est en période estivale, le webmestre est parti en vacances ». Grave erreur, mesdames et messieurs les visiteurs, grave erreur. On travaillait dans le secret de l'atelier, dans le calme (pour ne pas dire dans l'ombre car le soleil brilla plus souvent qu'à son tour entre les orages et les averses).
Tout d'abord, sont arrivées 131 nouvelles casses de caractère dans leur rang original (photo ci-dessus). Le rang est arrivé en morceaux pour pouvoir être transporté, un peu cassé par son vendeur lors du démontage, il a fallu le réparer et le remonter. Certaines des casses sont tombées pendant le voyage, il a fallu les vérifier et les retrier ce qui a pris du temps mais voilà le résultat... on n'en a pas honte. « Oui, c'est bien, vous dites-vous, chers visiteurs et -teuses, vous vous êtes un peu occupé pendant ces longues journées d'été mais comme c'était les vacances, vous êtes sorti le soir, vous avez fait la fête, ou vous avez passé de longues nuits à vous reposer de l'harrassant travail du reste de l'année... » Que nenni ! Nous avons passé nos nuits à tenter de mettre au point une librairie en ligne qui s'ajouterait à ce site. Nous somme à peu près arrivés au bout de nos peines. Ne reste plus qu'à saisir les fiches des ouvrages à vendre (ceux des Éditions du Fourneau, de Fornax éditeur, de Des barbares..., ainsi que quelques ouvrages d'occasion de notre bibliothèque. On pourra payer par chèque pour la France ainsi que par Paypal (en cours de test). Nous ne désespérons pas de rendre opérationnelle cette librairie en ligne dans les plus brefs délais. |
![]() |
L'imprimerie est un sport dangereux qui peut mener à l'hôpital. Mais quand on est tombé dedans, c'est une voie sans retour...
|
![]() |
![]() |
En typographie traditionnelle, tout est une question d'ordre. Surtout dans la casse. Alors, regardez-moi donc dans quel état il a mis mes cassetins, l'attrape-science : un vrai scandale !
|
![]() |
Ah, quand on n'a pas la place... on n'a pas la place. On fait donc ce qu'on peut. On colle le point sur son « i », on remplace l'accent aigu du « e » par une virgule (là, tout de même, tout de même, même quand on n'a pas la place...) et on perche haut le « y ». Et on est prié de monter d'un ton ou deux en le prononçant, le « y ». Comme ça: bar le saint ré mi/.
|
![]() |
![]() |
Jamais d'œufs sans Troyes1.
1. Oui, je sais, c'est Trécon !
|
![]() |
![]() |
Jamais d'œufs sans Troyes1.
1. Oui, je sais, c'est Trécon !
|
![]() |
Mais quelle est cette fourmi géante qui hante les alentours... Spiridon serait-ce toi ?...
|
![]() |
Un bon tuyau : pour éviter d'avoir l'air d'un... il faut le chasser. Même quand on porte un bouquet de fleurs en plastique particulièrement ridicule.
|
![]() |
Michel Lasserre n'est pas que le talentueux graveur que l'on connaît. C'est aussi un amateur précis de la langue française. Les deux documents ci-dessus sont là pour nous le prouver. |
![]() |
Voici quelques jours, il vous était annoncé ici que Jacques André s'était proposé de faire les photos d'un certain bâtiment... dont on n'a rien révélé. Sa mission est maintenant accomplie. On le remercie de nous en avoir confié le résultat.
Le bâtiment est situé à Rennes et s'appelle le palais Saint-Georges. Outre sa majesté grand siècle, il porte sur sa façade (voilà pourquoi l'on en parle ici), en lettres de fer forgé, rien moins que le nom de l'abbesse qui présida à sa construction au XVIIe siècle : MAGDELAINE DE LA FAYETTE (légèrement abrégé en MAGDELAINE D L FAYETTE). Vous souhaiteriez un peu plus de détails, peut-être ? Allez, on ne peut rien vous refuser : |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Les plus observateurs d'entre vous auront remarqué que le « N » de « MAGDELAINE » a été posé à l'envers et que les « TT » de « FAYETTE » ont été accolés en une manière de logotype qui les fait ressembler au « Π » [pi] grec. Nous en ignorons, bien sûr, la raison mais nous constatons le fait. De même que nous ignorons la raison de l'abréviation peu conventionnelle de « DE LA » en « D L ». Nous pouvons toutefois conjecturer que c'est en raison du nombre limité de places pour les lettres, toujours situées à l'aplomb d'un pilier de la façade.
Ceux ou celles qui n'auraient rien remarqué de tout cela avant qu'on leur en parle peuvent retourner se bronzer au soleil. Qu'ils (ou elles) n'oublient pas de se retourner tous les quarts d'heure et de s'enduire de la graisse adéquate. |
![]() |
Pas de « A » dans blé, mais un petit discret dans le champ (discret ?). Pas de « A » dans ciel ni dans forêt, mais un beau, bien sonore, dans arbre (au loin). Plus réjouissant, un beau « A » dans l'eau du poteau. Ah bon, les boas savent nager ?
|
![]() |
|||||||||||||||||||||||||
C'est l'été, la typo prend des vacances (on aimerait bien faire comme elle) !
Note : l'APERO pris, on va à l'OPERA. On se souvient aussi du célèbre :
|
![]() |
Deux choses :
1. L'Hôtel de ville est place de l'Hôtel de ville. 2. L'ombre trahit toujours celui ou celle qui la fait naître. Ouf, la logique est sauve ! |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
De ma bibliothèque... un joli souvenir. (On ne me trouve plus à l'adresse mentionnée plus haut.)
|
![]() |
![]() |
Deux maisons, toutes deux porteuses d'une date sur la façade. L'une à Paris, l'autre dans le petit village de Lachy (des découvertes toujours en rapport avec la carte de vœux de 2009)... Dans quelques temps, du neuf sur le même sujet... Dès que Jacques André aura eu le temps de faire les photos d'un bâtiment dont... qui... enfin, vous verrez bien ! On l'en remercie à l'avance dans ces lignes.
|
![]() |
Le premier usage est terminé. Lecture du texte et de l'image. Quel va être le second : incinérateur ou Villeglé ?
|
![]() |
Par chance, certains non-travaux ont été décidés pour laisser les choses telles qu'elles sont. Hélas, ils ont été budgétés et vont considérablement augmenter les impôts locaux...
|
![]() |
Le début et la fin de toutes chose se retrouve dans Az, un nom de magicien. Pas de chaussures rouges mais une typo verte, bombée en bordure de la grande route jaune des passants qui passent et dont le souvenir trépasse après quelques instants fugaces...
|
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Toujours à la recherche des Q, W et Z (voir à nouveau la carte de vœux de 2009)... une recherche encore vaine mais quatre lettres de plus à l'actif... sur la façade d'un ancien café.
|
![]() |
« Vous qui entrez ici, laissez toute espérance... » qu'on m'a dit quand je suis arrivé ici. Et je n'ai pas été le seul à qui l'on a dit ça. On arrivait par centaines chaque jour. Porte à peine ouverte, on nous poussait à l'intérieur et on refermait. Serrure à code, s'il vous plaît. Pas d'évasion prévue. Bientôt, à cause de la cadence d'arrivage des nouveaux, ce fut plein. La porte ne s'ouvrit plus. On était si serrés, si compressés que je mincit sans m'en rendre compte. Régime involontaire. J'avais la chance d'être tout contre la porte lors de sa dernière ouverture. Alors, malgré les conseils de prudence des autres, j'ai tenté le tout pour le tout. Une seule issue pour l'évasion : sous la porte. Et comme j'avais minci... Je progresse de millimètre en millimètre. C'est lent mais j'ai bon espoir. Plus que quinze centimètres et ça y est... L'espérance, moi, je l'ai toujours gardée.
|
![]() |
Bon... on va essayer de faire les choses dans le calme. Alors... vous, les bleuets, vous vous mettez par là... et vous les coquelicots... par là ! Dans le calme, hein ? Lentement et sûrement... Allez, on se bouge... les brins d'herbe, vous restez où vous êtes... je ne vais pas m'occuper de vous en plus !...
J'ai dit lentement, mais avec une certaine rapidité dans la lenteur... je n'ai pas toute la vie pour ça... Ah non ! c'est pas vrai... je n'y crois pas ! Vous m'avez fait le contraire. J'avais dit les rouges à gauche et les bleus à droite ! C'était pourtant simple... |
![]() |
Quand le vent s'engouffre dans la forêt des arbres à trous, il crée une drôle de musique que personne n'a jamais entendu. C'est ainsi car il n'aime pas faire deux fois la même chose ni arriver deux fois par le même chemin.
|
![]() |
Celui qui fait existe-t-il ?... Est-ce que l'existence précède l'essence, surtout au prix où est le carburant ?...
|
Nous sommes au milieu des années 1960. La musique rock s'enroue et se yéyétise, les jeunes filles portent des jupes ou des robes corolle comme ma maîtresse d'école ou du vichy rose comme BB et les petits garçons se tapent des sucreries qu'ils achètent dans les boulangeries (ils se tapent dessus aussi mais là n'est pas le propos). Parmi toutes ces sucreries, les mistral gagnant de Renaud, mais surtout des chewing-gum rectangulaires absolument dégueulasses vendus en pochette dont le seul intérêt est que ladite pochette contient une image à collectionner : les Ugly.
Elles nous viennent des Etats-Unis, ces images et sont dessinées, pardonnez du peu, par Basil Wolverton, Wallace Wood et par Norman Saunders qui fait aussi toutes les mises en couleur ; trois dessinateurs, trois pointures de l'illustration, de la BD et de la SF. Au nombre de 44, les images Ugly (moche en anglais pour les rares qui n'auraient pas compris) rivalisent entre elles pour créer les monstres les plus monstrueusement monstrueux qui soient. Les gamins en raffolent, inutile de préciser ! Les images Ugly furent vendus aux États-Unis, en Angleterre et en France. Elles connurent plusieurs éditions, toujours marqués de leur numéro d'ordre (le même pour chaque image) mais parfois affublées d'un prénom masculin ou féminin, pas toujours le même d'une émission à l'autre. Tout se collectionne de nos jours, et ces images ne font pas exception, elles ont une certaine valeur. J'ai retrouvé les miennes dans un cahier oublié dans le grenier de la maison paternelle, valeur sentimentale... |
![]() ![]() |
C'est rien beau, la culture de l'inutile, non ? |
![]() |
Timides, parfois... secrètes, d'autres fois, certaines imprimeries se cachent un peu. Honte ? Non ! Besoin de tranquillité ? Peut-être... Peur de gêner avec le bruit et les odeurs ? Eh, pourquoi pas...
|
![]() |
Le Champagne, une bonne façon de se faire du blé.
variante : La Champagne, une bonne façon de faire du blé. Prime en primeur, un petit poème : Mon soulier à Soulières a souillé un sou, hier ! |
![]() |
Savon à barbe sur la vitrine, le coiffeur rase les murs.
|
![]() |
En temps de guerre, les murs ont des oreilles. Mais en temps de paix, ils ont des yeux. C'est du moins ce que clame le Shadok sans pattes avec son « Meu » mémorable. Quant à l'utopie, elle va, elle va, elle est encore bien verte...
|
![]() |
|
Les rapports entre les hommes et le divin changent beaucoup suivant les peuples, l'époque et la géographie. Les Grecs et les Romains craignaient leurs divinités et leur faisaient des offrandes, les bouddhistes tibétains moulinent leurs prières pour tenter de gagner le concours du plus grand nombre à la seconde, les juifs et les musulmans se privent de charcuterie, les chrétiens, plus pragmatiques, bouffent leur Dieu... enfin les Vietnamiens, eux, fument les leurs. Mais un dieu, qu'il soit unique ou pluriel, ça n'aime pas trop qu'on vienne l'embêter comme ça. Alors ça se venge et ça vous colle le cancer des poumons. C'est là où l'on se rend compte que la foi n'est pas sans risque, vingt dieux !
(Enfin, ils ne sont pas si méchants que ça, les dieux vietnamiens, puisqu'ils préviennent des risques sur le paquet.) |
![]() |
Chiffres gravés. Deux dates. La perfection qui passe la durée et les intempéries (le temps, quoi...) Il n'y a pas que les typos qui font de la belle ouvrage ; les sculpteurs sur pierre ne sont pas négligeables.
|
![]() |
Quelques pages extraites du manuel de D. Duvillé: L'Art du tracé rationnel de la lettre. 213 alphabets et jeux de chiffres à l'usage des dessinateurs publicitaires, lithographes, graveurs, décorateurs, architectes. Réimpression de 1954, probablement en gélatinographie, procédé Dorel. Duvillé était professeur de dessin appliqué dans les écoles d'art de Paris.
Les tracés de la règle et du compas, parfois très complexes, sont mentionnés en pointillé pour aider l'élève... |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Un petit retour sur Chaste et flétrie. Imprimé sur un catastrophique papier pâte de bois d'une qualité parmi les plus médiocres qu'on pouvait trouver à l'époque (1905) pour baisser les coûts de fabrication, il était le premier volume de la collection Le Livre Populaire. Seul vrai luxe de l'ouvrage, sa couverture de papier glacé (pâte de bois elle aussi, hélas) permettait une très bonne impression des dessins de couverture dont les couleurs apparaissaient comme éclatantes. Plus tard, éditions et rééditions du Livre Populaire abandonnèrent ce papier glacé pour un papier de moins bonne qualité, non glacé, qui rendit terne toutes les couvertures.
Mais revenons-en à notre Chaste et flétrie et au principe de la collection qu'il inaugurait chez Fayard. Inutile d'en donner le prix, il s'étale en suffisamment gros sur la couverture ; ce qu'il faut dire en revanche, c'est que le prix moyen et quasiment imposé à l'époque pour un roman ordinaire était de 3,50 francs. Après la page de titre, en guise de préface, l'éditeur, fier de lui (à juste titre), s'explique sur son « tour de force ». Allez, on ne recopie pas, on scanne comme ça vous aurez la typo et les caractères d'époque. Quand on vous dit qu'on vous gâte... |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Piqués presque au hasard dans la bibliothèque, ces deux titres. Deux Fayard dans la collection Le Livre Populaire (les capitales sont de l'éditeur). Deux dessins de couverture choc dont l'un au moins est du célèbre Gino Starace... « Qui c'est-y encore çui-là ? » diront les incultes... Eh, pardi, çui qui réalisera 31 des 32 couvertures du Fantômas de Pierre Souvestre et Marcel Allain adulé par les surréalistes et quelques individus après eux. Plus que célébrissimes, ces couvertures... des mythes vivants (si tant est qu'une couverture puisse être vivante). « Alors pourquoi qu'il n'a pas mis celles-là dans son billet ? » reprendront les grincheux... Ce à quoi il répond que ce n'est pas parce qu'il ne les possède pas mais parce qu'il faut partager les plaisirs et donner à voir du moins connu histoire de faire grincher les grincheux et se cultiver les incultes. Non mais !
|
![]() |
Onze. Pain grillé sur un obscur fond de gâchis.
|
Que peut-on faire avec du papier ? Des livres, bien évidemment. On en a commis un certain nombre dans le passé et on en commettra bien d'autres dans le futur. Des livres, oui. Mais pas que... on peut faire aussi des circulaires administratives ou des déclarations d'impôt (trop triste, on passe vite à autre chose). Alors quoi d'autre ? Eh bien, avec du papier on peut faire des théâtres (le théâtre lui-même, les décors, les personnages, tout quoi) et jouer avec. C'est déjà beaucoup plus rigolo ! Même qu'en plus, c'est une activité qui ne date pas d'hier puisqu'on a fêté cette année le deux-centième anniversaire de la création (en Angleterre) du premier théâtre de papier. Et à la fin du mois dernier ont eu lieu, dans tout le pays d'Épernay, les troisièmes Rencontres internationales de théâtres de papier, manifestation organisée en biennale qui a fait venir cette fois-ci des compagnies des États-unis, d'Angleterre, du Mexique, du Portugal, d'Allemagne, d'Iran, du Danemark, d'Italie et de France.
![]() J'en entends déjà maugréer : « Ah ! il est malin, lui ! C'est maintenant que tout est fini qu'il nous en parle ! » Oui, c'est comme ça ! Puis, de toute façon, vous ne seriez pas venus, alors... je suis déjà bien bon de vous en parler maintenant. Certaines des représentations ont eu lieu au Breuil, un village à l'ouest d'Épernay. Et ce village du Breuil a décidé de ne pas s'arrêter à cet accueil. Question : Que fait-on quand on a des enfants sous la main, des fins de bobines de papier offertes par un gros imprimeur, un peu de temps et de créativité ? Réponse : Des merveilles ! On en a fabriqué un petit diaporama pour que vous puissiez vous esjouir comme nous quand nous les avons découvertes. Un seul (petit) regret : que le photographe soit passé après les pyrotechniciens qui ont gâté quelques œuvres. |
On accède au diaporama en cliquant sur l'image ci-dessus, ou en farfouillant dans le menu Diaporamas en haut de la page, ou en farfouillant dans la boîte Diaporamas sur le côté gauche de la page. Avouez que vous avez le choix... et vous avez le culot de vous plaindre ? Pfff !... |
![]() |
L'information nous est parvenue et a fait l'effet d'une bombe : LE FRANC REVIENT en force sur les murs de la ville !
(Style Ici-Paris ou France Dimanche) |
![]() |
Un manuel que bien peu de professionnels de la typographie possèdent dans leur bibliothèque technique. Un manque sans nul doute difficile à combler de nos jours... L'ouvrage (100 exemplaires sur pur-fil Lafuma publié en 1975), semble épuisé chez son éditeur.
|
![]() |
Depuis le temps que je lui dis : « Mauricette tu ne fais pas attention. Mauricette pourquoi ne fais-tu pas attention ? Mauricette, tu es distraite, d'ailleurs ça rime, alors tu vois... », Mauricette pourrait faire attention. Eh bien, non ! Fofolle comme elle est, elle continue comme si je n'avais rien dit. Elle continue à être distraite. Moi, ça m'énerve un peu, parfois. Mais comme je suis un bon bougre, je me calme et je lui pardonne sa distraction à Mauricette. Tiens, un exemple, pas plus tard que ce matin. Elle me dit qu'elle part faire des courses. Mais elle ne se souvenait plus qu'elle venait de se laver les cheveux. Même pas secs, ses cheveux et tout emmêlés... et elle part comme ça faire ses courses. Alors je cours derrière elle pour la rattraper. Heureusement, je la rattrape et j'arrange les choses... elle ne pouvait décemment pas sortir comme ça. Ah, la la... Mauricette, elle n'a jamais eu de tête...
|
![]() |
Rien de plus banal, de plus commun que de trouver des croix sur une église. Moins courant de les trouver sur le mur extérieur du clocher. Pourtant elles semblent bien à leur place pour rappeler un des moments clés de la Genèse, le premier chapitre bourré de péripéties du plus grand best-seller que l'édition occidentale ait connu depuis six siècles. On y entend gronder la voix off : « Croissez (+) et multipliez (x) ».
|
![]() |
Toujours à la recherche des Q, W, Z (cf. vœux de 2009), on finit par trouver un HB de cheminée, à moins que ce ne soit un H3...
|
![]() |
Typo comestible et festive...
|
![]() |
Le boulanger n'est pas typographe. On ne lui demande pas, d'ailleurs. Est-ce qu'on demande à un typographe de savoir faire du pain. Non, n'est-ce pas ? Cela dit, quand un typographe, petit-fils et arrière-petit-fils de boulanger, passe devant une boutique comme celle-ci, il ne peut s'empêcher d'avoir un léger sursaut. Il passe sur le goût douteux du gothique mais s'exclame quelque peu à la vue de l'alignement par le haut du « B » et à celle de la rotation du « l ». Il se demande enfin quelle peut bien être la valeur gustative des productions de cette échoppe dans laquelle il n'est jamais entré.
|
![]() |
Heureuse présence du matelas qui l'amortira...
|
![]() |
|
![]() |
Les choses changent si lentement dans un lieu qu'on ne remarque pas toujours immédiatement les changements quand on fréquente quotidiennement ce lieu.
|
![]() |
Il fallut une copieuse dose d'observation ici pour déceler le glissement sémantique de librairie en lingerie...
|
![]() |
Ce champ, tout d'abord, n'a rien à voir avec le Prince des penseurs. Nous ne sommes pas ici en Anjou ni à Paris mais dans la plaine briarde. Oui, bon, et alors ?... le B... un pauvre B de fleurs artificielles qui se délavent avec le temps et les intempéries, fleuri de naturel de temps à autres, un B commémoratif de mort violente qu'on ne peut ni ne veut oublier. Un B triste à en mourir devant lequel on passe sans s'arrêter car la vie des autres continue...
|
![]() |
Typo bancaire ou bancale ? Est-ce cela qu'on appelle des lettres de change, surtout quand elles sont absentes ?
|
![]() |
Depuis que l'humanité foule la surface de la Terre, il lui fut aisé de se rendre compte que notre planète était plate comme une pièce de monnaie. Plus exactement (n'inversons pas les rôles) c'est cette observation première qui lui donna l'idée de donner la forme circulaire et aplatie aux premières pièces de monnaie. Notons au passage que le symbole était fort d'apparier la forme du bien le plus précieux de notre espèce notre abri et celle du modeste objet qui permet nos échanges marchands. Mais arrêtons ici le rabâchage de notions qui sont connues des enfants dès leurs premières classes.
Si nous possédons de nombreux témoignages et récits d'explorateurs des deux faces de notre monde car il est bien aisé de passer de l'une à l'autre par les trous naturels ou artificiels qui les font communiquer, rares sont les documents relatifs à sa tranche tant est dangereux le franchissement du listel qui en enclot le périmètre de par le risque de tomber dans le vide spatial, chute infinie que rien, nul obstacle, ne pourrait arrêter. L'intérêt du document photographique qui nous a été confié et que nous reproduisons plus haut est pluriel. Il tient de sa rareté insigne car les documents qui proviennent de cette partie inexplorée de notre monde sont fort peu nombreux mais surtout des étonnantes découvertes qu'il nous permet de faire sur la Tranche. Nous l'imaginions caillouteuse, désertique et inhabitée elle se révèle ici riche et cultivée par une population dont nous ignorons encore tout et avec laquelle nous aimerions prendre contact le plus rapidement possible. Nous venons d'apprendre qu'une expédition était en train de se monter dans ce but. Souhaitons-la fructueuse et instructive... |
Belle parmi toutes les belles, Cléo de Mérode immortalisée par Falguière dans la marmoréenne virginité du Carare. Au musée des beaux arts de Reims.
|
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Grande confusion dans l'atelier de Bannes pendant la manifestation des filles des hirondelles qui se trouvaient spoliées par l'expulsion manu militari (selon elles) qu'elles ont dû subir afin que des humains sans gêne puissent s'installer sur les terres de leurs ancêtres. L'occupation des locaux dura quelques heures. Elles acceptèrent de retourner sur les fils à leur portée (cf. retour) après d'âpres mais constructives discussions.
|
![]() |
On a beau aimer la charcuterie, on n'aime pas forcément, quand on est typographe, le pâté.
|
![]() |
Ecce homo, état antérieur. |
![]() |
C en fer forgé, un peu caché par un ravalement et une gouttière. Son emplacement au coin du mur est assez peu courant. |
![]() |
Malgré sa belle typo, elles furent considérées par la ville comme un vilain défaut. La sanction fut sans appel : la démolition.
|
![]() |
![]() |
![]() |
Le tréma a des fourmis dans les points. Alors il descend dans la rüe pour se dégourdir un peu. Bouger, progresser dans cette ruë permet un certain avancement... jusqu'au moment où la rue le happe et le fait disparaître. Depuis on le cherche en vain. Il n'est jamais réapparu pour nous mettre ses deux points dans la figure.
|
![]() |
Campagne d'affichage urbain pour le respect de l'hygiène intellectuel en France. Un cerveau bien lavé est une bénédiction pour son possesseur car, dégagé de toute donnée encombrante, il peut se concentrer sur l'essentiel et le vital : respirer, manger, dormir, aimer, haïr. Le plus souvent, le soap opera est le détergent qui donne le meilleur résultat pour ce type de nettoyage.
|
![]() |
Comment trouver une rue plus appropriée à Paris (France) que la rue Elzévir pour abriter une boutique de fourniture de caractères en plomb et de petit matériel typographique. Hélas, le lieu a vécu. Les méchantes langues ajouteront : « ... comme la typographie au plomb ! » Nous ne sommes pas de cette catégorie-là, même si...
|
![]() |
En promenade au beau milieu du champ de blé, le P. |
![]() |
|
![]() |
Les petites filles sont des fleurs. Pas étonnant que les coléoptères se trompent, surtout au printemps. Pas de billet aujourd'hui mais un papillon, bien sûr.
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
Bien sûr, les apparences peuvent être trompeuses, mais les marchands de primeurs mettent rarement leurs fruits et leurs légumes pourris à l'étal dehors dans le simple but de ne pas repousser le client. Pourquoi faire différemment ici ?
|
![]() |
Un incessant murmure de protestation dont le volume augmente de jour en jour sonorise nos campagnes viticoles depuis quelques jours. La colère gronde chez les limaces et escargots, tortues, phasmes, libellules et bousiers, lièvres de Mars, oiseaux phénix et autres félins invertébrés au sujet de ces interdictions de stationner qu'on a vu apparaître soudainement. Conséquence de ces bruits, une grande manifestation animalière d'opposition aux dérives incontrôlées du pouvoir étatique est prévue dans quelques jours. Les randonneurs auront tout intérêt à se renseigner pour éviter les bouchons pédestres qui ne manqueront pas de se produire aux alentours des lieux de défilés. |
![]() |
Un château d'O en forme d'I, toujours Tory, on n'en sort pas... flûte, c'est vache... Et l'homme suspendu dans sa nacelle, que fait-il? Il repeint l'I en blanc, Rimbaud s'offusque qui voit rouge... |
![]() |
|
Oui, l'idée qui consiste à collecter les noms de rues curieux ou insolites dont fornax.fr avait fait un grand concours (et maintenant un grand post-concours) ne semble pas être mauvaise puisque l'avatar numérique du grand quotidien international où travaillent Clark Kent et Loïs Lane nous a contacté pour nous demander l'autorisation de reprendre quelques-uns de nos clichés pour une page du même type que la nôtre (le concours maintenant post-concours en moins) Ce n'est ni Clark ni Loïs trop occupés à sauver un monde qui en a bien besoin en ce moment mais leur charmante consœur Rita Santourian qui nous a demandé cette autorisation que nous lui avons accordé bien volontiers...
On se rendra à la page qui en résulte en cliquant sur le logo du célèbre quotidien. Que cela n'empêche pas notre lecteur (à moins qu'il ne soit parti en vacances) de continuer à nous rester fidèle. |
![]() |
Intrigué par notre récit autour de l'usine de fabrication de nuages (voir ou revoir à ce lien), le Préfet maritime a tenu à vérifier nos dires en se rendant sur place. On le voit ici (seul colza à tête brune) enregistrer de la documentation avec son appareil espion de poche. Hélas, il n'a pu que constater l'arrêt de la production pour quelques jours ! C'est seulement pendant les périodes où le ciel est d'un azur sans faille que l'usine tourne à plein régime...
|