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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
Auteurs
Chronologique
Des barbares...
Casses
Divertissements
Fin-de-Siècle
Fourneau et Fornax
Impressions
Typographie
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
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Allez, une fois n’est pas coutume,
on vous offre
une comptine qui sert à compter
comme devrait le faire
toute comptine qui se respecte :
Sur la peau d’un boudin
un boa cafardeux
se sentait à l’étroit.
Il partit quatre à quatre,
entendant le tocsin...
Se sentant en sursis,
sans sa seule chaussette
perdue pendant sa fuite,
mais en gardant son œuf,
tout près, sans préjudice.
Il rencontra un moine
qu’une quinte de toux
avait plus que meurtri.
Il lui dit : « Je crains fort,
à mon sens, qu’il ne faille
vous taper le coccyx
pour vous ôter ces vents. »
« Savez-vous qui vous êtes »,
dit le moine Anaÿn,
« serpent croquemitaine ! »
... Avec-vous remarqué ? elle compte en français... et en anglais approximatif. Vous en avez de la chance !
Nous sommes en juin. Une période bénie qui va se prolonger jusqu’en septembre pendant laquelle les arbres fruitiers de nos vergers ne savent plus où donner de la branche pour nous offrir les fruits les plus beaux à l’œil et les plus savoureux sous la langue. Sous l’imperturbable bleu d’un ciel d’une légèreté de sylphide, une véritable féerie de couleurs se cache au sein du vert ombrageux des feuilles. Allez, le orange de l’abricot, allez le rouge translucide de la montmorency et celui grenat de la burlat, allez le vert tendre de la reine-claude, allez le jaune d’or de la mirabelle, allez le vert-jaune de la poire, allez le vert, jaune, rouge de la pomme, allez enfin le multicolore des incomparables fruits du cuvettier !...
Une devanture, avec vitrine et enseigne. Boutique de vêtements pour dames, rien de bien unique ni de bien exceptionnel si l’on s’arrête là dans les conclusions. Mais essayons d’y regarder de plus près. L’harmonie colorée est classique, peut-être un peu trop, un marron chaud, genre marron d’Inde, un blanc, et un rose pâle, genre rose layette. Un rose, pourquoi pas ? il est dévolu aux petites filles (donc aux futures femmes) par nos sociétés modernes, tout comme le bleu pâle est dévolu aux petits garçons. Notons cette inversion de la symbolique ancienne qui vouait le rouge et son succédanné blanchi le rose, au genre masculin, et le bleu au féminin. Le choix est donc, de nos jours, pertinent sans être impertinent (l’impertinence aurait donné de la vigueur et de l’imprévu au choix coloré). Un choix sage donc, peut-être un peu trop pour une boutique de vêtements féminin qui pourrait prôner un peu de la folie vestimentaire qu’on accorde à ce sexe, mais le choix des vêtements placés en vitrine nous montre, autant que cette mauvaise photo le peut, un certain clacissime neutre et passe-partout. En s’avançant un peu, au risque de se tromper, on pourrait dire que cette boutique ne vise pas les jeunes filles, mais plutôt les femmes, pour ne pas dire les dames.
Analysons maintenant la typographie de l’enseigne. Une phrase qui affirme fermement : c’est vraiment MOI. Ce qui sous-entend, « Mesdames mes clientes, les vêtements que vous trouverez ici souligneront, voire épanouiront, élégamment votre personnalité et votre silhouette. » La typographie, l’apparence, le dessin de la lettre, a aussi une symbolique qui peut souligner un texte. Ainsi, le « c’est vraiment » constitué d’une linéale arrondie ne comportant aucun angle, pourrait symboliser les courbes féminines. Soit. Passons au « MOI ». Il est très visible, très mou, très flou (pour ne pas dire flasque), très gras (pour ne pas dire adipeux). Autant de qualificatifs qui ne sont pas très flatteurs si on les rapporte à la ligne féminine. Cette enseigne, dans sa typographie, semble vouloir dire « Mesdames, vous êtes rondes, molles et adipeuses, vous trouverez ici les vêtements qui vous pareront. », ce que semble infirmer les vêtements en vitrine apparemment faits pour des femmes à la constitution standard.
Bien sûr, on peut n’accorder aucune importance à la symbolique de la typographie. C’est ce que je souhaite aux propriétaires de cette boutique et à leurs clientes.
Voici des lustres et des lustres, et des candélabres, et des lumignons que j’ai trouvé Faute de mieux, dans une caisse de libraire d’occasion ; vous savez, ces caisses que les libraires mettent dehors, hors les murs de la librairie, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige ou qu’il fasse beau, avec une eau qui détrempe tout, ou un soleil qui racornit le papier, qui fait pâlir la couleur du cuir, qui fait éclater et roulotter le pelliculage des couvertures modernes... Pourquoi ? Pour attirer le chaland, pardi ! Ces pauvres livres à qui l’on fait subir ces avanies climatiques ne sont pas bien considérés par nos amis libraires. Vendus à vil prix, ils sont souvent considérés comme de la drouille, de ces livres sans intérêt marchand, sans lecteur potentiel dont il convient de se débarrasser le plus rapidement possible, afin de faire place aux livres-VIP, avec pedigree, quartiers de noblesse et tout le toutim. Parfois, dans ces caisses, on trouve son bonheur, et il est bon — quand on est fin bibliophile ou tout simplement amateur de curiosités — de jeter un coup d’œil dedans avant de franchir la porte de la librairie. On peut y trouver de bons titres dans de bonnes éditions, vendus à prix bradé parce que le libraire les avait depuis trop longtemps en boutique, à prix soutenu, et qu’il en avait assez de les y voir. Ainsi ai-je trouvé pour une somme ridicule, dans une librairie maintenant disparue de la rue Durantin, à Montmartre, les quatre volumes parfaitement reliés de l’Histoire de l’imprimerie par l’image de Marius Audin chez Jonquière. Au moment de payer, je questionne le libraire : « N’avez-vous pas l’impression de vous voler en me vendant ces livres à un tel prix ? », la réponse vint illico, agrémentée d’un sourire un peu ironique : « Monsieur, je ne me trompe jamais ! ». Ce n’est pas dans cette librairie que j’ai trouvé Faute de mieux. Je ne me souviens plus de la librairie, peut-être était-ce chez Heppe ou chez Javelle, je ne me souviens que de la caisse dehors. Auteur inconnu, mais nom de l’auteur rigolo, 1 franc (le prix est toujours sur la première page intérieure, au crayon à mine graphite). Une jolie édition sur bouffant IMPONDERABLE P.S.M, avec de jolies marges et une typo en Bodoni, bien imprimée. Rentré à tome, lecture de l’ouvrage, un recueil de contes précédemment parus, en 1908, dans le quotidien La Petite République. Auteur inconnu et au nom rigolo, mais à plume sensible et histoires légères. La lecture fut un plaisir.
Dès lors, cela va sans dire, par amusement autant que par souci d’équilibre, j’ai cherché un compagnon, une âme sœur, à offrir au livre de Tohu. Il me fallait, pour qu’ils puissent supporter les assauts de la poussière sur les rayonnages de ma bibliothèque, un livre de Bohu. Je l’ai cherché, cherché... en vain. J’ai fini par oublier. Et Tohu affronta seul la poussière, faute de mieux, sans compagnon.
En le retrouvant par hasard, hier matin, lors d’une recherche infructueuse, tout m’est revenu en mémoire, et avec ce retour de connections synaptiques, la culpabilité de n’avoir pas trouvé de compagnon de rayonnage à ce pauvre Tohu. Allez, faut bien qu’Internet serve à quelque chose de temps en temps : recherches intensives... et Εύρηκα !
Certes, l’ouvrage de Bohu n’est pas d’une gaieté folle. Mais il est destiné aux enfants de 7 à 9 ans, parce qu’il ne faut pas qu’ils s’imaginent, ces petits salopiauds qui ont le culot d’être plus jeunes que nous, que la vie est une éternelle partie de rigolade. L’auteur nous confie son credo : Nous savons beaucoup de choses sur la vie mais peu sur la mort. Alors qui est-elle ? Que veut-elle ? Pourquoi fait-elle si peur ? Tout est dit dans ce livre pour permettre aux enfants de faire face à l’un des plus grands mystères de la condition humaine.
Pour moi, tout va pour le mieux. J’ai tenu ma promesse de donner un compagnon à Tohu, et désormais, va y avoir du Tohu-Bohu dans la bibli, j’vous dis qu’ça !
Après deux billets généralistes sur la Condition bipédique comme disait notre cher bafouilleur, confus et unique André Malral, on va en revenir à ce qui fait le cœur de nos compétences, la typographie.
Nous sommes tombés voici peu sur un étal de marchand de typo à la sauvette et ce que nous y avons vu nous a quelque peu révolté, en tant qu'amoureux platonique des bois de caractère et des caractères en bois. Ils étaient là, ces pauvres soldats d'une typographie en déroute, couchés en vrac, sans même qu'on ait pris le soin de les aligner correctement, inertes, morts... spectacle navrant, spectacle navrantissime. Peut-être avaient-ils été torturés, difficile de le dire, toujours est-il qu'ils avaient été passés par les armes, en témoignent les nombreux impacts de projectiles visibles sur leur corps (approximativement dix cicéros). Nus, pâles, privés de l'encre qui les habillait, leurs cadavres dérisoires s'affichent, sans affiche, sous nos yeux, dans leur criante inutilité.
Et les coupables de ce crime abject l'ont signé sans vergogne, en linéales blanches sur un fond bleu layette qui semble vouloir les absoudre du mal dont ils ne soupçonnent pas la gravité. Crime dont ils se glorifient avec une joie non feinte, celle de la victoire acquise succédant aux affres tumultueux du combat. Celui de l'immatériel contre la matière. Une bataille perdue, certes, pour ces pauvres gisants, mais est-ce bien la dernière ?
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