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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
Auteurs
Chronologique
Des barbares...
Casses
Divertissements
Fin-de-Siècle
Fourneau et Fornax
Impressions
Typographie
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
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À Elsa et Pancho,
pour hier,
et tous les jours qui suivront.
L’amour chez les portes est réciproque.
L’amour chez les murs est réflexif...
... ou guerrier.
Chez les libellules, il est poétique.
Chez les gastéropodes, il est gluant.
L'amour est et restera toujours une valeur sûre dans le monde du vivant... et même chez les artefacts.
De passage à Paris dans un temps périmé
J’ai vécu le transport non souhaité, surprise,
dans un endroit ancien, et glauque, et abîmé,
une sorte de lieu où l’effroi est de mise.
Mal à l’aise et hagard, j’ai vu passer un spectre
qui errait, l’air absent, vers un lieu inconnu.
Sa présence incongrue révoltait tout mon être
Mais je restais figé devant son pas ténu.
Si l’on demande aux générations les plus jeunes qui était Gutenberg, on risque de trouver face à soi des faces interrogatives et des bouches lippues échappant des bruits de pneu de vélocipède qui se dégonfle.
Pour les plus vieux, qui ont appris cela à l’école primaire, Gutenberg est l’inventeur de l’imprimerie. Ce qui est faux, mais passons. Il n’est donc pas trop rare de rencontrer, au cours de nos prérigrinations des rues Gutenberg, des Gutenberg strasse ou des Gutenberg street. Ici, comme on est en France, c’est rue. Une rue un peu paumée en pleine campagne, mais qu’importe. Et comme on est en France et qu’on a appris ça à l’école primaire, dans un mot, on a pris l’habitude de mettre un « m » à la place d’un « n » devant un « b ».
Cette rue Gutenberg s’appelait rue Gutemberg avant qu’on fasse remarquer au poseur de plaque que Gutenberg était Allemand et qu’on ne pouvait appliquer cette règle française à un nom propre allemand. Un surnom, plutôt, car notre homme s’appelait en réalité Johannes Gensfleisch.
On ne peut pas s’empêcher de penser, nous les bipèdes dotés de la faculté de réflexion. C’est parce qu’on ne marche plus à quatre pattes. On pense tout un tas de trucs, tout le temps. Le plus souvent des trucs futiles comme « Ouais, le pain de la boulangerie du coin, il était meilleur du temps des parents du boulanger... » ou « Tiens, la voisine a changé de coiffure, ça lui va mieux. ». Ça ne veut pas dire pour autant qu’on est futile ; ça ne veut pas dire non plus que ce genre de réflexions soit utile. Penser à des choses futiles nous permet de vivre notre quotidien ordinaire, nous les bipèdes qui traintrainons notre existence dans le banal d’une relative insouciance. Mais il suffit parfois de regarder autour de soi, ou de s’informer de ce qui se passe ailleurs, dans un ailleurs éloigné mais pas toujours, pour moins futiler et pour gravifier nos pensées. Il y a des ailleurs calmes, les ailleurs destinations de vacances par exemple, qui sont faits pour refutiler nos réflexions. Il y a aussi beaucoup d’ailleurs qui ne le sont pas et qui débordent de malheur, de cris et de larmes. Ces ailleurs-là, d’un seul coup, quand nous y pensons, nous défutilisent instantanément et nous nous mettons, ne serait-ce qu’un court instant, à réflexionner grave. On réflexionne sur les choses du temps, sur la condition bipédique, sur le sens de la vie qui, pour chaque bipède (et toute autre espèce dotée de vie), est sur une ligne droite ou courbe qu’il ne peut pas quitter et qui le conduit pas à pas vers sa petite disparition intime et insignifiante, à sa mort. On pense souvent à sa mort quand on est confronté, de près ou de loin, à celle des autres. Ou alors on est un monstre. On a le droit de penser à sa mort, même quand on n’est pas confronté à celle des autres. Dans ce cas là, on est fataliste, ou pessimiste à tendance neurasthénique, ou pis encore.
Ils (ou elles, mais c’est plus improbable) se sont mis à deux pour nous imaginer la belle phrase réflexionnelle pour passants qui passent en futilant de la pensée. Le premier est un tragique implacable le second tempère le premier en nous rappelant ce qui est dit plus haut, que la vie est une géométrie en deux dimensions. Notre naissance est un point de départ ; notre mort, un point d’arrivée ; entre les deux, qui les relie, notre courbe de vie, brève ou longue, rectiligne ou biscornue. Cette ligne, il nous faut la parcourir posément ou à toute berzingue, mais faut la parcourir.
Bien sûr, il y a des bipèdes qui pensent qu’après avoir parcouru l’entièreté de sa ligne, on peut sortir du plan pour faire de la géométrie dans l’espace. C’est une autre question, plus vaste et plus controversée.
Même après notre mort à nous, pauvres bipèdes, on peut constater que la typographie est importante. Quel caractère, quel type comme disent les anglo-machins, allons-nous choisir pour inscrire notre nom sur la pierre qui va nous empêcher de nous évader du trou où nous ont placés nos héritiers ou leurs ayant droit ? C’est important, mine de rien, car du style de caractère choisi va dépendre l’opinion qu’on (les autres bipèdes) va avoir de nous (coincé sous terre). Caractère de fantaisie ?... se prenait pas au sérieux, çui-là. Gothique ?... au contraire, se prenait pour qui ? Anglaise ? Un raffiné... Et ainsi de suite.
Pour les anonymes du champ de navets ou de la fosse commune, pas de tristesse à avoir. La typo, ce n’est pas tout dans la vie, ni dans la mort. Faut se dire que la mort, c’est la continuation de la vie pour les bien vivants qui en profitent. C’est une consolation, non ? Enfin, moi, je trouve...
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