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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
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Chronologique

Des barbares...
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.

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Lorsqu’on regarde comme ça, en passant qui passe, l’âme vagabonde et l’œil dans le vague, on se dit : « Tiens, une inscription dans une écriture que je ne connais pas... » et on passe à autre chose. Il nous reste tellement d’autres choses à voir, à admirer et à découvrir — quel que soit notre âge —qu’on ne s’arrête pas sur tout ce qui nous passe devant les yeux pour scruter, examiner, détailler et enfin intégrer et comprendre. Ça donnerait beaucoup trop de boulot. On passe donc à autre chose et on continue son petit bonhomme de chemin cahin-caha sans s’encombrer la comprenure.
Pourtant, parfois, ça vaut le coup de se l’encombrer la comprenure. Et de s’arrêter. Et de scruter. Là, en l’occurrence, c’est d’un truc un peu rigolo qu’elle va s’encombrer. Parce que, si on fait bien attention de façon attentive (seulement un peu), on s’aperçoit vite qu’on n’a pas affaire ici à une écriture ni à une langue qu’on ne connait pas.
C’est de l’écriture un peu cursive, en français, mais à l’envers. Alors de quoi il s’agit ? « Encore un machin-truc de typo ! » vont ratiociner les blasés, précieux et dégoûtés, amateurs de critiques perfides et acerbes. Que nenni mes bons ! Not at all ! Gourance, gourure et gourition !
La chose sur laquelle est inscrite cette phrase est une terre cuite émaillée. Elle est signée de Gabriel Sébastien Simonet, dit Sébastien. Elle date de 1950 et elle se trouve au musée de la céramique, à Sèvres. Si on a la flemme de comprendir ce que ça dit en remontant à rebrousse-poil, on peut user d’un miroir. Cet objet magique a la propriété farabuleuse d’inverser automatiquement le sens de la lecturition. Quant à savoir pourquoi l’inscription est à l’envers, faut demander au céramiste Sébastien parce que moi, pas savoir.
Oui. Je sais. J’avais encore dit hier que je parlerais de visite et de cadeau. Je devais le faire aujourd’hui. Mais j’avais pas trop envie. Ça arrive, non ?
Oui, je sais, j'avais dit hier que je parlerais ici de visite et de cadeau.

Mais je me sens un peu fatigué et je n’ai pas le courage aujourd’hui. Je vais procrastiner jusqu’à demain, ça ne peut pas me faire de mal. Ni à vous non plus. Enfin, je crois...
ici ou là

Parfois on se visite entre bipèdes qui se disent civilisés, on se visite et il arrive que le visiteur offre un quelque chose au visité parce qu’il pense que ça peut faire plaisir au visité, ou que ça peut l’intéresser, ou pour se faire pardonner la visite qui bouffe du temps au visité, un temps qu’il aurait pu utiliser à autre chose comme, par exemple, travailler, ou cultiver son jardin s’il en a un, ou dormir, ou ne rien faire du tout ce qui est le summum esthétique, pratique et délectable de l’occupation du temps.
Ne rien faire du tout est une expression mentisseuse, relevons le, parce que ce n’est jamais vrai qu’on ne fait rien du tout tant qu’on n’est pas mort. Quand on est mort, là c’est vrai, on ne fait plus rien du tout mais on n’en a plus trop conscience de cette plénitude du rien du tout. Tant qu’on est vivant, notre rien du tout personnel est perturbé par notre corps qui nous oblige à faire tout un tas de choses qu’on n’est plus obligé de faire quand on est mort : respirer, pisser et caguer, roter, prouter, avoir faim si on n’a pas mangé, digérer si on a mangé, suer si on a chaud, grelotter si on a froid, rêver si on dort, et tout un tas d’autres choses auxquelles je ne pense pas, ou plus... Ah ! si, quand même, j’allais l’oublier alors que je viens de le dire : penser. Même quand on ne fait rien, on pense. On ne peut pas s’en empêcher, on pense. Ce qu’on pense peut être important ou ridiculement pas important, futile, idiot, basique, inintéressant, inopiné, incongru, absurde mais on le pense. Il n’y a que les très grands sages qui, après des années et des années d’efforts acharnés, arrivent à ne plus penser du tout, à faire comme s’ils étaient morts. À quoi ça sert ? Peut-être à se passer des autres, à s’isoler, à se passer de tout, y compris de son corps qui pense. Tout ça pour emmerder Descartes.
Quand on ne pense plus à rien du tout, on peut s’imaginer... — merde, si on s’imagine, c’est qu’on pense, reprenons... — on n’est plus censé exister, ce qui est assez confortable, car dans ce cas, on n’a plus de besoins, ni de désirs, ni de félicités, ni d’emmerdements. Ou alors, ou alors on n’est qu’une image mentale dans la tête d’un autre qui pense. Mais on n’en a pas conscience parce qu’on ne pense pas. Ce qui est assez confortable, quand on y pense (Ah, crotte, zut, flûte !). Bon. On peut donc conclure de tout ce fatras que les très grands sages qui arrivent à ne plus penser du tout n’existent pas même quand ils existent parce qu’ils ont réussi à rassembler un certain nombres d’atomes qui les fait ressembler à de l’existant matériel. Mais ce n’est qu’une illusion. Les très grands sages ne sont que des illusions. Du moins ceux qui arrivent à ne plus penser. Passons.
Moi, quand je me pince, ça me fait « Aïe ! » dans la bouche, et je pense : « Quel crétin je fais ! », donc je ne suis pas un très grand sage. Ce qui me rassure un peu, même si je peux encore croire (pas beaucoup) que je ne suis qu’une image mentale dans la tête d’un autre qui pense. Toutefois, quand je pense que je pense, parfois ça me donne des aigreurs d’estomac. Et comme l’aigreur est humaine puisqu’elle est rattachée au corps — et précisément à l’estomac — je pense que je suis humain, ou bipède qui pense, mais je n’en suis pas sûr à cent pour cent. Je me donne une marge d’erreur. Une marge d’erreur, c’est tout ce que j’ai puisque je me la suis donnée et que je la garde à proximité. Ce n’est pas beaucoup mais c’est toujours ça de pris.
Maintenant une autre question se pose. Est-ce que le fait d’avoir une marge fait de nous un existant en marge ? Avoir une marge ne veut pas nécessairement dire que l’on évolue dedans (si jamais on évolue). On peut être à côté de la marge. Ce qui pourrait tenter de prouver que j’existe un peu puisque je ne pense pas (!) qu’une marge puisse exister seule sans existant (bipède ou non) pour la créer. Enfin, je crois. Mais je n’en suis pas sûr. Mais peut-être aussi que le seul fait de croire que je crois est une forme de pensée, donc d’existence. En fin de compte. Peut-être… Mais je n’en suis toujours pas sûr.
...
Heu, au départ, je voulais vous parler d’une visite et d’un cadeau. Je pense qu’on verra ça demain, d’accord ?...

Aucun commentaire, ce cadran solaire s’exprime bien mieux que je n’aurais pu le faire, que n’importe quel bipède doté d’un peu d’esprit n’aurait pu le faire.

Toute civilisation croît, voit son apogée, puis décroît irrémédiablement jusqu’à sombrer dans la décadence ou jusqu’à ce qu’elle soit absorbée par une autre civilisation en pleine croissance. La civilisation humaine terrestre semble proche de son périgée. Un témoignage de cette décroissance nous est apporté par cette tentative désolante de pariétalisme, tentative de retour aux sources de l’humanité. En pleine crise de faiblesse, par quelle civilisation supérieure va-t-elle être absorbée ? Je parierais bien, avec Jacques Spitz, sur les insectes.
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