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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
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Des barbares...
... for those who are too lazy to seek.

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La publicité, cette maladie vénérienne de la société de consommation mondiale, envahit tout, tous les supports, tous les lieux. On la retrouve dans les revues, dans les livres, dans les jeux vidéos, dans les films, au cinéma, à la télévision, sur internet, dans des panneaux sur les murs, partout. Elle pollue, elle dégrade tout avec ses slogans-microbes ou ses slogans-virus, la littérature, la musique, les arts plastiques. Elle s’impose, même aux esprits les plus rebelles à grands coups de répétitions visuelles et de répétitions sonores, en attendant qu’elle trouve un moyen de nous imposer des répétitions olfactives (il y eut des tentatives dans les revues au cours des années 1970), des répétitions tactiles ou gustatives, afin de nous cerner, de nous enfermer totalement, dans son univers carcéral, afin que nul remède à son infection ne puisse plus nous être accessible.
Elle a un avantage, elle est légale. Elle est légale puisqu’elle paye, et qu’avec son argent ainsi dépensé, elle va en gagner beaucoup plus en asservissant les cerveaux contaminés par la répétition. Elle fait ainsi marcher l’économie pour le plus grand bien de ceux qui en profitent.
Peu nombreux sont les cerveaux qui résistent à cette infection qui se comporte comme une drogue. Parmi eux, certains cerveaux d’artistes. Des artistes qui, en toute illégalité, décident de recouvrir les affiches publicitaires par des œuvres d’art. En toute illégalité, parce qu’ils ne payent pas pour faire cela, parce qu’ils ne demandent pas non plus à être payés pour montrer ce qu’ils font. En toute illégalité, parce qu’ils offrent du gratuit et du beau, du moins de leur beau à eux. En toute illégalité parce qu’ils ne font pas marcher l’économie. Peut-être est-ce là ce qui les rend dangereux car, sans l’avoir cherché, ils propose un remède qui pourrait nous guerir de la pandémie publicitaire. Peut-être.
Mais ces tentatives sont rares. Et elle ne sont pas visibles longtemps. En voici trois.



La publicité reprend vite ses droits. L’asservissement est une priorité internationale.


Loin de moi l’idée de faire une quelconque publicité (pouah !) à une quelconque pizzeria ou même à la pizza en général — qu’elle soit quelconque ou exceptionnelle — alors qu’en France nous avons le steack-frites et l’omelette de la Mère Poulard.
C’est en bon typographe des rues que j’ai cru utile de vous montrer cette enseigne très particulière. Comme tout un chacun dont la vision et le raisonnement ne sont pas trop défaillants, on ne peut que constater l’inutilité flagrante de l’apostrophe dans le nom choisi pour cette boutique. Alors pourquoi avoir choisi de l’inscrire ? La seule réponse envisageable, ce que confirment plusieurs indices, c’est qu’elle a été placée là de manière délibérée, pour qu’on la voie, pour qu’elle soit mise en valeur. Confirmation nous en est donnée par sa couleur rouge qui tranche avec le marron du reste de la typographie, une couleur qui attire l’œil sur elle. Ne doit-on pas voir, de plus, avec le choix d’une italique ordinaire pour le mot Artiz et d’une italique inversée pour le mot Pizza comme une symbolique, certes un peu primaire, mais très réelle ? Tous les caractères semblent s’incliner devant elle comme des courtisans au passage de la reine.
Reine, l’apostrophe ? Pourquoi pas. Elle est née en Italie, tout comme la pizza. De ce fait, elle doit avoir ses zélateurs discrets chez nos voisins qui la célèbrent de par le monde dans ces ambassades de l’italianité que sont les pizzerias. Peut-être même qu’un culte obscur, mystérieux, aux ramifications internationales, est pratiqué autour d’elle... Rassurons-nous toutefois. Il n’a pas encore été constaté de sacrifices humains en son nom. Du moins s’il y en eut, ils ne sont pas parvenus aux connaissances du public ignorant. Ce qui garde encore intact l’honneur de la typographie en général et celui de la typographie italienne en particulier. On peut encore crier sans crainte : « Vive l’apostrophe ! ». On respire...
J’ai évoqué le pochoir voici peu, tant sur papier (→ici) que sur les murs (→là). J’ai oublié alors de mentionner que le pochoir pouvait servir aussi d’enseigne de magasin. On ne peut pas toujours se souvenir de tout à tout moment. La redécouverte fortuite d’un cliché qui date de quelques années m’a rafraîchi la mémoire.

La boutique, si mes souvenirs sont bons (le sont-ils ?) est une librairie spécialisée dans la science-friction. Il en fallait bien une...
Ministère des Ordures et Détritus
à l’attention du Ministre des Murs et Clôtures
Cher Collègue,
À toutes fins utiles, je vous transmets le rapport d’un employé de vos services, dont vous connaissez probablement la teneur, rapport qui a été porté à ma connaissance par mon chef de cabinet.
Il serait souhaitable que de tels documents ne circulent plus entre nos administrations respectives. Vous ne l’ignorez pas, les crédits qui sont alloués à mon ministère sont plus que réduits, ainsi que l’est le personnel dont je dispose pour accomplir la tâche dont mon administration est chargée. En outre, vous pouvez constater à sa lecture que ce rapport aborde des points qui n’entrent pas dans le domaine d’action de mon ministère.
Veuillez faire comprendre à votre rapporteur que nous faisons tout ce que nous pouvons et que tous les rapports du monde ne pourraient pas changer la situation.
Cordialement,
le Ministre des Ordures et Détritus,
[signature illisible]
Rapport sur la propreté des rues
et sur le respect citoyen
(résumé)
Suite à une requête du ministère des Trottoirs, le ministère des Murs et Clôtures a été sommé d’établir un constat sur la propreté et sur la circulabilité piétonnière de nos rues. Après à une enquête de plusieurs mois, le présent rapport en établit la situation présente.
Pour illustrer le propos nous avons cru bon de joindre le document photographique ci-après, choisi au sein du corpus des documents accumulés lors de l’enquête, document représentatif de la situation.

L’enquête menée auprès des citoyens-piétons a permis de dégager les points suivants :
• Nombre des passant n’ont pas appris à lire les plaques informatives en lettres blanches sur fond bleu, ou ont des difficultés à en discerner le sens. Cela, bien entendu, sans tenir compte des mal-voyants ou des non-voyants.
• Une fraction de cette population avoue de bonne foi être arrivée de fraîche date dans notre pays dont elle apprend avec ferveur la langue et l’écriture mais qu’elle ne les maîtrise pas encore bien et applique encore les pratiques de leur pays d’origine, différentes des nôtres.
• Un nombre assez restreint de citoyens, pratiquant la désobéissance civile pour lutter contre la situation en place, encombrent volontairement les espaces réservés à la libre circulation.
• Une grande majorité d’individus, souhaitant se débarrasser sans frais d’objets dont ils ne veulent plus viennent les déposer nuitamment dans des endroits stratégiques dans l’espoir de le voir disparaître le plus rapidement possible. D’aucuns croient même à quelque pratique magique qui conduirait à la disparition immédiate des objets déposés.
• Une fraction des individus ci-dessus, pris sur le fait par des inspecteurs de nuit, ont évoqué comme raison à leur acte de vandalisme, la médiocre qualité volontaire de nos productions industrielles aux fins de massification de la consommation. Certains de ces contrevenants — parmi les plus âgés — évoquent même un temps passé, probablement imaginaire, où les objets étaient solides et passaient sans détérioration de génération en génération.
• Un individu enfin, venu de lui-même vers nos enquêteurs, avoue être l’auteur du dessin mural ayant pour but, selon ses dires, d’aider la communauté à prendre conscience de la dégradation industrielle persistante et des graves manquements civiques de notre société.
Le rapporteur,
Charles Le Simiesque
Voici quelques temps (peu), à l’occasion de recherches pour un futur ouvrage, je me suis retrouvé à déambuler dans le Marais parisien. J’attendais des documents qui n’étaient pas arrivés, et j’avais du temps à perdre. Mes pas me conduisirent — hasard ? destinée ? — à arpenter la rue Elzévir. Nom qui émeut tout typographe fier de l’être (ou non), celui d’une illustre dynastie d’imprimeurs et typographes hollandais du 17e siècle, qui produisit nombre d’ouvrages de petit format, un peu les ancêtres des livres de poche ; un nom que l’on associa à un type de dessins de caractères à empattements triangulaires. En passant devant le 6 de la rue, je ne pus m’empêcher de m’arrêter et de prendre une photo.

Des souvenirs laissés de côté m’étaient revenus en mémoire. Les années 1970 virent la disparition, la fermeture définitive, de la plupart des fonderies de caractères. Deberny & Peignot, la Fonderie typographique française, Olive pour la France, Stempel pour l’Allemagne, Nebiolo pour l’Italie... Seules ont résisté encore quelques années la fonderie Neuville et surtout la fonderie suisse Haas qui récupéra, au fil des fermetures de ses confrères une partie de leurs créations. Haas qui avait ouvert une petite filiale en France, un comptoir de vente de matériel typographique à Paris, rue Elzévir, au numéro 6. Un choix d’implantation qui n’avait, à coup sûr, pas été laissé au hasard.
Retour en arrière de vingt ans, nous sommes en 2005. J’ai pris beaucoup de photographies cette année-là, et à l’occasion de l’achat d’une brosse à formes que j’utilise toujours pour nettoyer les formes d’impression encrassées par trop d’encre, en sortant de la boutique, j’en ai pris la devanture en photo. Sans arrière pensée, sans prévoir qu’elle deviendrait un témoignage d’une époque disparue.

De comparer les deux clichés m’a donné envie de compulser le catalogue de Haas-France que l’on pouvait se faire offrir lorsqu’on était typographe et qu’on leur achetait du matériel. Je l’avais oublié : il s’inaugure d’un texte d’Adrian Frutiger que je me fais un devoir de vous proposer dans ce billet. Adrian Frutiger dont j’avais acheté chez Haas-France, au 6, rue Elzévir, une police de capitales d’Univers 45 pour un travail qu’on m’avait commandé...





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