Page en cours de chargement
Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
(vidéos)
Auteurs
Chronologique
Des barbares...
Casses
Divertissements
Fin-de-Siècle
Fourneau et Fornax
Impressions
Typographie
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
10686778 visiteurs
104 visiteurs en ligne
C'était il y a quelques mois, dans le faubourg Saint-Antoine, à Paris (Seine). Les passants qui passaient et les badauds qui badaient (voire les honnêtes travailleurs qui se rendaient sur le lieu de leur honnête travail) pouvaient voir, sur le mur d'un coin de rue, cette curieuse inscription, bombée de rouge et de vert. De nos jours, elle n'existe plus, elle a été effacée, mais on a trouvé qu'il n'était pas inintéressant de la ressusciter pendant quelques instants. Rien qu'en la regardant d'un bref coup d'œil distrait, sans chercher à la lire, on s'aperçoit, de toute évidence, que l'on a affaire à une inscription originale, corrigée par la suite. Et comme l'inscription initiale avait été effectuée en rouge – couleur dévolue traditionnellement, depuis l'école primaire et ses instituteurs et trices, à la correction des écrits des potaches peu scrupuleux – la correction a été effectuée en vert, sa couleur complémentaire, son double opposé. C'est autorisé, c'est permis...
Il convient toutefois d'aller un peu plus loin dans l'analyse, afin d'extraire de cette œuvre éphémère toute sa pertinence. De la première inscription, courageux coup de gueules d'un royaliste attardé et nostalgique, n'a été modifié que le mot principal : « Roi », qui use de la capitale initiale, marque de respect pour une fonction pourtant décapitée en 1793, et ce, sur un mur du faubourg de la capitale connu pour avoir vu naître les prémisses d'une certaine Révolution. Sa correction de sinople, couleur d'espérance, en « Bois », conserve la capitale initiale. L'abandon de « bois » pour « Bois » marque la volonté d'élever la simple matière première au rang de symbole, celui du quartier du Faubourg Saint-Antoine qui fut, jusqu'à une époque encore récente où Paris avait encore des quartiers spécialisés, celui du bois, du meuble, de l'ébénisterie.
De cette époque passée où le quartier de l'Horloge était celui des horlogers, où Saint-Michel et Saint-Germain était celui des libraires, où la rue Vieille du Temple et ses alentours était celui des bijoux et colifichets de pacotille, ne reste plus que des ersatz pour les touristes quand ils ne sont pas remplacés par des boutiques de vêtements et de chaussures de luxe pour les plus fortunés de ces touristes.
Sous ses dehors insignifiants, cette inscription corrigée, vite effacée pour essayer d'oublier le passé, a été une jolie tentative, à la manière du Je me souviens de Georges Perec, de raviver la mémoire... et c'est bien.
Il y a les savants fous et les savants qui bossent comme des fous. Les premiers, on les enferme (ou on devrait le faire), les seconds, quand ils n'ont pas trop de chance, font des découvertes intéressantes mais qui ne passionnent pas les foules. Les foules dont il s'agit ici sont, bien sûr, celles des financeurs industriels qui flairent toujours les bonnes affaires. Les scientifiques qui ont travaillé d'arrache-pied au développement de cette intéressante technique qui précéda le jet d'encre et le laser n'ont pas eu la chance d'intéresser les individus dont il est question ici.
Alors, on a jugé bon, nous, ici, de leur rendre hommage. On trouvera un bref article sur leur découverte en cliquant sur l'image ci-dessous. S'ils n'ont pas eu le succès sur lequel ils comptaient qu'ils sortent au moins un peu de l'enfer de l'anonymat.
Ça, alors, si on s'attendait !... au beau milieu de la campagne... et en plus, on peut le visiter...
Bon, l'affichette a tout dit, je me tais.
C'est l'exclamation que de vieux aficionados du Fourneau-Fornax pourraient pousser en apprenant la nature de notre dernière publication. En effet, la vieille collection « La cuisine au Fourneau » vient de s'augmenter d'un nouveau volume. Le numéro 5. Sur les fromages...
Petit retour en arrière pour rafraîchir les mémoires. Il fut un temps où le Fourneau recevait des manuscrits de recettes du cuisine. Leurs auteurs – ou leurs autrices – ne s'étant fié qu'au nom de la petite maison d'édition sans chercher à savoir ce qu'elle publiait. Le manuscrit était renvoyé, ou pas, et voila tout, c'en était fini avec la méprise. Mais l'idée d'utiliser cette méprise pour en faire quelque chose germa dans la cervelle point encore trop gâtée de l'éditeur-typographe. L'occasion fut trouvée en 1993 grâce à feu Jean-Jaques Lefrère qui lui proposa un texticulet de Laurent Tailhade, bon vivant s'il en fut : Salade toulousaine. La collection « La cuisine au Fourneau » était née. Il ne fallait toutefois pas que cette nouvelle collection envahisse le terrain fournaldien ; décision fut donc prise de ne l'augmenter d'un volume que tous les trois ans, délai qu'il sembla raisonnable de choisir pour ne pas devenir un éditeur culinaire ; aussi de ne choisir que des auteurs littéraires. En 1996 parut l'Éloge de l'échalote de Parick Boman, écrivain voyageur et gourmand ; puis ce fut le tour de l'Avocat borgne, un cocktail explosif retrouvé en 1999 par Gérard Bialestowski, grand auteur de comptines par devant l'éternel ; et enfin, en 2002, un improbable dessert, l'Arsimplaucoulis, excellemment mis en contexte par Éric Dussert et illustré de deux poèmes inédits par Valérie Rouzeau. Et puis, et puis... plus rien ! La collection était en panne. Elle devait constituer un repas complet : un cocktail en apéritif, une salade en entrée, un condiment pour le plat principal, un dessert... mais il manquait encore les fromages, et le plat principal. Le temps passa et le retard s'accumula... 2005... 2008... 2011... 2014... 2017... 2020 (les restaurants étaient tous fermés et les cuisiniers au chômage)... 2023... Enfin 2025 vint qui apporta le salut en la personne de Jean-Paul Goujon, grand hédoniste & grand érudit, qui proposa de combler l'un des deux vides avec les fromages, une vraie bénédiction. Merci à lui. Qu'il soit béni à son tour à l'aide d'eau de Roquefort suintant d'un Vieux Lille en guise de goupillon.
Cette Bénédiction des fromages est un poème issu du recueil le Livre des bénédictions, paru en 1900. Son auteur, Thomas Braun (1876-1961), était Belge, poète, avocat et fervent catholique. Ce qui ne l'empêcha point d'apprécier le lait fermenté et les odeurs fortes. Un autre grand merci à lui.
Il ne manque plus à la collection pour se terminer que le plat principal qui devra obligatoirement être décrit par un écrivain et contenir de l'échalote. Alors pourra se dérouler le repas avec tous les ingrédients de la collection, initialement prévu en 2008. Mais le temps, qu'est-ce que le temps, alors qu'on est encore en vie et qu'on peut mâcher la nourriture à pleines dents...
On ne peut que le constater en consultant le catalogue général de Fornax, l'année 2024 n'a pas été très prolifique en nouvelles publications. Une carte de vœux et rien d'autre. Mais à cela, il y a une raison, bonne et incontestable. Elle se trouve en filigrane dans le billet juste sous celui-ci : la fin de l'atelier parisien et, en conséquence, son déménagement. C'est dans des moments comme celui-là que l'on se dit qu'il vaut mieux être écrivain (ou écrivant, ou écriveur) que typographe au plomb. Quelques feuilles A4 et un crayon à papier ou un feutre ou un stylo à bille si l'on est technophobe, ou bien une machine à écrire si l'on se veut old fashion, ou encore un ordurateur portable si l'on accepte d'être contemporain... et emballé, c'est pesé ! Ça prend trois minutes et c'est fini. Bien sûr, si l'écriveur (ou l'écriveuse, on n'est pas sexiste) qu'on se veut être est doté d'une bibliothèque imposante composée de vrais livres fabriqués avec du vrai papier, la donne change... mais pour les technophiles, avec la numérisation à outrance, le problème est résolu à l'aide d'un petit disque dur ou d'une clé USB. Youp là ! Toutefois, lorsqu'on réalise des livres avec du plomb, non pas parce qu'on n'a que ce moyen-là pour les faire et que c'est une contrainte, mais parce que ce choix est une volonté expresse, parce qu'on veut avoir le plaisir incomparable de maîtriser la naissance de l'objet-livre du début jusqu'à la fin, un objet non seulement porteur de sens mais aussi dégageant de la sensualité par son toucher, par sa vue, par son odeur, par le son de ses pages tournées, on accepte que la légèreté et la fragilité de la chose créée soit compensée par la lourdeur du matériel qui l'a fait naître. Et l'on accepte sa peine dès qu'il s'agit de le déplacer, et l'on accepte le temps pris pour tout réorganiser, ailleurs.
Le peu de publication de l'année 2024 ne s'explique donc pas par de la paresse ou de la nonchalance, ni par l'âge qui commence à martyriser le corps du créateur...
Trois projets en cours qui auraient dû voir leur achèvement en 2024 ont été momentanément bloqués pour les raisons évoquées plus haut. Ils reprendront vigueur dans le cours de l'année si rien ne vient s'opposer à cela.
En attendant, on a cessé un court instant la réorganisation de l'atelier de Bannes qui accueille le matériel de Paris, pour réaliser la traditionnelle carte de vœux de Fornax. Sa version numérique est sous vos yeux. Sa version papier, sensuelle à souhait, est envoyée à quelques privilégiés. Le monde change (en bien ? en mal ?), les cartes de vœux de Fornax se suivent sans se ressembler ; tout va pour le mieux...
Tératologie livresque
Typo rurale
Typo des rues
Typo des bois
Proverbes
Pratique éditoriale
Pratique typographique
Post-concours
Nouvelles internes
Nouvelles externes
Mes maîtres
Lieux de convivialité
La photo du jour...
Impression
Fourneau-Fornax
Contes et nouvelles
Concours
Bibliophilie
Art
Amis
Alphabet
![]() |
Avril 2025 | ![]() |
||||
L | M | M | J | V | S | D |
01 | 02 | 03 | 04 | 05 | 06 | |
07 | 08 | 09 | 10 | 11 | 12 | 13 |
14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 |
21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 |
28 | 29 | 30 |
Fornax éditeur 18, route de Coizard, 51230 Bannes – France